James, ex-chrétien, États-Unis
Tout a commencé à la fin des années 90. J’étais officier de police, à San Diego, et on m’avait affecté à des tâches administratives. Je m’étais retrouvé au centre d’une enquête interne et ces enquêtes prennent souvent une éternité pour être complétées. Je travaillais avec un autre officier et, au bout de quelques semaines, nous nous mîmes à discuter de divers sujets. Je savais que cet officier était musulman, mais jamais il ne me parla d’islam. Je le savais parce que j’avais fait sa connaissance durant le mois de Ramadan et que j’avais été un témoin direct du sacrifice qu’il s’imposait toute la journée durant. Je m’étais d’ailleurs demandé comment il arrivait à se priver ainsi et, surtout, pourquoi. En travaillant avec lui, je remarquai comment il interagissait avec le public, les autres officiers et ses supérieurs. À plusieurs reprises, il se rendit à la mosquée avoisinante sur son heure de lunch et je m’étonnai, à chaque fois, de le voir revenir en moins d’une heure.
Aller à l’église était toujours une affaire de plusieurs heures et je n’avais aucune idée de ce qui se passait lorsqu’on allait à la mosquée. Pour moi, devenir officier de police avait été le rêve d’une vie; alors, quand j’avais atteint cet objectif, je m’étais mis à me considérer comme meilleur que les autres. Je regardais les gens de haut et je cessai même de fréquenter les gens « ordinaires ». Comme je passais de plus en plus de temps avec cet officier, je me mis à lui poser diverses questions sur l’islam. À l’époque, j’ignorais tout de la différence énorme entre le véritable islam et la secte se faisant appeler la « Nation de l’islam ».
Il se montra très patient, avec moi, et m’expliqua la différence entre les deux. Il gardait un Coran, sur son bureau, et je lui demandai si je pouvais le lire. Il me répondit par l’affirmative et c’est ainsi que tout débuta. Je n’avais jamais été très religieux, mais ma mère était une fervente baptiste. Personnellement, je n’avais jamais pu avaler l’idée de Jésus (paix sur lui) en tant que fils de Dieu, puis de Dieu fait homme en Jésus, le tout accompagné d’un esprit saint pour faire bonne mesure. Et je remarquais que les gens ne priaient que les dimanches, les mercredis (lors des séances d’étude de la Bible) et lorsqu’ils souhaitaient qu’un bien leur arrive.
Alors, je me mis à lire le Coran. Je ne compris pas tout, au départ, mais une bonne partie de son contenu m’apparut très sensé. C’était un texte très clair, sans aucune ambiguïté ni « mystères ». Cela éveilla mon intérêt, certes, mais j’étais encore échaudé par rapport à la religion en général. Durant les dix années qui suivirent, je fis quelques recherches, ici et là, sur l’islam. Ensuite, je dus retourner sur la côte Est pour aller prendre soin de ma mère vieillissante. Réussir à poursuivre une carrière tout en prenant soin de ma mère malade devint une véritable obsession, pour moi. Répondre à tous ses besoins dévora une si grande partie de mon temps que je ne trouvai plus de temps à moi pour poursuivre mes recherches sur l’islam. Et, malgré moi, je me surprenais à vouloir à tout prix trouver un problème avec cette religion. Mais, en dépit de mes nombreux efforts en ce sens, je ne trouvai rien à lui reprocher.
Deux choses importantes se produisirent au milieu des années 2000. Ma mère nous quitta et, constatant que j’étais parvenu au bout de mes recherches, je décidai que l’islam était bel et bien la vérité. Je l’acceptai dans mon cœur, mais il me restait à prononcer la shahada. Cela me prit encore quelques années. Je finis par la prononcer en 2009. Durant cette période de ma vie, j’eus l’occasion de retourner sur la côte Ouest. Une fois là-bas, je compris que la femme qui m’avait fait attendre si longtemps n’allait jamais changer suffisamment pour nous permettre de vivre une vie de couple normale. Cette expérience fut très douloureuse, pour moi, et c’est alors que je me décidai enfin à suivre l’islam correctement et à vivre ma vie en pensant d’abord à moi et à ma relation avec Allah. Depuis, je n’ai jamais regardé en arrière.
Allah décrète tout ce qui arrive et nous sommes, à certains moments, frappés d’émerveillement devant Sa sagesse. J’eus le malheur de subir une amputation d’une jambe, juste au-dessus du genou. Cet épisode changea ma vie de nombreuses façons. Après trois mois passés à l’hôpital, je reçus mon congé et emménageai avec un ami de longue date. Après une année passée à récupérer et à apprendre à vivre avec une seule jambe, je repris suffisamment confiance pour sortir seul et me rendre à la mosquée du coin. J’y fis la rencontre de frères fort sympathiques qui m’accueillirent à bras ouverts et m’enseignèrent à prier correctement. À cause de ma condition physique, je suis soumis à certaines limites et restrictions et je craignais, à cause de cela, de ne pas être accepté. Mais ce fut tout le contraire.
J’apprends chaque jour de nouvelles choses sur cette grande religion. J’espère que mon histoire contribuera à guider d’autres personnes vers l’islam.