Avis des oulémas sur la direction de la prière par un handicapé physique


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Question

La direction de la prière par un handicapé physique, qui ne se déplace que sur une chaise roulante ou qu’en rampant sur le sol, devant des personnes qui ne souffrent d'aucun handicape physique? Si la réponse est négative, est-ce que cela s’applique à l’infirme qui dirige la prière devant des gens qui ne parlent pas la langue arabe ?

Réponse

 

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

 

 

 

Il incombe de savoir que les jurisconsultes jugent recommandé pour l’imam (de la prière) de mandater quelqu’un à sa place s’il tombe malade et devient incapable de se tenir debout, étant donné la divergence sur la validité de son imamat et attendu que la prière de celui qui peut se tenir debout est plus parfaite que celle de celui qui ne le peut pas.

 

De même, il incombe de faire la distinction entre la maladie de l’imam qui le rend temporairement incapable de se tenir debout, et la personne qui souffre d’un handicape permanent. Car celui qui tombe malade pendant une certaine période après laquelle on s’attend à sa guérison, et qui est l’imam habituel d’une mosquée, a le droit de diriger la prière devant des personnes capables de se tenir debout, et ces personnes sont tenues en l’occurrence de s’asseoir comme lui durant la prière selon l’avis prépondérant comme détaillé ci-dessous.

 

 

 

Quant au fait de nommer un imam qui est infirme ou de laisser continuer un imam handicapé alors que sa guérison n’est pas prévue, cela n’est pas permis car ainsi, les fidèles abandonnent la position debout en permanence durant la prière alors qu’aucune nécessité ne justifie cela.

 

Quant au fait qu’ils ne parlent pas l’arabe, cela ne sert pas de justification à cet égard.

 

 

 

Les jurisconsultes ont trois avis sur la direction de la prière par une personne infirme :

 

 

 

 Premier avis : cela n’est pas permis devant des personnes capables de se tenir debout. Ceci est l’avis des malékites.

 

 

 

 Deuxième avis : cela n’est permis qu’à deux conditions : la première est qu’il s’agisse d’un imam habitant le quartier où se trouve la mosquée. Et la seconde condition est que l’on s’attende à sa guérison. Ceci est l’avis des hanbalites qui se fondent sur la parole du Messager ():

 

 

 

« L’imam n’a été désigné que pour être suivi. Ne vous démarquez donc pas de lui, et s’il accomplit la prière assis, accomplissez tous également la prière assis». ( Boukhaari et Mouslim)

 

 

 

Et ‘Aicha , qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit : «  Le Messager d’Allah () dirigea la prière devant nous dans sa maison lorsqu’il tomba malade et il accomplissait la prière assis, et comme les gens se tenaient alors debout, il leur fit signe de s’asseoir. Lorsqu’il s’en alla, il dit :

 

 

 

« L’imam n’a été désigné que pour être suivi. Ne vous démarquez donc pas de lui, s’il s’incline pour accomplir le Roukou’, inclinez-vous, vous aussi et s’il se lève, levez-vous, vous aussi. Et s’il accomplit la prière assis, accomplissez-la tous assis » ( Boukhaari et Mouslim).

 

 

 

Quatre Compagnons firent cela, à savoir Ossayd ibn Hodayr, Djâbir, Qays ibn Fahd et Abou Horayrah. (Al Moghni d’ibn Qodâmah). Les hanbalites dirent : «  S’ils accomplissent la prière derrière lui en se tenant debout, il y a deux cas de figure concernant la validité de leur prière. Et selon notre école jurisprudentielle, leur prière est valide et le fait de s’asseoir comme l’imam est recommandé ».

 

Cependant, l’avis que l’on peut déduire des preuves précédentes est celui selon lequel il est obligatoire d’accomplir la prière en s’asseyant derrière l’imam étant donné que le Messager () l’a ordonné.

 

 

 

Dans le cas où l’imam commence la prière en se tenant debout, puis que, à cause de sa maladie, il continue sa prière assis, les fidèles doivent accomplir la prière en se tenant debout et cela représente l’avis des hanbalites. Cela est étayé par la conduite des Compagnons du Messager () lorsque Abou Bakr, , commença la prière débout, en tant qu’imam, avant de faire place au Messager () qui vint diriger la prière- et les Compagnons accomplirent la prière en se tenant debout derrière le Messager () qui, malade, l’accomplit assis.

 

 

 

Troisième avis : la direction de la prière par une personne infirme devant des fidèles capables de se tenir debout est permise et ils doivent accomplir la prière derrière elle en se tenant debout. Ceci représente l’avis des hanéfites et des chaféites et ils se fondèrent pour affirmer cela sur la prière accomplie par les Compagnons en se tenant debout, comme dans le hadith cité plus haut. Ils soutinrent que cela représentait la dernière action du Messager () à ce propos et que cela constituait une abrogation de l’ordre de s’asseoir derrière l’imam. On répondit à cet avis en avançant qu’on n’a recours à l’abrogation que s’il est difficile de concilier les deux avis différents, or on a pu les concilier grâce à ce que mentionnèrent les hanbalites.

 

 

 

Il convient de remarquer que certains oulémas contemporains soutiennent la validité de la direction de la prière par un handicapé, même s’il n’habite pas le quartier où se trouve sa mosquée et même si sa guérison n’est pas attendue. Ils soutiennent également que les fidèles doivent accomplir la prière derrière lui en s’asseyant et même si cela entraîne le fait qu’ils renoncent à jamais à la position debout.

 

Cependant, l’avis pour lequel nous optons est celui que nous avons évoqué tout au début, en faisant la distinction entre l’imam habituel de la mosquée qui tombe malade et dont la guérison est attendue, d’une part, et l’imam dont la guérison n’est pas attendue ou qui n’est pas l’imam habituel, d’autre part.

 

 

 

Il faut remarquer également que la direction de la prière par un handicapé physique devant des handicapés comme lui, est permise selon la majorité des oulémas.

 

 

Et Allah sait mieux.

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