Règle n°10 : faire preuve d’ouverture d’esprit face aux divergences d’opinions entre les savants


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Il est indispensable que les jeunes prêcheurs qui s’attachent fermement à la religion (« al-multazimîn ») manifestent de l’ouverture d’esprit lorsqu’une divergence apparait entre les savants ou autres. Et ils doivent chercher à trouver des excuses à ceux qui, selon eux, ont suivi une voie erronée. Ce point est d’une importance capitale. En fait, certains sont à l’affût des erreurs des autres et insistent dessus d’une manière qui n’est pas convenable à l’égard de leurs auteurs. De plus, ils essaient de les discréditer et entacher leur réputation de manière à semer la confusion [chez les gens qui respectent ces savants]. Et ceci est une erreur monumentale ! Si le fait de médire d’une personne ordinaire est un péché capital, alors en faire de même sur un savant est bien plus grave. Effectivement, lorsque la médisance concerne un homme de science, le préjudice porté ne se limite pas uniquement à lui mais il s’étend également à tout ce qu’il véhicule comme science religieuse. Et si les gens renoncent à prendre leur science des savants ou si l’estime qu’ils ont pour eux diminue, alors ce qu’ils disent n’aura également plus de valeur à leurs yeux. Et si un savant dit la vérité et en montre le chemin, alors la médisance causée par un individu à l’égard de ce savant sera un obstacle qui s’interposera entre les gens et la science religieuse. Or, ceci représente un danger d’une immense gravité.


Je dis donc que ces jeunes doivent considérer les divergences qui ont lieu entre les savants comme étant le fruit d’une intention sincère et d’un effort d’interprétation, et qu’ils doivent passer sur les erreurs qu’ils ont pu commettre. Rien n’empêche d’aller s’entretenir avec eux à propos de ce qu’ils considèrent comme étant erroné, pour qu’ils leur montrent si l’erreur provient effectivement d’eux ou si, au contraire, elle émane de ceux qui les accusent de se tromper ! Car il arrive qu’un individu s’imagine que la parole d’un savant soit incorrecte jusqu’à ce qu’il réalise, après confrontation, que cette dernière est juste.


Et l’homme est avant tout un être humain : « Tous les fils d’Adam commettent des erreurs mais les meilleurs d’entre eux sont ceux qui se repentent[1]. »


Quant au fait de se réjouir du faux pas d’un savant ou de son erreur afin de les propager parmi les gens et semer ainsi la division, ceci ne fait clairement pas partie de la voie des pieux prédécesseurs.

Ceci est également vrai en ce qui concerne les gouverneurs lorsqu’ils font des erreurs. Il ne nous est pas permis de prendre les erreurs qu’ils commettent comme moyen pour nuire à leur réputation et faire des généralités à leur compte, tout en feignant de ne pas voir les bonnes œuvres qu’ils commettent, car Allah dit dans Son Livre :

 يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ كُونُواْ قَوَّٰمِينَ لِلَّهِ شُهَدَآءَ بِٱلۡقِسۡطِۖ وَلَا يَجۡرِمَنَّكُمۡ شَنَ‍َٔانُ قَوۡمٍ عَلَىٰٓ أَلَّا} {تَعۡدِلُواْۚ

« Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes[2] ».


C’est-à-dire qu’il ne faut pas laisser l’animosité que l’on éprouve vis-à-vis d’une personne nous entraîner à nous conduire injustement envers celle-ci. En effet, la justice est une chose obligatoire ! Il n’est pas autorisé à un individu de prendre les erreurs commises par un gouverneur, un savant ou par toute autre personne pour les propager parmi les gens, tout en se taisant à propos de leurs bonnes actions, car ceci n’est pas équitable.


Imagine-toi dans cette même situation, où un individu que l’on cherche à retourner contre toi se mette à propager tes erreurs et tes méfaits, tout en prenant bien soin de ne pas dévoiler tes bonnes actions ainsi que les fois où tu as eu raison. Bien évidemment, tu considérerais ceci comme un crime de sa part. Et si tu perçois cette réalité lorsqu’elle te concerne, alors il t’est obligatoire d’en faire de même lorsqu’autre que toi est visé. Et comme je l’ai expliqué précédemment, le remède contre ce que tu considères être une erreur est de contacter celui que tu penses s’être trompé pour en discuter avec lui jusqu’à ce que la situation s’éclaircisse à l’issue de cet échange. 


Combien d’individus sont revenus sur leur position au terme d’un débat et ont finalement adopté la juste opinion ? Et combien sont ceux dont nous avons pu réaliser la justesse d’opinion après discussion, alors que nous pensions qu’ils étaient dans l’erreur ? « Le croyant est pour le croyant comme un édifice dont les éléments se soutiennent les uns les autres[3] ». Le prophète (g) a aussi dit : « Quiconque voudrait être éloigné (sauvé) du Feu et entrer au Paradis, que la mort lui parvienne alors qu’il croit en Allah et au Jour dernier, et qu’il se comporte avec les gens de la manière qu’il aimerait qu’on se comporte avec lui[4] ». Voilà la vraie justice et la vraie droiture.

 



[1] Rapporté par Ahmad (198/3), At-Tirmidhî (2499) et par Ibn Mâjah (4251).

[2] S. 5, v. 8.

[3] Rapporté par Al-Bukhârî (6026) et Muslim (2585).

[4] Rapporté par Muslim (1844).

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