ABRAHAM (IBRAHIM), ISMAEL ET ISAAC


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ABRAHAM (IBRAHIM), ISMAEL ET ISAAC

Abraham était un patriarche biblique. Son nom  Abram,  fut changé par Iahvé, et depuis il s’appelle Abraham. (Genèse 16. 5). Originaire d’Ur, en Chaldée (Irak), il décide de s’installer au pays de Canaan, (Palestine) et reçoit la bénédiction divine. Il est le père d’Ismaël, qu’il a eu d’Agar (Hadjer) et d’Isaac, que lui donnera Sara. Ils seront les ancêtres fondateurs successivement des Arabes et des Juifs. Le signe de l’Alliance entre Dieu et Abraham est constitué par la circoncision, qui sera perpétuée par les Israélites et les Musulmans.  Quant aux Chrétiens, ils abandonnèrent cette pratique non pour des raisons religieuses, puisqu’elle constituait un rituel sacré, mais pour se conformer à certaines tendances déviatrices qui s’exercèrent, notamment sous l’influence de l’apôtre Saint Paul, en éloignant le Christianisme de ses origines juives et en le professant aux Gentils (aux Païens) alors le  Christ  s’adressait à ses compatriotes israélites et visait surtout à amender et à restaurer  le Judaïsme, qui avait été altéré.

Les Arabes connaissent Abraham, sous le nom  d’Ibrahim et en font non seulement un Prophète, mais aussi le premier Messager de Dieu, porteur d’un Enseignement Sacré. Après Noé,  il fut le Prophète le plus marquant. Son père s’appelait Azar (Téra pour la Bible) et vivait au milieu d’un peuple qui vénérait des idoles. Lui-même n’était pas attiré par ces croyances et se mit à chercher une forme d'adoration supérieure. Il prit respectivement une étoile, puis la lune et ensuite le soleil comme objet de son culte, mais lorsque ces astres disparurent, il se rendit compte qu’il s'était attaché à vénérer des objets soumis aux Lois d’un Etre infiniment supérieur à toute la création. Il se tourna alors vers l'adoration du Dieu Unique et prêcha auprès de son peuple, le monothéisme, selon les révélations qu’il recevait, puisqu’il avait doté du don de prophétie.

Les gens de son peuple tentèrent de le dissuader de se soumettre à un Dieu Unique, en magnifiant le rôle de leurs idoles. Il leur répondit selon le Coran Sacré : « Vous disputerez- vous avec moi au sujet de Dieu, alors qu’Il m’a dirigé ? leur répondit-il, je ne crains rien de ce que vous lui associez, à moins qu’Allah ne le veuille. La Science de Mon Seigneur s'étend à toute chose. Ne réfléchissez-vous pas ? Comment pourrais-je redouter ce que vous Lui associez alors que vous ne craignez pas de Lui adjoindre ce qu'aucune révélation n’est venue accréditer ? Quel est des deux partis, celui qui est le plus sûr ? Si vous compreniez ! Ceux qui croient et n’altèrent point leur foi d'injustice, se trouvent en sécurité, car ils sont bien dirigés. Tel est l'argument décisif que Nous avons donné à Abraham contre son peuple. C’est ainsi que Nous élevons le rang de celui qu’Il Nous plait d'élire. Ton Seigneur est le Détenteur de toute sagesse, Sa Science est infinie. » (Coran 6. 80 à 83)

Abraham dut faire face à l’hostilité des siens qui persistaient dans l'idolâtrie. Ils décidèrent de le jeter dans un brasier, mais il fut préservé des flammes par la Toute-puissance Divine : « Nous dîmes :- Ô feu, sois fraîcheur et paix pour Abraham. » (Coran 21. 69).

Abraham avait brisé les idoles qui étaient vénérées par son peuple,  pour démontrer leur inanité, aussi il dut s'expatrier  pour échapper à la vindicte de sa communauté  encore subjuguée par le polythéisme et l’idolâtrie. Il était accompagné de sa femme, de son neveu Loth et d'autres personnages qui avaient cru en son message. Sa femme, Sarah, étant stérile, Abraham eut un enfant d'une seconde épouse,  Hagar (Hadjer) d'origine égyptienne. Ce fils s'appelait Ismaël ; il est considéré comme l'ancêtre des Arabes. Abraham installa la mère et le fils dans une vallée, près de la Maison Sacrée de la Kaâba (La Mecque), qu’il devait édifier plus tard, avec l’aide de son fils. « Rappelle-toi quand Nous établîmes Abraham sur l’emplacement du Sanctuaire, précise le Coran, Nous lui prescrivîmes : Ne me donne point d’associés, et veille à purifier Ma Maison pour ceux qui viennent effectuer des circuits rituels ou s’acquitter des exercices pieux, debout, agenouillés ou prosternés. » (Coran22. 26).

Par la suite, sa première femme Sarah devait donner naissance, d’une façon miraculeuse à un fils, qui fut nommé Isaac. Pour éprouver Abraham, Dieu le soumit à une épreuve pénible et cet épisode est resté célèbre tant chez les Musulmans que dans la tradition judéo-chrétienne. Selon les Israélites, Dieu demanda à Moïse, le sacrifice de son fils unique et ce fils, ne pouvait être  qu’Isaac, leur ancêtre. Ils s'appuient sur la Genèse biblique pour fonder leur opinion et confirmer leurs croyances. Voici ce que dit la Bible à ce sujet :   « Quand Isaac eut grandi, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela et Abraham répondit :- Oui, je t’écoute. Dieu reprit : - Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que Je t’indiquerai et là, offre-le-moi en sacrifice. Le lendemain, Abraham se leva tôt. Il fendit le bois pour le sacrifice, équipa son âne et se mit en route vers le lieu indiqué. Il emmenait avec lui deux serviteurs ainsi que son fils Isaac. Arrivé sur les lieux, il dit aux serviteurs :- Restez ici avec l’âne ; l’enfant et moi irons là-haut pour adorer Dieu, puis nous reviendrons ici. »

« Abraham chargea sur son fils le bois du sacrifice. Lui-même portait des braises pour le feu et un couteau. Tandis qu’ils marchaient tous deux ensemble, Isaac s’adressa à son père, Abraham. Celui-ci répondit :- Oui, je t’écoute mon fils.- Nous avons le feu et le bois, mais où est l’agneau pour le sacrifice ? Abraham répondit :- Mon fils, Dieu veillera Lui-même à procurer l’agneau. Ils continuèrent d’avancer ensemble. Quand ils arrivèrent au lieu indiqué, Abraham construisit un autel et y déposa le bois. Il lia son fils Isaac et le plaça sur l’autel, par-dessus le bois. Il saisit alors le couteau pour égorger son fils, mais l’ange du Seigneur l’appela du ciel. -- Abraham ! Abraham ! - Oui, répondit Abraham, je t’écoute. Le Seigneur reprit :- Epargne l’enfant, ne lui fait aucun mal. Je sais maintenant que tu respectes mon autorité ; tu ne m’as pas refusé ton fils unique. Abraham aperçut alors un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla le prendre et l’offrit en sacrifice à la place de son fils…» (Genèse 22. 1 à 13)

La première remarque porte sur la discontinuité du discours biblique ; ainsi c’est l’Ange qui appelle Abraham et lorsque celui-ci lui répondit : « - Oui, je t’écoute. », le Seigneur se substitua à lui, pour poursuivre : «  Epargne l’enfant, ne lui fait aucun mal. Je sais maintenant que tu respectes mon autorité. » Nul doute ici comme de nombreuses fois ailleurs, que le texte a été travaillé et cette manipulation est la cause de l’incompréhension qui en résulte. De plus, et contrairement à ce qu’exige l’éthique, Abraham a menti une première fois à ses serviteurs, puisqu’il promit de revenir vers eux avec son fils, alors qu’il savait pertinemment qu’il allait retourner tout seul. Il manqua à sa parole et à l’honneur, une deuxième fois, quand il dissimula à son fils, qu’il se préparait à l’immoler, pour faire plaisir à Dieu.

Nonobstant ces impostures qui sont indignes d’un personnage distingué par Dieu, les  Musulmans sont convaincus, et bien que le Coran ne le précise pas explicitement, que le garçon en question ne pouvait être qu’Ismaël, l’ancêtre des Arabes, et non Isaac qui a été ajouté par la suite. Leurs arguments sont nombreux et bien étayés.  Ils citent volontiers le passage suivant du Coran, après le supplice du feu où Abraham cherche refuge auprès de Dieu en disant : « - Je vais aller auprès de Mon Seigneur. Il me guidera dans Sa Voie : - Seigneur, accorde-moi un fils qui soit juste. Nous lui avons alors annoncé la bonne nouvelle, la naissance d’un fils doué de sagesse (Ismaël). »

« Lorsque l’enfant fut en âge d’accompagner son père, celui-ci lui dit : - Ô mon fils, je me suis vu en songe en train de t’immoler (en sacrifice à Dieu),  vois ce que tu en penses ?- Ô  Père, lui répondit son fils, fais ce qui t'est ordonné, tu me trouveras patient si Dieu leveut.  Le père et le fils étaient soumis à la Volonté de Dieu. Abraham tenait son fils, front contre terre prêt à l’immoler. Nous l’appelâmes :- Ô Abraham, tu as cru en ta vision et tu l’as réalisée. C'est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. » Ce fut une bien rude épreuve. Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel et Nous perpétuâmes son souvenir dans la postérité. Paix sur Abraham.  Ainsi, Nous récompensons les vertueux. Il était du nombre de nos fidèles serviteurs et Nous lui annonçâmes une bonne nouvelle, la naissance d’Isaac, un Prophète parmi les justes. » (Coran 37.99 à 112).

Ainsi, selon le Coran, c'est pour récompenser la soumission d’Abraham et sa détermination à immoler son fils unique Ismaël,  que Dieu lui annonça la naissance d’un second fils, Isaac. On trouve en effet dans la Bible une tradition coutumière, qui  consistait  à consacrer  au Seigneur les premiers-nés humains ainsi que les premiers-nés des animaux purs, ce qui tend à conforter la position du Coran. Puisqu’Ismaël était le premier fils d’Abraham. Voici quelques exemples de ces pratiques rituelles puisés dans l'Ancien Testament :

« Le Seigneur adressa la parole à Moïse et lui dit :- Consacre-Moi tout premier-né en Israël, car le premier garçon d’une femme et le premier petit d’un animal m'appartiennent. » (Exode 13.1-2). Et encore : « Tout premier-né M’appartient, y compris ceux de vos bêtes. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même les prémices des végétaux (les premières productions), étaient consacrées au Seigneur. « La première gerbe récoltée était présentée solennellement le lendemain du Sabbat, puis au cours des moissons on offrait deux pains préparés avec la farine des premières céréales récoltées. » (Lévitique 23. 9-17)

C'est donc traditionnellement que les prêtres et les fidèles, consacraient au Seigneur les premiers-nés humains et Ismaël a été le premier enfant d’Abraham, il était destiné à servir d’offrande spirituelle.  Cette consécration n’implique pas un sacrifice humain ou l’immolation, mais peut être seulement symbolique et allégorique, une offrande votive pour commémorer l’action d’un vœu qui a été exaucé par la divinité. Ceux qui tentent de substituer les personnages et d’inverser les rôles, afin de tirer profit de la situation, en niant  qu’Ismaël a été un véritable fils pour Abraham seraient bien inspirés de consulter minutieusement la  Bible qui donne des précisions bien utiles sur l'authenticité de cette filiation et la prédestination d’Ismaël, pour le sacrifice.  Notamment  les citations suivantes : « Agar mit au monde un fils que son père Abram (Abraham) nomma Ismaël. » (Genèse 16. 15) Egalement : « Quand Dieu eut fini de parler avec Abraham, Il le quitta. Abraham prit alors son fils Ismaël ...Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans et son fils Ismaël treize, quand ils furent circoncis le même jour comme Dieu L'avait  ordonné (alors qu'Isaac n'était pas encore né » (Genèse 17. ­18  à 26). Et aussi : « Lorsqu’il mourut à l'âge de 175 ans, ses fils Isaac et Ismaël l'enterrèrent dans la grotte de Maképa. » (Genèse 25. 9)

La Biblereconnaît qu’Isaac est né lorsque Ismaël avait quatorze ans, aussi il y a de quoi être légitimement étonné de lire ce commandement : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant... et là, offre-le Moi en sacrifice. » (Genèse 22. 2).

 La contradiction est manifeste entre les trois citations bibliques qui sont en harmonie entre elles et la quatrième, qui vient déranger l’ordonnancement et perturber l’harmonie. L’analyse de la phrase contestée, fait apparaître que le nom d'Isaac a été sciemment ajouté pour modifier le sens de la révélation. En effet, la Bible n’a pas été transcrite sur des supports au moment de sa révélation, à l’image du Coran et fut recomposée, des siècles plus tard, par des scribes,  des prêtres et des docteurs de la Loi israélites qui avaient tendance à lui donner un contenu apologétique, qui faisait la part belle à leur communauté. Ainsi, l'expression « Ton fils unique »,  est incompatible avec le nom d’Isaac, du moment qu’il n'était pas unique, puisqu’Ismaël l'avait précédé de quatorze ans. Par ailleurs, même dans le cas où l'injonction visait Ismaël, en occultant le nom d’Isaac, il aurait été mal venu de préciser qu’il était unique, puisque les deux parties (l’orateur et le sujet) étaient conscientes de cela. Il ne viendrait à l’idée de personne de dire : « Prends ton véhicule unique »,  àquelqu'un qui ne dispose que d'une seule voiture. Le mot « unique » a été lui aussi introduit après coup, pour introduite Isaac, dans une scène où il ne figurait pas et tirer profit de cette situation qui valorise l’ancêtre des Juifs au détriment de l’ancêtre des Arabes.

 L'annulation des deux mots litigieux permettra de remodeler la phrase, en lui donnant un sens plus conforme aux exigences et de la libeller ainsi : « Prends ton fils, ton fils que tu aimes tant. » En supprimant les répétitions (« Ton fils » est mentionné deux fois),  qui ne se justifiaient que dans le cas d’une lecture « officielle et sacrée » incluant Isaac au détriment d’Ismaël, l’expression devient : « Prends ton fils que tu aimes tant »,  qui correspond parfaitement à la réalité. Ainsi se confirme l’évidence que la formule « Le fils unique », est une addition ultérieure au Texte d'origine, et que le nom d’Isaac n’est apparu que pour éliminer l’allusion faite à Ismaël. Il ne convenait pas, en effet, aux docteurs et aux prêtres juifs, qui ont eu à reconstituer les textes sacrés, qu’Ismaël, l’ancêtre des Arabes,  qui pratiquaient l’idolâtrie à l’époque, et qui étaient considérés comme un peuple barbare, bénéficie d’une telle considération divine, alors qu’Isaac, leur propre ascendant soit écarté, d’une  distinction aussi prestigieuse. Il fallait retravailler le texte et inverser les données pour tirer profit d’une situation, qui devait, dans tous les cas, être éminemment favorable à ses auteurs.

 Le  passage relatif au sacrifice, qui était censé refléter la minutie et la concision à l’origine : « Prends ton fils que tu aimes tant », est devenu par suite de ces manipulations, verbeux et diffus : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant... » Les ajouts destinés à inverser les rôles et à glorifier Isaac,  sont venus au contraire confirmer la réalité de l’éminence d’Ismaël. Car malgré l’addition « fils unique », qui ressemble plus à une cautère sur une jambe de bois, qu’à la réalité historique, Isaac n'a jamais été le premier-né ni le fils unique d'Abraham, alors qu'Ismaël au contraire,  a été le premier-né et le fils unique durant une grande partie de sa jeunesse. Les docteurs juifs et les scribes ont manqué de subtilité. Ils ont eu la main lourde dans leur tentative de recomposition, si bien qu'à force de trop vouloir prouver, ils sont arrivés à intervertir la réalité, et à rendre le texte sujet à caution. Trop c'est trop, dit un dicton. Il s'applique bien à cet exemple, qui de toute façon est loin d'être isolé.

Pour justifier cette pratique, certains exégètes ont prétendu que le sacrifice des premiers-nés était une coutume imposée par Moïse, six siècles après Abraham. Par conséquent, à l'époque de ce dernier,  les intéressés n’étaient pas tenus d'observer une tradition qui n'existait pas. Seul le sort pouvait désigner la victime de l'offrande et Isaac a été choisi par le destin. Des arguments qui sont contredits par le texte biblique lui-même  puisque la coutume du premier-né remontait non pas à Moïse mais selon la Bible, à Adam, le père de l’humanité.  L'Ancien Testament enseigne en effet, que parmi les fils d'Adam, Caïn était cultivateur et Abel, berger. Le premier offrit au Seigneur les produits de la terre (sans préciser qu’il s’agissait des premiers produits), Dieu refusa l'offrande. Lorsqu’Abel à son tour, apporta en sacrifice des agneaux premiers-nés de son troupeau, son présent fut accepté. (Genèse 4. 3-4). Caïn en conçut du dépit et assassina son frère. La tradition de l’offrande des premiers-nés remonterait en conséquence à Adam et non à Moïse. Abraham devait s'en inspirer fidèlement et ne pas transgresser  une pratique consacrée.

Mais, la Bible renferme  une autre argumentation de choix en faveur de la thèse du sacrifice d’Ismaël ! Il s’agit toujours du fameux Commandement « Prends ton fils ... que tu aimes tant» Ce fils qu'Abraham chérissait n'était autre qu’Ismaël. Lorsque Dieu Lui annonça la venue d’Isaac, il répondit, selon la Bible : « Pourvu qu’Ismaël vive et que Tu t’intéresses à lui, je n'en demande pas plus. » (Genèse 17.18). Il ne fut pas enchanté outre mesure par l'annonce de la naissance d’Isaac. Il montra son amour et son affection pour Ismaël et pria pour que Dieu le bénisse. Il ajouta qu’il ne demandait rien de plus et ne désirait pas un autre enfant, puisque Ismaël avait comblé ses espérances. Cette attitude correspond à la formule biblique « Ton fils que tu aimes tant. » Dieu  répondit : « Je le bénirais (Ismaël) Je le rendrai fécond et Lui donnerai une nombreuse descendance. Il sera le père de douze princes et l'ancêtre d'un grand peuple. » (Genèse 17. 18 à 20).

Le nom même d’Ismaël vient confirmer cette version, puisqu’en hébreu, il signifie : « Dieu a entendu. » Il lui a été donné à la suite d'une prière d’Abraham qui, après s’être expatrié de sa région corrompue par l'idolâtrie, invoqua Dieu. Le Coran rapporte ceci : « Il dit  (Abraham): Je vais aller vers Mon Seigneur, Il me guidera. - Seigneur accorde-­moi un fils qui soit juste. » (Coran 37. 99-100). Dieu a entendu cette prière (traduit en hébreu par : Il (Dieu) à entendu. » Le Coran précise : « Nous (Dieu) lui avons annoncé une bonne nouvelle, la naissance d’un garçon, doux de caractère. Lorsqu’Ismaël grandit, son père lui dit :- Ô mon fils je me suis vu moi-même en songe en train de  t’immoler, qu’en penses-tu ? » (Coran 37. 101-102). Aucun doute n'est donc permis sur l'identité d’Ismaël. Le Coran le confirme clairement et la Bible implicitement, en essayant d’inverser les données pour faire croire qu’il s’agissait d’Isaac. Mais l’opération n’était pas simple, trop de preuves contraires se trouvaient sur le chemin des manipulateurs, pour leur permettre de faire avaler la pilule aux gens doués d’un minimum d’exigence.

Pourquoi Ismaël était-il tellement cher à Abraham ? Le Coran lui attribue un caractère doux et il était juste. La Bible en écho en fait un fils aimé de son père. En outre et, en dehors de son caractère agréable, Ismaël avait été ardemment souhaité par Abraham. Selon le Coran, ce dernier adressa des prières à Dieu pour avoir un fils et ses suppliques furent entendues. La Bible  abonde également en ce sens, mais reconnaît en plus qu'Abraham ne s'unit à Agar, (Hadjer),  que dans le but d'avoir un fils. Lorsque Ismaël naquit, c'était un vœu, combien cher qui était exaucé.

Quant à Isaac, Dieu en fit l'annonce à Abraham sans que celui-ci ne lui demande rien et ne l’invoque en quoi que ce soit. La  réaction de ce dernier  se fit du reste durement ressentir, et elle n’avait rien d’une manifestation de joie débordante, puisqu’il dit en substance, selon la Bible : « Ismaël me suffit, je n’ai pas besoin d'un autre enfant. » Ainsi se trouve confirmé le choix d’Ismaël pour la consécration rituelle. Car, non seulement il avait été le premier fils et le fils unique d’Abraham,  mais également très cher à son père et Dieu voulait éprouver celui-ci en lui demandant de lui offrir en sacrifice ce qu'il avait de plus précieux. C'était évidemment Ismaël, qui a été sans aucun doute choisi par le Seigneur, offert par Abraham et racheté par une offrande. Une noble distinction pour un non moins noble Prophète.

Ceci dit, il ne saurait être question de réduire en quoi que ce soit l’importance de la mission d’Isaac qui a été un Prophète de Dieu, parmi les justes. Le Coran refuse  d'accorder une distinction quelconque à un Prophète au détriment d'un autre, conformément au verset suivant : (C’est Dieu qui parle) : « Dites : Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à Abraham,  à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à  Jésus ; à ce qui a été donné aux Prophètes de la part de leur Seigneur. Nous n'avons de préférence pour aucun d'entre eux, nous sommes soumis à Dieu. » (Coran 2. 136)

Abraham est désigné dans le Coran comme l'Ami de Dieu : Khalil, selon le verset suivant : « Qui donc professe une meilleure religion, que celui qui se soumet à Allah, tout en se conformant à la Loi révélée, en suivant la religion d’Abraham, qui est un vrai croyant ? Allah a pris Abraham pour ami privilégié. » (Coran 4. 125). Abraham est un exemple pour les croyants en raison de la pureté de sa foi. Il pratiquait un monothéisme authentique, il a été le fondateur de la Maison Sacrée de La Mecque (la Kaâba), le plus ancien temple sur terre consacré à Allah, le Seigneur de l’univers, bien avant celui qui a été érigé par Salomon à Jérusalem. Il était un guide vertueux pour les hommes. A ceux qui se réclamaient spirituellement de son héritage en excluant les autres communautés, à l'image des Judéo-chrétiens face aux Musulmans, le Coran remet les pendules à l'heure et ce n'est que justice : «Ô vous qui avez reçu les Ecritures (Juifs et Chrétiens), pourquoi vous disputez-vous au sujet d’Abraham, alors que la Torah et l’Évangile n'ont été révélés qu’après lui ?  Etes-vous dépourvus de jugement ? Abraham n’était ni Juif ni Chrétien, mais un vrai croyant soumis à Dieu (Musulman). Il n’était pas du nombre des polythéistes. » (Coran 3. 65 à 67). De fait, Abraham n’était ni Juif ni Chrétien, il avait vécu avant la fondation du Judaïsme et du Christianisme  et a été le Messager de la religion abrahamique qui est la source d’inspiration du Judéo-christianisme et dont l’Islam revendique l’authenticité ! Aussi toute tentative de récupération par les factions qui se revendiquent de lui, en altérant son enseignement, est vouée à l’échec. D’autant qu’il a été le fondateur du Temple de la Kaâba, à La Mecque,  l’oratoire sacré (la Qibla) vers lequel  s’orientent les Musulmans du monde entier, pour leurs prières quotidiennes. Et, ce n’est pas peu que d’être le centre de la terre pour les dizaines de milliards de Musulmans qui se sont succédé jusqu’à ce jour.

D’autres contradictions existent entre la Bible et le Coran relativement au récit d’Abraham. Ainsi dans la Bible, ce dernier ne révèle pas à son fils, l’objet de leur déplacement, il le laisse moisir dans un secret teinté d’hypocrisie. Une fois arrivé sur les lieux du sacrifice, il le ligote, le place sur le bûcher et s’apprête à l’égorger avant d’allumer le feu et le brûler en sacrifice consumé. Une démarche effroyable, pour un père qui chérissait son enfant,  même si les injonctions divines, devaient être exécutées dans toute leur rigueur, car sous les apparences visibles se cachent les mystères qui ne sont pas accessibles à la raison.

Le Coran professe un humanisme, qui est absent dans la Bible. Abraham n’a été destinataire d’aucune prescription relative au sacrifice de son fils, cette scène lui est seulement apparue en songe. Il en avait fait l’interprétation en concluant que Dieu lui demandait d’immoler Ismaël, pensant ainsi accomplir  une œuvre sacrificielle, qui serait une preuve de sa ferveur et de sa soumission. Il en informa son fils, et celui était consentant, comme cela a été rappelé plus haut. Cependant, au moment de concrétiser son rêve, Dieu dans Son immense mansuétude, suggéra  à Abraham d’immoler un bélier compensatoire à la place d’Ismaël.  La Bible précise qu’Abraham s’était muni de braises, afin de consumer la dépouille de son fils par le feu, comme si l’immolation n’était pas suffisante à elle seule pour satisfaire les exigences d’un Dieu biblique implacable. Cette version n’est pas corroborée par le Coran, qui  ne souscrit pas à l’extrémisme professé par l’Ancien Testament. Ce sujet réapparaîtra plusieurs fois par la suite

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