CINQUIEME PARTIE MISE EN EVIDENCE DE LA MAUVAISE COMPREHENSION DE LA DETERMINATION DE L’ADORATION
Cinquième partie
Mise en évidence de la mauvaise compréhension de la détermination de l’adoration
L’adoration est limitée aux preuves juridiques tawquifiya), c'est-à-dire qu’on ne peut légiférer une adoration qu’en présence d’une preuve du livre et de la sunna. Ce qui n’est pas légiféré est considéré comme une innovation bid’a) rejetée, comme le prophète a dit: "celui qui accomplit un acte qui n’est pas conforme à notre loi, alors cet acte est rejeté". C'est-à-dire qu’il est rejeté contre lui, non accepté, il lui est compté comme péché, car il est considéré comme désobéissance, non comme obéissance. La voie droite dans l’accomplissement des adorations conformes à la loi est le juste milieu entre la négligence et la fainéantise d’une part, la dureté et l’excès d’autre part. Allah dit:
)فَاسْتَقِمْ كَمَا أُمِرْتَ وَمَنْ تَابَ مَعَكَ وَلا تَطْغَوْا(
« Demeure sur le droit chemin comme il t’est commandé, ainsi que ceux qui sont revenus à Allah) avec toi. Et ne commettez pas d’excès » Houd - 112)
Ce verset trace la voie saine dans l’accomplissement des adorations et ceci en respectant la ligne droite basée sur le juste milieu dans l’exécution de ces adorations, sans excès et négligence, conformément à la loi « comme il t’es commandé », insistant sur cela en disant « et ne commettez pas d’excès ». L’excès ou l’abus toughiane) est le dépassement de la limite de manière outrée, cela est en fait le ghoulou[1].
Lorsque le prophète , appris de trois de ses compagnons qu’ils considéraient insignifiant leurs actions, l’un d’eux dit : "moi je jeûne sans interruption", le deuxième dit: "moi je prie sans me reposer", enfin le troisième dit: "moi je m’abstiens du mariage". Ayant appris cela, le prophète répliqua: "par contre moi je jeûne et je mange et je me marie, celui qui se détourne de ma sunna, n’est pas des miens".
De nos jours, on trouve, au sujet du culte, deux groupes de gens situés aux deux extrêmes :
Ceux qui ont manqué à leurs devoirs en matière de culte, et ont négligé son accomplissement au point où ils délaissèrent complètement la plupart de ses formes, se contentant de seulement quelques rites religieux accomplis à la mosquée. Ils n’ont pas consacré de place au culte dans leurs maisons, leurs bureaux, leurs commerces, la rue, leurs relations, dans la politique, dans le règlement de leurs différends et dans toutes autres choses des affaires de la vie. Bien entendu, les mosquées ont un privilège, et accomplir dans leurs enceintes les cinq prières est obligatoire. Cependant, l’adoration englobe les différents aspects de la vie du musulman, à l’intérieur de la mosquée comme à l’extérieur.
Ceux qui ont excédé dans l’application du culte à un point d’extrémisme, ils ont rendu le surérogatoire obligatoire, et ont parfois interdit ce qui est toléré. Ils ont jugé ceux qui ont contesté leur voie comme étant dans l’erreur et l’égarement, et ont condamné leur compréhension.
La meilleure des voies est celle du prophète et les pires des œuvres sont celles qui ont été inventées.
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[1]Ghoulou: terme que nous avons vu au début du livre et qui désigne l’exagération, l’excès, l’outrance, l’élévation, etc. (NDT)