Marcela, ex-mormone, Salvador
Mon histoire commence au Salvador, où je suis née. À l’âge de 12 ans (il y a de cela 19 ans), j’immigrai en Australie avec ma mère, mon frère et ma sœur.
Dès notre arrivée en Australie, je me souviens que ma mère nous fit visiter diverses églises de diverses dénominations chrétiennes, comme elle le faisait au Salvador. Et elle considérait qu’aucune ne valait la peine que nous y restions pour de bon. J’avais été baptisée catholique et, adolescente, je trouvai que le catholicisme était trop facile. C’est alors que je cherchai à me rapprocher de Dieu en respectant vraiment Ses commandements.
Lorsque j’avais 15 ans, ma famille et moi commençâmes à fréquenter l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours, communément appelée Église mormone. Ma tante en était membre depuis longtemps et nous trouvâmes que ses enseignements étaient plus sensés que ceux de plusieurs autres dénominations chrétiennes que nous avions connues. Le seul problème était qu’en parallèle à ces bonnes choses, il y en avait plusieurs autres qui n’avaient aucune explication logique, comme cette histoire qui voulait que plusieurs prophètes inspirés par la révélation se trouvaient parmi nous, au sein de l’église. À l’époque, je me dis qu’un jour, lorsque ma foi serait plus ferme, je finirais par comprendre ces choses qui m’apparaissaient insensées et par les accepter. Quelques mois plus tard, je fus baptisée. Quelques années s’écoulèrent et j’aimais bien l’église mormone, mais j’avais de la difficulté à comprendre qu’ils ne voyaient rien de mal à ce que les jeunes s’adonnent aux plaisirs de la vie nocturne à la condition qu’ils ne boivent pas, ne fument pas et ne fassent rien d’interdit par la religion.
Pouvez-vous bien me dire comment un adolescent pouvait participer à la vie nocturne en restant à l’écart de toutes ces tentations? Il était difficile, pour moi, en tant qu’adolescente, de demeurer à l’écart de toutes les tentations; alors je demeurai « inactive », comme ils disent, durant un moment.
À l’âge de 19 ans, je fis la rencontre de celui qui allait devenir mon mari. C’était un musulman. Au moment de notre rencontre, il n’était pas pratiquant, mais ce que j’aimai tout de suite, chez lui, était le fait qu’il avait des principes moraux admirables et qu’il aimait Dieu profondément. Nous parlâmes de mariage et décidâmes d’aller de l’avant avec ce projet. À l’époque, comme j’étais chrétienne et lui, musulman, nous décidâmes de ne nous marier que civilement afin de ne pas accorder de préférence à une religion plutôt qu’à l’autre.
Les années passèrent et je ressentis, à un certain moment, le besoin de retourner à l’église, dans n’importe quelle église, car mon amour pour Jésus était toujours présent et j’avais besoin de me rapprocher de Dieu. Mais, lorsque je repensai à la raison principale pour laquelle j’avais cessé de fréquenter l’église, je changeai d’avis. En effet, il y avait eu trop de chamailleries, de médisance et de critiques entre les fidèles et ce, dans pratiquement chaque église que j’avais fréquentée. Je trouvais qu’à la longue, à force d’évoluer dans ce genre d’atmosphère, les gens finissaient par oublier la vraie raison pour laquelle ils allaient à l’église, au départ. Aller à l’église était devenu une sorte d’événement social à ne pas manquer plutôt qu’un moment pour aller adorer Dieu.
Je dois être honnête et admettre qu’à cette époque, l’islam ne m’intéressait pas le moindrement et devenir musulmane n’aurait jamais été une option, même lointaine, sur ma liste de moyens pour me rapprocher de Dieu. Je ne ressentais tout simplement aucun intérêt envers cette religion, jusqu’à tout récemment.
Il y a de cela quelques mois, je fis un rêve qui m’ébranla beaucoup. C’est un rêve qui me terrifia, en fait, et lorsque je me réveillai, je me mis à prier et à demander à Dieu de me guider.
Deux semaines plus tard, je fis un deuxième rêve très similaire au premier et je me réveillai en disant, en espagnol : "¡En el nombre de Dios todo poderoso y todo piadoso!" (Au nom de Dieu, le Tout-Puissant et le Tout-Miséricordieux!).
Je priai Dieu et Lui demandai de me guider, de m’aider à me rapprocher de Lui et à respecter Sa volonté. Je Lui demandai à plusieurs reprises s’Il souhaitait que je retourne à l’église pour L’adorer et si oui, qu’Il me guide vers la meilleure église. Mais surtout, je Lui demandai de me faire comprendre très clairement de quelle façon Il souhaitait que je me rapproche de Lui. Je Lui demandai également de me rendre cette chose si claire que mon cœur ne serait pas en mesure de la nier.
Au cours de la semaine suivante, je fis un troisième rêve. J’étais dans une voiture, qui grimpait vers le sommet d’une très haute montagne. Je ne sais trop si j’étais la conductrice ou la passagère. Mais, tandis que la voiture parvenait presque au sommet, j’eus le sentiment que quelque chose de terrible allait se produire. Je regardai par la vitre, près de moi, et remarquai que j’avais atteint le sommet et que je pouvais voir un lac bleu, tout en bas. Il paraissait si petit que je pouvais à peine distinguer la couleur bleue de l’eau qu’il contenait. Juste à ce moment, je perdis le contrôle de la voiture. Je fis tout mon possible pour redresser la voiture à l’aide du volant, mais rien n’y fit. Je me souviens avoir pensé que mon heure était venue et que je n’avais aucun espoir de survie; à la minute où la voiture glisserait vers la pente, j’allais mourir.
J’étais terrifiée de réaliser que je n’avais plus aucune chance. Ma peur atteignit son paroxysme tandis que la voiture se mit à dégringoler la montagne en direction du lac. C’est à ce moment que j’entendis une voix puissante résonner à travers les montagnes environnantes. Elle était si puissante qu’elle fit trembler les montagnes tout autour. Elle était puissante, mais très belle. Si belle, en fait, qu’en l’entendant, je ressentis une grande paix m’envahir et ma peur me quitter. Mais ce qui m’apporta cette paix, c’étaient surtout les paroles prononcées par la voix.
J’entendis la voix une deuxième fois. Cette fois, elle parla plus longuement. Puis, une lumière jaune-orangée éclatante apparut entre les sommets des montagnes; c’était l’aube. Comme la voiture s’apprêtait à s’écraser tout en bas, une route apparut de nulle part. C’était la voie de mon salut. Mais ce qui me sauva réellement furent les mots prononcés par cette voix, à travers les montagnes. Ces mots étaient :
« Allahou Akbar ». Et j’entendis l’appel à la prière, l’adhan, prononcé par un muezzin.
C’est à ce moment que je me réveillai dans un état d’agitation tel que je me mis à pleurer pour au moins deux bonnes heures. Mais je ressentais, en même temps, des émotions très agréables. Je n’arrivais même pas à parler, tandis que mon mari m’interrogeait sur mon état. Je finis par lui raconter mon rêve. Puis, je lui dis que je souhaitais lire le Coran, car j’avais compris que Dieu m’avait parlé, à travers ce rêve, et qu’Il voulait que je poursuive dans cette direction ma recherche du savoir.
Le matin suivant, je me mis à lire sur l’islam. C’était étrange de penser que, durant près de 13 ans, j’avais été entourée de musulmans sans jamais connaître la beauté de l’islam. Je me souvins de mon beau-frère, un musulman pratiquant, qui avait tenté de m’expliquer l’unicité de Dieu et l’importance de n’adorer que Lui, mais mon cœur était alors complètement scellé. Je n’avais jamais ressentis la moindre curiosité d’en connaître plus sur cette religion. En fait, j’étais agacée lorsqu’il m’en parlait et l’envie de lui dire à quel point il était égaré m’était venue plus d’une fois. J’étais convaincue qu’il ne s’agissait pas de la bonne religion ou, en tout cas, pas la bonne religion pour moi.
En cherchant à mieux connaître l’islam, je découvris que cette religion, contrairement à ce que j’avais cru, n’était pas destinée uniquement aux gens du Moyen-Orient ou aux Arabes. Il s’agit d’une religion révélée à l’humanité tout entière, sans égard à la race, à la nationalité ou à la culture des gens. Il s’adresse également à ceux qui aiment les enseignements de Jésus (que la paix soit sur lui), comme je les aime moi-même. Il s’adresse, aussi, à ceux qui aiment tous les serviteurs, les messagers et les prophètes de Dieu et à ceux qui reconnaissent les bienfaits qui découlent de n’adorer qu’un seul et unique Dieu.
Alhamdoulillah (gloire à Dieu). J’étais fascinée par le trésor que je venais de découvrir, par la beauté de la vérité et par les bienfaits des enseignements de l’islam. Je lus l’histoire du christianisme et étudiai certains versets de la Bible. Je ne lus pas uniquement le point de vue de l’islam sur ces notions, mais la véritable histoire de toutes ces croyances qui m’avaient tant aveuglée des années durant.
Qui eut cru que le fait d’entendre l’appel à la prière me sauverait non seulement dans mon rêve, mais aussi dans la réalité? Dieu avait exaucé mes prières.
Je mis de côté mon attachement à ma religion d’origine et considérai, objectivement, les preuves que j’avais devant moi. Et la conclusion qui s’imposa à moi fut :
« J’atteste qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Mohammed est Son messager. »
Aujourd’hui, en 2010, 13 ans après avoir épousé mon mari, je suis devenue musulmane. Mon mari est encore sous le choc, tout comme sa famille et, bien sûr, la mienne. Mais quand vous savez que tout ce que vous faites, vous le faites pour Allah et personne d’autre, vous savez que vous faites la bonne chose.
Certaines de mes amies intimes m’apportèrent beaucoup de soutien, car elles savent que l’islam m’a apporté paix et humilité. D’autres amies, de leur côté, s’imaginent que je suis devenue une extrémiste uniquement parce que je prie 5 fois par jour et que j’ai modifié ma tenue vestimentaire, alhamdoulillah (gloire à Dieu).
Lorsque j’ai commencé à prier, cela m’apparaissait étrange, au début, mais en même temps, j’avais l’impression de faire une chose que j’étais censée faire depuis longtemps. L’islam n’est pas juste une religion, mais un mode de vie complet.
Alhamdoulillah, porter le hijab me fait sentir si libre et si respectée. Les gens qui ne me connaissent pas s’imaginent tout de suite que je suis Moyen-Orientale et, lorsqu’ils découvrent que je suis Sud-Américaine, ils s’étonnent de trouver une personne de ma région en Australie. Je comprends leur réaction, car je n’ai moi-même jamais rencontré d’autres Sud-Américains dans ce pays. Ils me demandent pourquoi je me suis convertie, mais c’est une bonne chose qu’ils m’interrogent à ce sujet, car cela me donne l’occasion de leur parler d’islam. Porter le hijab m’apporte une certaine fierté, car je sens que je contribue à faire revivre de bonnes valeurs que la plupart d’entre nous ont oubliées. Je sens vraiment que je contribue, dans notre société, à faire en sorte que les femmes cessent d’être opprimées en se sentant obligées de s’habiller et de se comporter selon certaines normes pour mieux se sentir acceptées. Je ne peux exprimer à quel point je me sens heureuse depuis que Dieu m’a guidée sur Sa voie. Dieu dit, dans le Coran :,
« C’est lui qui donne la vie et qui donne la mort. Et quand Il décide d’une chose, Il n’a qu’à dire « Sois! » et elle est aussitôt. » (Coran 40:68)
C’est en l’espace de quelques semaines seulement que j’ai compris que l’islam constituait la voie à suivre. En quelques semaines, mon cœur est passé d’un rejet total à une acceptation totale. Être musulmane m’aide à faire des efforts pour être aux côtés de Dieu dans l’au-delà – car ma vie sur terre n’est que temporaire. C’est pourquoi je dois m’efforcer d’être une bonne servante de Dieu, afin d’accéder au Paradis, un jour. La joie que je ressens, ici-bas, ne sera pas éternelle; mais si je retourne auprès de mon Créateur, je connaîtrai le bonheur éternel.
Demandez à Dieu de vous guider, en toute soumission, et Il exaucera vos prières.
Je m’appelle Marcela. Je suis née au Salvador et je suis très fière d’être musulmane. Je suis très reconnaissante envers Dieu de m’avoir guidée vers l’islam. Ceux que Dieu guide ne peuvent jamais s’égarer. Incha’Allah (si Dieu le veut), mon histoire encouragera davantage de Sud-Américains à découvrir la beauté de l’islam.