DIXIEME PARTIE - CONCERNANT LES FORMULES DE CONJURATION ET LES AMULETTES


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Dixième partie
 
Concernant les formules de conjuration et les amulettes
 
Les formules de conjuration rouqua) 
 
Pluriel de rouquiya  c’est à dire une formule), ce terme désigne l’invocation qui est prononcée sur celui qui est atteint d’un mal comme la fièvre ou l’épilepsie ou autres. On les nomme également ‘azaim, elles se composent de deux catégories :
 
 
 
* La première catégorie : celles qui sont exemptes de toutes formes de polythéisme. Elles consistent à lire des passages du coran sur le malade, ou à le protéger en citant sur lui les noms et attributs d’Allah, ceci est autorisé, car le prophète   a cité ces formules, il les ordonna même et les autorisa. A’ouf ibn Malik ta dit : "Dans la période de l’ignorance nous pratiquions les formules de conjuration" nous dîmes : "Ô envoyé d’Allah que penses-tu de cela ? " il dit : "présentez-moi vos formules, il n’y a pas de mal à utiliser les formules de conjuration tant qu’elles ne comportent pas de polythéisme".
 
Assouyouti a dit: "Les savants sont unanimes sur l’autorisation d’utiliser les formules de conjuration si celles-ci réunissent trois conditions :
 
1.Qu’elles soient de la parole d’Allah, de ses noms et attributs.
 
2.Qu’elles soient en langue arabe dont le sens est compréhensible.
 
3.Croire que ces formules n’ont pas d’influence de par elles-mêmes, mais de par la prédestination d’Allah".[1]
 
Le mode d’emploie de ces formules de conjuration consistent à les réciter puis à souffler sur le malade, ou bien les réciter sur de l’eau puis faire boire le malade cette eau comme il a été précisé dans le hadith de Thabit ibn Quaiss : "Le prophète   pris de la terre de la vallée bathane puis la déposa dans un pot, ensuite  après avoir entré de l’eau dans sa bouche) il la recracha  dans le pot) puis la versa sur lui"[2]
 
 
 
*La deuxième catégorie : Celles qui ne sont pas exemptes de polythéisme. Ce sont les formules qui sont utilisées afin de demander de l’aide à un autre qu’Allah comme invoquer un autre qu’Allah, lui demander secours et protection, à l’exemple des noms des djinns, des anges, des prophètes ou des personnes pieuses. Ces invocations, destinées à un autre qu’Allah, sont du polythéisme majeur. De même, celles qui sont dans une langue non arabe ou qui pour lesquelles le sens reste incompréhensible. On craint de ce fait qu’elles comprennent des termes de polythéisme et de mécréance sans que l’on puisse en avoir connaissance.
 
Cette catégorie de formules de conjuration est strictement interdite.
 
Les amulettes  tama im)
 
Pluriel de tamima, c’est tout ce que l’on accroche aux cous des enfants pour repousser le mauvais œil. On les attache parfois aux cous des adultes  hommes ou femmes), elles sont de deux catégories :
 
 
 
 
* Celles qui sont du coran, on écrit des versets coraniques ou des noms et attributs d’Allah puis on les attache afin d’obtenir la guérison d’Allah. Cette catégorie a suscité une divergence d’opinions chez les savants quant à son statut :
 
 
 
 
*Le premier avis: l’autorisation. C’est l’avis de Abdallâh ibn al ‘amr ibn al’as, et c’est apparemment ce qui a été rapporté de Aicha, c’est l’avis également de Abou ja’far al baqui’ et Ahmed ibn hanbal dans l’une de ses versions. Ils ont considéré l’interdiction de porter les amulettes présente dans le hadith, comme étant restreinte aux amulettes qui contiennent du polythéisme.
 
 
 
 
*Le deuxième avis : l’interdiction. C’est l’avis d’Ibn Mas’oud et Ibn ‘abbas et c’est apparemment l’avis de Houdhaifa, et ‘Ouqba ibn Amir et l’avis d’un grand nombre d’adeptes des compagnons  tabi’ine) parmi eux : Les compagnons d’Ibn Mass’oud et Ahmed dans un de ses dires qui lui sont attribués et l’ont choisi  ce dire) la plupart de ses adeptes. Ceux qui sont venus après  les premiers siècles) ont tranché  le dilemme) et ont sélectionné le deuxième avis en s’appuyant sur ce qu’a rapporté Ibn Mass’oud, il dit : j’ai entendu le prophète  dire : "Les formules de conjuration, les amulettes et a-tiwalah sont  une forme) de polythéisme"[3].
 
Tiwala: chose que l’on fabrique, ils prétendent qu’elle suscite l’amour de la femme pour son mari et réciproquement.   
 
 
 
 
* C’est l’avis authentique et cela pour trois raisons:
 
L’interdiction  dans le hadith) est générale et il n’y a rien qui la restreint.
 
Barrer la route à tout ce qui peut amener au rattachement  de l’homme) à ce qui n’est pas autorisé.
 
Celui qui attache à lui quelque chose du coran peut, dans certains cas, le négliger comme lorsqu’il rentre dans les toilettes ou qu’il se lave de ses besoins.
 
 
 
 
* Celles qui sont accrochées aux gens et qui ne sont pas du coran, comme les colliers, les os, les coquillages, les lacets, les fils, les talismans, les clous, les noms de diables et de djinns. Ceci est interdit et est une forme de polythéisme, c’est le rattachement à un autre qu’Allah, pureté à lui, ses noms, ses attributs et ses signes. Dans le hadith il est dit : "celui qui s’attache à une chose sera voué à elle"[4], c'est-à-dire qu’Allah le vouera à cette chose à laquelle il s’est rattachée. Celui donc qui se rattache à Allah, cherche protection en lui et s’en remet à lui, il lui sera suffisant. Quant à celui qui s’attache à un autre que lui comme les créatures, les amulettes, les remèdes et les tombes, Allah le vouera à cette chose qui ne lui sera d’aucune utilité, et qui ne possède aucun moyen de le nuire, ni de lui profiter. Il perdra ainsi sa croyance et coupera le lien entre lui et son seigneur, alors il  Allah) le délaissera.
 
Ce qui est d’obligatoire pour tout musulman, est qu’il protège sa croyance de tout ce qui l’endommage ou la fragilise, il ne doit donc pas employer les remèdes qui lui sont interdits et ne doit pas consulter les imposteurs et charlatans afin qu’ils le soignent des maladies, et celui qui  place sa confiance à Allah, il lui suffira.
 
Il y a des gens qui attachent ces choses à eux-mêmes alors qu’ils sont sains de toute maladie palpable, leur maladie n’est qu’imaginaire, ce n’est, en réalité, que la peur du mauvais œil et de la jalousie. Ou bien ils accrochent ces choses à leurs voitures, leurs montures, la porte de leur maison ou leur magasin. Tout ceci est dû à la faiblesse de la croyance et de la confiance en Allah. La faiblesse de la croyance est la réelle maladie qui doit être traitée par la connaissance de l’unicité et du dogme authentique.
 
 
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[1]Voir le livre fath al-majid – p: 135.
 
[2]Rapporté par Abou Dawoud et Ibn Hibane et jugé faible par cheikh Albani voir a-silsila a-da’ifa (hadith 1005) (NDT) .
 
[3]Rapporté par Ahmed, Abou dawoud, Ibn madja et al hakim. Ce hadith est authentifié par cheikh al albani dans la a-silsila a-sahiha (hadith 2972) (NDT).
 
[4]Rapporté par Tirmidhi et jugé bon (hassan) par Albani voir ghayta al-maram (hadith 297) (NDT).
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