JIHĀD et TERRORISME
JIHĀD et TERRORISME
« Le meilleur du Jihâd est une parole de Vérité
face à u n Souverain tyrannique... »
le Prophète Muhammad
Introduction
Le mot Jihād est un des mots-clé de l’Islam, dans le sens où il fait partie intégrante de la vie quotidienne des musulmans : dans la pratique de l’évolution de l’être humain, comme dans la pratique du quotidien vécu. C’est un des mots-pivot qui rappelle constamment la personne à l’effort qu’il faut fournir sur soi, dans le choix entre le bien et le mal, pour éviter toute convoitise, pour combattre toute tentation qui puisse faire dérailler ou éloigner le croyant du chemin de la rectitude. C’est un mot qui donne lieu à trois ou quatre groupes d’énoncés racine, chaque groupe comprenant une dizaine de dérivés principaux. Le combat guerrier représente un de ces dérivés. Il est donc ridicule de voir comment orientalistes ou autres se plurent à restreindre le sens, ou plutôt à l’amputer de toute la profondeur humaine de ses dérivés, pour insister sur une signification d’agressivité, pour le réduire et le limiter à « guerre sainte », dans le sens fanatique de Croisade, i.e. « tuer pour tuer », « tuer pour éliminer », à quoi s’ajoute tout l’éventail des brutalités... En fait, il n’y a pas de mot en français qui puisse exprimer le sens du mot Jihād, dans toute l’étendue du terme, qui se passe sur deux plans personnels : individuel et collectif, interne et externe ou, sur un niveau plus élevé, ésotérique et exotérique. Il est vrai que la langue arabe, contrairement à la langue française, jouit d’une flexibilité de dérivations sans pareille, d’une maniabilité allant facilement jusqu’à donner quatre-vingts dérivés, et dans certains cas jusqu’à deux cent, alors qu’en français, des fois les lacunes vont jusqu’à l’inexistence du verbe ou de l’adjectif d’un substantif, ni la forme du duel, ni le féminin de certaines formes de conjugaison comme l’impératif. Ce qui représente une vraie difficulté pour la traduction et nécessite, du traducteur, de trouver un équivalent différent pour chacun des sens désignés dans le contexte.
Réduire la signification d’un mot d’une étendue pareille et la restreindre à un seul de ses domaines variés, ne porte atteinte qu’à l’intention, qu’à la capacité intellectuelle et qu’à la probité du traducteur, pour ne rien dire de l’impacte d’une telle traduction erronée sur la compréhension de l’Islam et des musulmans, ni de la complicité d’une telle traduction préméditée avec le domaine politique, qui finit par lui
imposer l’étiquette de terreur, terrorisme et terroriste ! De même, si quelques musulmans se bornent à ne voir dans le Jihād que le sens limité de « tuerie », ce n’est point la faute au Jihād, qui, en réalité, est d’une portée très étendue et classe le domaine guerrier dans un degré inférieur par rapport aux autres. Ce travail portera donc essentiellement sur la clarification du sens du mot Jihād, dans le domaine de la guerre et du combat, mettant en plein jour les normes et les règles prescrites, qui sont une obligation à suivre, à être respectées par le combattant musulman. Car, même en temps de guerre, l’Islam prend en considération le côté humain, respecte la vie humaine, prohibe tout acte d’agression, de vandalisme ou de massacre. La conception de la guerre en Islam étant de prendre la défense, que ce soit la défense de soi, de la patrie ou de la religion, dans la mesure de l’attaque et, surtout, de ne point commencer par l’agression. C’est ce qui sera développé à travers trois chapitres. Le premier portera sur une comparaison du combat entre les trois religions monothéistes ; le second traitera du Jihād à travers les Textes du Qur’ān et de la Sunna, les combats menés par le Prophète Muhammad, parmi les siens, les tribus parentes, pour réfuter l’idée erronée, imposée le long des siècles, voulant que l’Islam ait été répandu par l’épée ; le troisième rectifiera cette accusation fallacieuse de terreur, terrorisme et terroriste, qui fut pratiquement professée par la politique occidentale, bien avant le Moyen Âge jusqu’à nos jours, avec une furie discriminatoire inouïe, ascendante, injustifiée, dénudée de toute logique, pour extirper les ressources de ceux qui furent réduits à la misère humiliante, qui furent intitulés par un racisme éhonté, Tiers Monde ou monde sous-développé. Est-il lieu d’ajouter que ce vagabondage en cours, ou ces rodomontades armées enlèvent toute crédibilité aux promesses d’une Civilisation qui se voulait, hélas, directrice de la Terre ?! Une conclusion mettra au point les idées développées. Les prononciations francisées de Mecque et Médine sont rectifiées, selon leur prononciation correcte en Makkah et al-Madinah, dans l’espoir de les voir rectifiées dans les textes français.
La traduction des Versets du Qur’ān est de l’auteur, la publication de la traduction intégrale du sens du Qur’ān a été assumée par l’Association Mondiale de l’Appel Islamique ( 2002 ) Reste une remarque à faire à propos du mot Jihād, qui vient d’être efféminé par les médias français, après le fameux 11 septembre et la campagne qui en découla ! Nul n’ignore que le mot djihād ou Jihād, dès son admission dans la langue française, est cité au masculin, car l’article se met au genre du nom sous-entendu, et le sens du nom sous-entendu ici est le combat. Bien plus, l’article le reste invariable quand on veut marquer qu’un être ou un objet atteint, au moment indiqué par le contexte, le plus haut degré d’une certaine qualité. Dans l’Encyclopédie de l’Islam, ouvrage patronné par l’Association internationale des Académies, en 1908, djihād est au masculin. Le petit Larousse de l’an 2000 le cite au masculin. Tous les auteurs français de même. Pourquoi donc ce virement soudain par ces quelques personnes qui donnèrent le la pour l’efféminer ?! Efféminer, qui est souvent au péjoratif, désigne : donner les caractères physiques et moraux qu’on prête traditionnellement aux femmes à un homme, à un groupe, etc. , et c’est toujours pris dans le sens d’abâtardir, d’affaiblir, d’amollir, d’émasculer, de féminiser ou de ramollir. Même en parlant des choses, cela désigne : mou, sans énergie, sans virilité ! Pourquoi donc vouloir avilir, dégrader, avec une telle préméditation ? Il est vrai que l’usage a féminisé certains mots, car leur domaine d’origine est féminin, par exemple : le mot « entrecôte », qui était masculin, a été féminisé par l’Académie, puisqu’il fait partie intégrante de la viande. Malheureusement, ce virement imposé, malgré la protestation de quelques musulmans vivants en France, ne porte atteinte qu’à ceux qui l’ont imposé : Il met à nu une complicité bon marché, qui prend part à cette marche macabre visant à éliminer l’Islam et les musulmans. Au lieu de nuire méchamment, n’est-il pas plus probe, plus civilisé, d’essayer de comprendre, de voir la réalité même si elle vous chagrine ? Face à ce comportement d’une injuste animosité, peut-on ressentir le moindre respect ? Probité exige que ceux qui s’ingénièrent à mener ce piètre jeu reconsidérassent leurs actes...