Deuxièmement : Retourner à la Sunnah (la tradition prophétique)
La Sunnah du messager est immuable et elle est à notre disposition, et c’est à Allah que revient la louange toute entière. Elle est préservée [jusqu’à nos jours], et ceci est tellement vrai que même ce qui a été mensongèrement attribué au messager (g) est également à notre disposition. De fait, les gens de science ont établi une claire ségrégation entre ses éléments authentiques et ceux qui lui ont faussement été attribués. Ainsi, grâce à Allah, la Sunnah est sauvegardée et reste manifeste. N’importe quel individu peut y accéder soit en effectuant une recherche dans les livres s’il en a l’opportunité, ou bien en interrogeant les gens de science.
Néanmoins, si un individu perplexe s’interroge : « Comment pouvons nous concilier entre ce que vous avez mentionné à propos du retour au livre d’Allah et à la tradition de Son messager (g) et le fait que nous trouvons des gens qui suivent les ouvrages écrits des écoles de jurisprudence et qui se revendiquent d’une telle école de pensée, ou d’une autre ?! Au point où même lorsqu’on leur rapporte un verdict religieux appuyé par la parole du prophète (g), ils répondent que leur école de pensée est Hanafite, ou Mâlikite, ou bien Shâficite ou encore Hanbalite etc. » ?!
La réponse à cela consiste à leur dire que nous attestons unanimement qu’il n’y a rien qui mérite d’être adoré en dehors d’Allah et que Muhammad est le messager d’Allah.
Mais que signifie donc l’attestation que Muhammad est le messager d’Allah?
Les savants l’ont expliquée de cette manière : « Il s’agit de lui obéir dans ce qu’il a ordonné, de s’éloigner de se qu’il a interdit et réprouvé, de le croire dans les informations qu’il nous a transmises, et de n’adorer Allah qu’avec ce qu’il a légiféré ». Ceci est le sens de l’attestation que Muhammad est le messager d’Allah.
Et si un individu déclare :
- « Mon école de pensée est celle-ci ou celle-là »,
- Nous lui répondons : « Ceci est la parole du messager (g), ne la confronte donc pas avec celle d’autrui. Même les imams des écoles de pensée interdisent le fait de les suivre aveuglément et disent tous que « dès que la vérité se manifeste, il devient obligatoire d’y adhérer ».
Aussi dirons-nous à ce frère qui chercherait à nous contredire en utilisant l’école de pensée d’untel ou d’untel : « Nous attestons tout comme toi que Muhammad (g) est le messager d’Allah. Or, cette attestation implique que nous ne suivions que lui (g) et personne d’autre. Or, la tradition du prophète (g), qui demeure à notre disposition, est claire et limpide ».
Toutefois, cela ne signifie en aucun cas qu’il faille sous-estimer l’importance de revenir aux livres des savants de la jurisprudence et aux hommes de science. Bien au contraire, revenir à leurs ouvrages pour en tirer profit et comprendre la méthode avec laquelle ils ont utilisé les preuves pour en tirer des règles fait partie des aspects absolument indispensables dans la quête de la science.
Et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous retrouvons une multitude d’erreurs chez certaines personnes qui n’ont pas appris la science auprès des savants. En effet, ceux-ci ont déplorablement restreint leur champ de vision. Par exemple, ils se réfèrent au recueil authentique d’Al-Bukhârî, en se contentant uniquement de cela, et utilisent les hadiths qui s’y trouvent malgré le fait qu’il y ait dans ces hadiths certains à la portée générale et d’autres spécifiques, d’autre à la valeur absolue et d’autres restreints, et un petit nombre qui ont été abrogés. Mais ces personnes ne disposent d’aucun moyen pour accéder à ces éléments d’information, ce qui ne manque pas de les égarer profondément.
Quoiqu’il en soit mes frères, l’essentiel est que nous édifions notre ferveur et notre éveil sur deux bases fondamentales : le livre d’Allah, et la Sunnah de Son messager (g), et que nous ne donnions la préséance à aucune parole d’autrui sur la sienne, quel qu’il soit.