1°) Des textes attribuant à Jésus la déification et la divinité
Les Chrétiens se sont fortement attachés aux qualificatifs attribués à Jésus comme étant Dieu ou Seigneur et pensent qu’ils sont une preuve de sa déification. Il fut d’abord nommé Yassou‘, nom hébreux qui signifie Yahvé le Sauveur. Ensuite ils ont vu dans ce verset d’Isaïe une annonce de l’avènement du Christ : Il est rapporté dans la prophétie d’Esaïe : Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. La souveraineté est sur ses épaules. On proclame son nom : «Merveilleux, Conseiller, Dieu, Fort, Père à jamais, Prince de la paix. Il y aura une souveraineté étendue et sans fin pour le trône de David et pour sa royauté, qu’il établira et affermira sur le droit et la justice, dès maintenant et pour toujours. (Esaïe 9-5/6)Le fils de Marie sera appelé Dieu. Ils se sont également attachés à la parole de David qui a annoncé la venue d’un Messie qui apportera des prophéties et qui sera son Dieu et son Seigneur : Oracle du Seigneur à mon seigneur : Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. Que le Seigneur étende de Sion la puissance de ton spectre. Domine au milieu de tes ennemis. Ton peuple est volontaire, le jour où paraît la force. Avec une sainte splendeur du lieu où naît l’aurore te vient une rosée de jouvence. Le Seigneur l’a juré, il ne s’en repentira pas : « Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec (Psaume 110-1/4). Le roi David l’a nommé Dieu.
Le Dr et moine Ibrahîm Sa‘îd a assuré très calmement : « Quiconque jette un coup d’œil sur le psaume 110 et ne sera pas persuadé que Jésus a une nature divine de Jésus ne peut être que l’une des deux personnes : un ignorant que la naïveté a étendu un voile sur ses yeux et qui l’empêche de voir ou un orgueilleux au cœur obstiné et qui ne veut pas et ne tient pas à voir.[1]» Ils se fondent encore à propos de la dite déité : Aussi bien le Seigneur vous donnera-t-il lui-même un signe : «Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel.» (Isaïe 7/14). Ce nom veut dire Dieu est avec nous. Joseph le menuisier était fiancé de Marie. Ce verset lui a été révélé par l’archange Gabriel et rapporté par Matthieu : « Ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom d’Emmanuel qui signifie Dieu est avec nous. » (Matthieu 1-18/23). Le sens de Jésus, d’après eux, prouve qu’il est un Dieu. Il est aussi consigné dans le Nouveau Testament : le Christ en tant qu’être humain appartient à leur peuple[2], lui qui est en dessus de tout, Dieu loué pour toujours. (Les Romains 9/5), comme d’ailleurs l’interpellation de Thomas au maître : « Mon Dieu et mon Seigneur (Jean 20/28) et la remarque de Pierre : « Dieu t’en garde Seigneur ! » (Matthieu 16/22). Il est encore répété dans le livre des Actes des Apôtres : « Jésus-Christ est le Seigneur de tous les hommes. (10/36) Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit : « Il est vêtu d’un manteau et sur ses cuisses il était inscrit : le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.» (L’Apocalypse 17/14). Il y a encore de nombreux autres textes où le fils de Marie est appelé Dieu ou Seigneur et c’est pour cela qu’ils prennent comme tel.
I) Les noms et les prénoms n’attribuent pas la déité à ceux qui les portent :
Ces appellations ne peuvent pas faire de Jésus un Dieu ou un Seigneur puisque plusieurs personnes qui réalisèrent des miracles furent ainsi nommées. Ce fut le cas de Paul et de Barnabas qui ne sont pas des Dieux ou des Seigneurs : Quand la foule vit ce que Paul a fait, elle s’écria dans la langue du pays : « Les dieux ont pris une forme humaine et sont descendus vers nous. » (Les Actes des Apôtres 14/11). Il était des habitudes des Romains d’appeler dieu toute personne qui leur fait du bien. Cette dénomination, en vérité, ne change rien, elle ne peut transformer la créature en Dieu, ni le serviteur éphémère en Seigneur suprême. Si le Messie fut désigné Yassoû‘ (qui veut dire Dieu nous apporte le salut), le prophète Salomon – qu’il soit béni – porta le même nom hébreux qui signifie Dieu entend. On peut encore faire une observation identique des rois Yahouyakim (Dieu élève) Yahoucha (Dieu sauve) et bien d’autres. Leurs noms ne risquent, en aucun cas, d’en faire des Dieux et des Seigneurs : De celui qui aura remporté la victoire, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu et il n’en sortira jamais. J’inscrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, envoyée par mon Dieu. (L’Apocalypse 3/12) La Torah, de son côté, a précisé : « Ils apposeront ainsi mon nom sur les fils d’Israël.» (Les Nombres 6/27)et en dépit de tout cela, ils ne sont pas des dieux.
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[1]) Exégète de l’Evangile de Luc du Dr et moine Ibrâhîm Sa ‘îd - Page : 504.
[2]) Jésus appartient au peuple d’Israël. (Voir les Romains 9-1/4)