DEUX CONTEMPORAINS


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DEUX CONTEMPORAINS

« Après tout, c'était un homme d'entre les hommes, soumis à nos défaillances, disposant de nos pouvoirs, Mohammed notre frère. »  Celui qui s'exprime de la sorte, en conclusion de son livre, n'est autre que l'orientaliste, Maxime Rodinson. On l'aurait cru doué de facultés normales pour apprécier convenablement l'ordre des choses et c'est bien l'impression qu'il donne de sa personne. Le détachement de soi est le garant d'une impartialité qui fait souvent défaut chez les orientalistes. Mais peut-être serait-il présent chez cet auteur ? Combien de fois n'a-t-on pas constaté le dérèglement des facultés intellectuelles sous le poids de la haine, du fanatisme et de l'ignorance, pour ne pas nous en méfier systématiquement ? « Non, affirme avec force l'auteur, qui ajoute que la critique européenne a peut-être eu tort sur certains points, mais pour la critiquer, il faut d'abord l'étudier et ne réfuter ses démarches que sur la même base. »

Des prescriptions judicieuses, qui furent mises à l’épreuve  et appliquées  à son ouvrage intitulé « Mahomet ». Dès les premières pages, et en avant-propos, l'auteur se découvre en affirmant qu'il est athée. C'est son droit. Il ajoute en substance, qu'il nie l'existence de Dieu, réfute l'apostolat du Prophète et rejette l'origine divine du Coran. C'est encore son droit. Mais de là à faire croire à sa prétendue neutralité dans un domaine qu'il renie, qu'il exècre et qu'il combat, c'est se nourrir d'illusions et y trouver son compte à bon marché. L'ouvrage est d'ailleurs le reflet fidèle de ses pensées les plus intimes, mais aussi les plus sordides.  Elles sont édifiantes ;  un volumineux chapelet d'injures, de calomnies et de mensonges.

Dans son aversion pour l'Islam, Rodinson est allé jusqu'à tirer de sa poche des libres penseurs musulmans qui auraient écrit des ouvrages opposés au Coran (Mo-âradat al Qor'an), afin de contrebalancer l'influence du Texte Sacré. Rodinson ignore-t-il donc qu'il n'existe pas de libres penseurs musulmans ? Pas plus, du reste, que de libres penseurs chrétiens ! La libre pensée implique le reniement des dogmes établis, or ceux des fidèles qui se sont soumis à l'Islam, ont fait acte d'allégeance à Allah, le Seigneur  et le Créateur de l'univers ; ils ont par conséquent rejeté toute autre forme de croyance. Comment peut-il appeler à son secours une catégorie d'individus qui n'existe que dans son imaginaire vacillant ? Décidément certains orientalistes sont devenus de véritables experts dans l'art de se faire assister par le néant incarné, faute de faire appel à la raison ou aux preuves palpables.

En réalité ces soi-disant « libres penseurs musulmans » ne sont rien d'autre que des renégats et des incroyants, destinés à abuser la bonne foi des fidèles. Et dans ce cas leur position est archi-connue. Ils se sont toujours éreintés à lutter à contre-courant de l'histoire avant d'être emportés par le temps et les événements. Il n'est pas nécessaire de mettre des masques pour leurrer les gens. Sauf ceux qui veulent bien être dupés et qui insistent pour se perdre dans les voies de la déraison.

Jamais un Musulman,  c’est-à-dire, un croyant fidèle  au sens juste du mot, n'a essayé de porter préjudice au Coran. Sans quoi, il s'exclurait lui-même de l'Islam et perdrait sa qualité de Musulman. Les termes de « Musulman  et d'Islam » sont intimement liés pour symboliser l'adoration de Dieu, et la soumission totale à Son Autorité. Le premier mot : « Musulman », est la traduction de l'arabe « Mouslim » qui signifie « fidèle »,  le second : « Islam », implique la soumission à la Volonté divine.  Un Musulman professant l'Islam (traduction littérale en arabe : Un fidèle soumis à Dieu), ne peut être ni, un libre penseur, ni un athée, ni un agnostique. Si l'auteur imagine que ses lecteurs sont incapables de faire la différence, afin de les pousser à croire que des « Musulmans » remettent en cause leur propre Livre Sacré,  comme lui-même le fait à travers ses écrits, ses calculs auront été plus dévastateurs que profitables. D’ailleurs le contenu général de l'ouvrage n'est pas sain, et il n'est pas possible de condenser 300 pages de mauvaise foi en quelques lignes. Pour cette raison, il ne sera pas fait de commentaires détaillés. Il suffit simplement pour résumer,  de relever les qualificatifs employés pour décrire celui qu'il appelle  indument « notre frère ». Ils dénotent l'esprit malfaisant qui a présidé à la réalisation de ce travail.

 Ainsi le Prophète Mohammed, serait effectivement ou potentiellement : Un possédé, un opportuniste, un simulateur,  un névrosé, un insatisfait et un frustré, un perverti, un obsédé, un aliéné, un magicien, un halluciné, un visionnaire. En outre,  il est ambitieux,  fanatique,  traître,  massacreur, imposteur, vindicatif, illogique, animé du désir de richesse, orgueilleux et plein de duplicité, favorisant l'adultère, pratiquant des actes répugnants, commanditant des assassinats, organisant des brigandage, etc.

 II faut préciser que cette énumération ne comporte que la moitié des qualificatifs utilisés par l'auteur pour tracer le portrait du Prophète. Les quelques traits réalistes parsemés aux détours  de certaines phrases n'arrivent pas à combler l'impression d'un parti-pris manifeste et empreint d’une mauvaise foi caractérisée. Comme toujours en pareille circonstance, la sévérité du jugement et la partialité débouchent sur des résultats contraires à ceux escomptés. Par exemple, il est pour le moins incroyable d'imaginer qu'un homme puisse réunir autant d'imperfections et de tares et rester simplement un être humain. Quant à abonder dans le sens de Napoléon Bonaparte ou d'autres personnages célèbres qui ont vu en Mohammed un homme exceptionnel, un génie universel et un Prophète authentique, c'est reconnaître que les arguments fallacieux des adversaires de l'Islam ne sont que le reflet de leurs sentiments connus et catalogués depuis des lustres.

  Quitte à le répéter, et il ne sera jamais assez de le faire,  il n'existe pas dans l'histoire de l'humanité, un Prophète qui a eu à supporter autant d'accusations injustifiées et infondées. Comme si les forces du mal s'étaient déchaînées pour anéantir son Message, fondé sur l'Unicité de Dieu, le Pardon et la Miséricorde divine. Mais, n'est-ce pas là une marque de l'authenticité de son apostolat que toutes ces forces obscures liguées contre lui n'aient pu le faire reculer ou détruire un enseignement qui est resté le seul écrit sacré, à n’avoir jamais subi de modifications ni de remaniements, dans l’histoire des religions ?  Les milliards de Musulmans qui vécurent sur terre, leurs savants, leurs penseurs, leurs guides, sont-ils à ce point dépourvus de raison et de facultés de jugement au point de suivre un possédé ou un halluciné et ruiner leur personne et leur foi en Un Dieu Unique et Tout-Puissant en s’écartant de la voie parfaite ? Rodinson croit-il disposer d’un pouvoir de discernement exclusif qui ferait défaut à cette imposante communauté jusqu'à orienter son choix et s'ériger en censeur de la religion islamique ?

En considérant son attitude, on ne peut éviter de la rapprocher d'une certaine pratique des Juifs. Le jour de la fête des Expiations, ceux-ci prenaient un bouc, l'invectivaient, l'insultaient, le chargeaient des péchés de la communauté et l'envoyaient dans le désert afin d'expier les iniquités  leur peuple. C’est le bouc émissaire. Les Occidentaux ont-ils cru trouver en Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui,  un autre bouc émissaire ? Par ailleurs, l'auteur se croit bien inspiré d'attribuer la qualité de « frère » au Prophète, après l'avoir dénigré d'une façon indigne. Que cache ce jeu ? Caïn aussi  avait un frère, Abel. Il n’hésita pas à le tuer, par jalousie. Aussi, il est fort peu probable, que le Prophète se montre enjoué d’avoir un frère, qui écrit sur lui 300 pages d’insultes et de diffamation. A moins que dans la confrérie de l’auteur, la fraternité s’établit sur la haine et l’acrimonie. Alors, le Prophète de l’Islam, serait le premier à  décliner une  offre  aussi exécrable. En fin de compte, Rodinson pense que pour critiquer la critique européenne, il faut  d'abord l'étudier. C'est fait. Mais le constat est loin d’être réjouissant. La neutralité est battue en brèche, la vérité corrompue et les conclusions perverties. Rien n’inspire à voir un quelconque modèle d’inspiration.

 Si le monde des « littéraires » est à ce point perverti,  l'univers des scientifiques,  semble à priori être à l’abri des manipulations d’apprentis-sorciers. Cela est tout à fait vrai dans l'ensemble, pour cette raison son crédit reste intact.  Cependant,  comme pour valider,  la théorie de l’exception qui fait la règle, quelques-uns  parmi les « scientifiques » se laissent tenter par l'imprévu et ne manquent pas d'égratigner un domaine qui aurait dû rester en dehors de leur  champ de  compétence.  Peut-être pour espérer acquérir plus de notoriété ? Mais, le résultat le plus probant, est qu’ils ont acquis surtout une dose appréciable de ridicule.  Un exemple de cette intrusion déplacée est donné par Igor Douel, dans son livre, « Découvrir l’océan », publié aux éditions Mir, de l’ex URSS, patrie de l’irréligiosité et de l’incroyance.

L'auteur prétend le plus sérieusement  du monde que selon le Coran, c'est le Prophète Mohammed qui produit la pluie ! L'étonnement  a de quoi laisser pantois, d’autant qu’apparemment, aucune autre source au monde n’évoque ce phénomène étrange, même parmi les plus fantaisistes ! Mais peut-être que Douel a-t-il fait une découverte extraordinaire, ignorée de tous les autres, où le Prophète de l’Islam, serait devenu un faiseur de pluie ? Cela sonne mal, quand même, de savoir que son pays, l’Arabie, est un des pays les plus secs au monde, alors que son Prophète était en mesure de réaliser des miracles pluviométriques, à en veux-tu, en voilà ! Un étrange paradoxe.

Voici donc,  ce qu'écrit Douel : « Au début, quand l'homme était impuissant à expliquer logiquement les phénomènes naturels, il s'adressait aux dieux. C'est une riche galerie que celle des maîtres des tempêtes, du tonnerre, des éclairs, de la pluie et de la neige... Le Coran, affirme que c'est Mahomet l'auteur de l'orage. La 30ème sourate dit : Dieu envoie les vents et ils chassent la nue. Il l'étend sur le ciel autant qu'il veut, en fait des tourbillons et tu vois l'eau s'écouler de son sein. »

Avant de parler des motifs qui ont poussé l'auteur à évoquer le Coran, il serait intéressant de mesurer la crédibilité de son jugement.  Au premier coup d’œil, l’évidence s’impose : le savant qu’il prétend être n’a rien compris au Coran Sacré.  On lit par exemple que les vents chassent les nuages et dans un tel cas,  le ciel aura tendance à se découvrir et virer à l'azur. A partir de quoi Douel voudrait faire tomber la pluie ? D’un ciel bleu dégagé de nuages ? De plus,  contrairement à sa thèse immorale, jamais le Coran n’a fait intervenir le Prophète Mohammed, ni l’ensemble du genre humain dans la création, ne serait-ce que d’un grain de sable. Car le pouvoir de créer, comme celui de provoquer la pluie est entièrement entre les Mains d’Allah, le Seigneur et le Créateur de l’univers ; il découle des grandes lois physiques qui ont été instituées et qui régissent le fonctionnement de l’univers.

  D’ailleurs, la thèse galvaudée en Occident selon laquelle des savants sont arrivés à créer, une molécule ou un produit quelconque est totalement erronée. Personne n’a jamais créé quoi que ce soit. De toutes les grandes découvertes  de l’humanité, aucune d’elle ne peut être considérée comme « une création ». Car tout ce qui a été réalisé et tout ce qui sera inventé  jusqu’à l’extinction de l’humanité, ne sera jamais qu’une combinaison des éléments  existants et jamais une création. Même les éléments  et les particules qui doivent surgir des collisions atomiques, dans les accélérateurs à très haute énergie, ne déboucheront jamais sur une création, mais sur la mise en évidence de certains phénomènes qui se produisent dans des conditions données, mêmes extrêmes, mais qui sont déjà préexistantes à la formation même de l’univers.   Voilà de quoi rabattre le caquet aux créateurs en papier et en dentelle, qui  croient détenir des pouvoirs hors du commun.  Le Christ Jésus,  lui-même, qui a été divinisé par la religion chrétienne, et qui occuperait donc un rôle identique au Père et des pouvoirs similaires, n’a jamais rien créé ! Pas même un moustique. A partir de là, l’idée selon  laquelle « Mahomet serait l'auteur de l'orage »,  est complètement erronée et indécente. Jamais une telle croyance n'a effleuré l'esprit des Musulmans. Sans quoi leurs pays auraient été les mieux arrosés du monde, alors qu'ils sont en proie pour la plupart d'entre eux, à une grande sécheresse.

Le Coran a toujours soutenu que Dieu Seul, le Créateur par excellence, doit être considéré comme l'Auteur de tous les phénomènes qui régissent l'univers. Sa Puissance est sans limite. Il se passe de toute la création, mais celle-ci ne saurait se passer de Lui. C'est là un des fondements de la religion musulmane. Quant à l’être humain, il reste seulement un créateur…de chimères. Et,  même pour cela, il doit faire appel, à un cerveau qui a été créé en dehors de son concours.

Selon le Coran Sacré c’est« Allah, qui  est le Créateur de toute chose. Il est l'Unique, le Dominateur Suprême. » (Coran 13.16). Il met au défi l'humanité et les fausses divinités qui font l'objet d'un culte inutile de la part des idolâtres, de créer, ne serait-ce que la plus petite bestiole : « O hommes, voici une parabole qui vous est proposée : Les divinités que vous adorez en dehors de Dieu, sont incapables de créer un insecte, même en unissant leurs efforts. »(Coran 22.72)                                                                                                                                                    

Les divinités mentionnées ici désignent aussi bien les idoles de pierre que les mortels voués à l'adoration alors qui sont totalement désarmés face à la Toute-puissance de Dieu. Ainsi le Coran n'a jamais reconnu au Prophète le rôle d'un producteur d'orages. Il en a fait de tous temps, un homme normal, vivant parmi les gens et l'emportant sur eux par la noblesse des sentiments et la pureté de sa foi. Quant au véritable sens du verset, si mal interprété par Douel, le voici : (Dieu s’adresse au Prophète) : « Dieu est Celui qui vous envoie-les vents qui élèvent les nuages. Il les étend dans le ciel selon Sa Volonté, Il en fait des masses nuageuses, puis tu vois l'ondée sourdre de leurs seins. Et quand cette pluie atteint ceux de Ses serviteurs, les voilà qui s'en réjouissent. Eux qui étaient dans le désespoir avant qu'elle ne tombe. Admire les effets de la Grâce d’Allah,   et vois comment Il vivifie la terre morte. »  (Coran 30.48. à 50).

Il n'est nullement question des vents qui chassent les nuages,  mais tout le contraire,  ni d’une production pluviale, par le Prophète. Le dernier verset est très clair. Il attribue l'origine des phénomènes au Créateur de l'Univers, seul. Le Prophète s'est toujours attaché à insérer les événements dans leur contexte naturel. Ainsi,  lorsque son entourage voulut prêter une influence bénéfique à un astre dont l'apparition coïncidait apparemment avec les chutes de pluie, il leur déclara :

« Ne croyez pas que les pluies sont dues à telle ou telle étoile, c'est Dieu qui fait tout. Il y a causes et effets certes, dans le fonctionnement de la nature, mais ces causes et effets sont création de Dieu. Il faut donc aller à la cause des causes, au Créateur de tout. » Un autre exemple illustre parfaitement le comportement supérieur du Prophète. Le jour de la mort de son petit enfant, Ibrahim, il y eut une éclipse de soleil. Les gens prétendirent qu'elle était un signe de deuil pour la mort du fils du Prophète. Lorsque Mohammed entendit cela, il se mit en colère malgré la peine qu'il éprouvait et dit : « Non, le soleil et la lune sont les signes de la Puissance de Dieu. Leur éclipse n'a rien à voir avec la mort de quelqu'un. » (Hadith de Bokhari).

On ne peut reprocher à l'auteur d'ignorer les fondements de l'Islam et la portée  extraordinaire du Coran qui constitue la Parole d’Allah, le Seigneur et le Créateur  de l’univers. Mais son ignorance, aurait dû l'inciter, sinon au silence, du moins à plus de réserve. La facilité avec laquelle il déverse son fiel n'est en réalité que le reflet des sentiments hostiles de l'athéisme à l'endroit de la religion musulmane. La calomnie est un des moyens couramment utilisés afin de dévaloriser le Coran. En truffant le Livre Sacré, de fables et d'absurdités, ses adversaires espèrent déprécier son contenu et le faire assimiler à un recueil de prestidigitations où, le Prophète accomplit des miracles, pour convaincre des gens naïfs.

En comparant le Prophète à un faiseur d'orages, Douel n'a rien fait d'autre que de jouer son rôle de pion dans un échiquier. D'autres auteurs ont pour mission de présenter des visages différents mais toujours avilissants. Si bien qu'en réunissant les diverses pièces du puzzle, on finit par découvrir un homme qui tient du magicien, du sorcier, du devin, de l'halluciné, du colporteur de nouvelles, etc. (cf. Rodinson). La division du travail n'est pas un vain mot mais une réalité sociale, même si en l’espèce elle relève de pratiques perverses. Le plus étonnant est que des hommes visiblement bien équilibrés y croient les yeux fermés. Cependant,  en définitive, ils ne font, sans s’en rendre que berner leur propre conscience, qui déjà ne brille nullement par son éminence.

En dépit de l'aversion des incrédules, le Coran restera la lumière éclatante qui défiera tous les stratagèmes de ses adversaires. Et le Prophète Mohammed un des hommes les plus marquants de l'humanité, en raison des éminentes qualités dont il a été doté par le Créateur de l’univers, puisqu’il  a été distingué et honoré, parmi tout le genre humain. N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure. Contrairement aux allégations des adversaires de l’Islam, il n'y a de place dans le Livre Sacré, ni pour l'affabulation ni pour le charlatanisme, car il renferme les Paroles Sacrées de Dieu qui sont le comble de la Vérité.

En accusant le Prophète de pouvoirs magiques, Douel feint opportunément d'ignorer que l'un des plus grands faiseurs de miracles de tous les temps fut justement son compatriote Raspoutine (1872-1916). Paysan illettré, il réussit le tour de force de subjuguer durant de nombreuses années toute la grande Russie tsariste,  en plein vingtième siècle. Ses actes et ses débauches révélèrent son emprise sur le pouvoir, à tel point que son cas fut débattu publiquement par la quatrième Assemblée Législative (Douma) en 1915. Il acquit une réputation méritée de grand thaumaturge et régna en maître absolu jusqu'à son assassinat, le 30 Décembre 1916.

 Raspoutine faisait la pluie et le beau temps dans son pays. C'est un sujet qui cadre bien avec le livre de Douel consacré à l'eau et aux problèmes de l'océanographie. Mais on n'en trouve mot. Et pour cause. L'auteur qui voulait s'attaquer au monument suprême et éternel qu'est le Coran n'est pas sans rappeler une histoire similaire, toutes proportions gardées, qui s'est déroulée il y a 26 siècles et qui a été rapportée par Pline l'Ancien dans son « Histoire Naturelle ».

Ayant exposé des tableaux, le célèbre peintre grec Appelle, vit un homme critiquer une sandale dans une de ses peintures. C'était un cordonnier. Le peintre le laissa faire considérant qu'il était bien placé pour parler de sandales. Le constat terminé, l'homme voulut juger le reste du tableau. Appelle l'arrête et lui dit : « Cordonnier, pas plus haut que la chaussure. »

On serait tenté d'utiliser un aphorisme pareil pour conseiller à l'auteur de "l'Océan", de ne pas déborder de son sujet et de garder les pieds sur terre et au sec, car le Coran ne pourra jamais être dévalorisé par l'action des hommes, et à plus forte raison lorsque ceux-ci ne sont pas en mesure de saisir le sens du message, ou qu’ils sont animés de mauvaises pensées. Tant il est vrai, qu'aucun être humain ne dispose du pouvoir de contrecarrer un Décret divin. On ne saurait terminer ce paragraphe, sans citer - n'est-ce pas prémonitoire ? - la suite du verset en question, si malencontreusement négligée par Douel et qui se termine ainsi : (C'est Dieu qui parle)   « Tu ne peux de toute évidence te faire entendre des morts, pas plus que ton appel ne peut atteindre les sourds qui te tournent le dos. Tu ne saurais encore moins guider les aveugles obstinément fourvoyés dans les ténèbres... Sois donc constant. La Promesse de Dieu s'accomplira. Ne te laisse pas ébranler par ceux qui ne sont pas convaincus. »  (Coran 30. 52-60).

 

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