LA BIBLE, SOURCE D'INSPIRATION OU SUJET DE CONTROVERSE ?


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LA BIBLE, SOURCE D'INSPIRATION OU SUJET DE CONTROVERSE ?

 

 

          Le Coran ne reconnaît pas à la Bible l'unicité que les Judéo-chrétiens lui attribuent. L'histoire des religions révélées a débuté avec l'apparition de l'homme bien avant l'Alliance avec le peuple d'Israël. Après Adam, Noé reçut le don de prophétie, ainsi qu'Abraham, lesquels n'ont jamais été des Juifs. Ce dernier était originaire de Chaldée (Babylonie-Mésopotamie) et la mission prophétique dont il fut investi précéda la naissance de ses enfants, Ismaël, l'ancêtre des Arabes et Isaac, l'ancêtre des Israélites. Il a été le fondateur de la Kaâba où Maison Sacrée, aidé en cela par son fils Ismaël.

Le Coran atteste qu'il n'était ni Juif, ni Chrétien, mais un vrai croyant, soumis à Dieu. (Coran 3. 67). Abraham fut un Messager en ce sens qu'il disposait d'un Livre, connu sous le nom de « Souhouf ».Ces écrits ont été perdus et aucun document d'origine n'existe pour éclairer les fondements de cette religion. Cependant, la Torah  et le Coran reprennent certaines pratiques, de sorte que les grandes lignes du Message qui professait un strict monothéisme, sont connues.

La Torah(en hébreu : la Loi) est le nom donné aux cinq premiers Livres de la Bible relatant le récit de la création depuis ses origines (Genèse, déluge, etc.), jusqu'à la mort de Moise. Ces livres (la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome) sont censés renfermer la Loi mosaïque et constituent le noyau de la religion israélite. Ils ont été complétés plus tard, par de nombreux autres écrits que le Coran ne reconnaît pas, car ils n'émanent pas de Dieu. Ce sont : les Livres des Rois, les Cantiques, les Lamentations et d'autres ouvrages écrits par des auteurs, le plus souvent inconnus, mais qui exercèrent un attrait puissant auprès des docteurs juifs en raison de leur contenu apologétique. La Bible évoque « les faussaires qui transcrivent la loi et tordent le sens » (Jérémie 8-8-9), et « les faux prophètes qui annoncent des prédictions sans valeur et des inventions trompeuses » (Idem 14. 14). De fait l'altération du Message divin aura de grandes répercussions sur la crédibilité de l'enseignement biblique.

Près de trois siècles après Moïse, Dieu suscita Daoud (David) comme Prophète et Lui révéla les Psaumes (désignés sous le nom d’Al Zabour par le Coran). A l'image des autres Livres sacrés, les Psaumes firent l'objet d'additions et de modifications. Les Israélites admettent que sur les 150 poèmes de ce livre, 73 seulement remonteraient à David, les autres ayant été composés sur une période s'étalant du 11ème au 2ème siècle avant l'ère chrétienne, par des auteurs inconnus. Jésus faisait fréquemment mention des Psaumes dans l'Evangile. La personne de David est vue de façon différente par la Bible et le Coran. L'Ancien Testament le présente avant tout comme un roi inspiré par Dieu. Le Coran au contraire donne la prééminence au Prophète sur le roi. De toute manière le Coran soutient que même les Psaumes attribués à David, ont été corrompus à l'image de très nombreux autres passages de la Bible, dont il est impossible de faire le recensement.

L'Evangile est le quatrième Livre d'inspiration divine recensé par le Coran, qui n'emploie jamais le pluriel, à l'opposé de l'Eglise. De fait, les milieux chrétiens ont retenu quatre Evangiles canoniques, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, après la mise à l'écart de dizaines d’autres, jugés comme apocryphes, non  reconnues par l’Eglise. Si le nombre des versions est aussi important, cela est dû essentiellement au fait que chaque auteur avait rédigé sa propre interprétation des récits parvenus jusqu'à lui. Car les Evangiles différaient entre eux.

Contrairement à l’élaboration du Coran, il n’existe aucun témoin direct pour certifier l’authenticité du Message du Christ. Aussi,  le Proto Evangile de Jacques le Mineur, l'Evangile de Nicodème, l'Evangile de Marcion, l'Evangile selon les Hébreux, l'Histoire de la Nativité de Marie, l'Evangile des Egyptiens, l'Evangile de Thomas, etc., et d'autres livres furent tous qualifiés d'apocryphes et rejetés par l'Eglise. Voilà pourquoi le Coran ne reconnaît en ne donne sa caution qu’au seul Evangile véridique émanant de Jésus, et ne valide aucune des nombreuses versions qui en ont été tirées, qu'elles soient canoniques ou apocryphes. Les autres Livres de l'Evangile ayant été déjà énumérés, il n’est pas nécessaire de les citer à nouveau. Saur pour signaler que Saint-Paul, qui s'est taillé la part du lion dans la rédaction des différentes lettres de l'Evangile, était un personnage controversé dans les milieux chrétiens de Jérusalem. Il n'avait pas connu Jésus et combattit le Christianisme à sa naissance. Il se serait ensuite converti et légitima son zèle pour la nouvelle religion en affirmant avoir rencontré Jésus, ressuscité sur la route de Damas. Il tira de la crédulité des gens une auréole de sainteté qui lui permit d'exercer son apostolat en toute quiétude.

Tous ces documents ne sont évidemment pas d'origine divine. Ils sont récusés par le Coran au même titre que d'autres écrits qui prétendent parler au Nom du Seigneur, alors qu'ils ne disposent d'aucun mandat en ce sens. Nul ne saurait nier que les périodes des grandes révélations divines se sont avérées aussi être celles où la ferveur était intense et la dévotion profonde. Les gens s'exhortaient au recueillement et à la méditation, particulièrement les hommes de religion qui vivaient leur foi dans une soumission extatique ; le terrain  était éminemment favorable pour donner un sens mystique à la moindre sollicitation de l'esprit. L’imagination allait jouer un grand rôle  en embellissant et en attribuant à une Puissance divine, des faits qui par eux-mêmes étaient dérisoires. Il existait en conséquence une profusion de prophètes, se disant inspirés, car cette qualité était indispensable pour acquérir un statut social exceptionnel dans la communauté.

Ceux qui se voyaient reconnaître de tels privilèges devenaient les égaux des  rois, et prenaient souvent le pas sur eux. Ce qui explique les raisons de la ruée des visionnaires et la lutte féroce des faux prophètes entre eux. Mais l'inconvénient allait justement survenir du nombre de ceux-ci, dans une profession qui était recherchée et qui payait bien. Deux qualités étaient requises pour réussir : l'apologie du peuple considéré et l'imagination. Cette voie fut explorée avec beaucoup de succès par des personnages qui s'attribuaient des dons de prophétie et qui n'étaient que des usurpateurs. Dans l'Ancien Testament, de nombreux « prophètes » firent et dirent ce qui convenait le mieux à leurs intérêts et à ceux de leurs proches. Ils cimentèrent la cohésion des membres de leur société en les exhortant à porter le combat à l'extérieur, à soumettre ou à anéantir les pays avoisinants. Ils sombrèrent dans les excès, par le massacre des femmes, des enfants, des bébés, l'abattage du bétail, les destructions massives. Ils justifièrent leur boucherie par l'emballement à venger les exactions dont ils furent victimes. Ils mirent de la cruauté et de la démesure dans leurs châtiments. Ils exercèrent leur puissance pleinement, sans retenue jusqu'à satiété.

Cette attitude restera tellement ancrée dans leurs esprits, que c'est tout naturellement après leur énième invasion contre les pays voisins en 1967, que le général de Gaulle, Président de la République Française, utilisera l'expression de « peuple dominateur » pour qualifier leur propension à l'agression. Ce n'était pas une formule de circonstance, mais le résultat d'une  tradition soigneusement entretenue et qui s'est exercée implacablement face à la lutte héroïque du peuple palestinien.

L'autre qualité que devaient exploiter ceux qui se prévalaient d'entrer en communication avec le Seigneur, était l'imagination. Un message plat,  sans relief vouait son auteur à l'indifférence. Il était important d'impressionner les esprits et de produire une décharge émotionnelle propice à changer l'ordre des choses. Les artifices étaient nombreux et les candidats des acteurs consommés. Les uns avaient la faculté de voir Dieu, « en personne ». D'autres lui parlaient, engageaient des dialogues interminables. Il leur était familier et finissait presque par devenir leur obligé. Bref, les subterfuges étaient variés et la crédulité des gens, inépuisable. Les prophètes s'étaient spécialisés. Certains dans les visions extraordinaires ou dans les récits mythologiques, d'autres dans le maniement des chiffres, les sciences de la généalogie, etc.

Voici, à titre d'exemple, comment Ezékiel, vrai Prophète d’Israël décrit sa rencontre et ses relations avec le Seigneur (résumé) : « Le cinquième jour, du quatrième mois de sa trentième année, Ezékiel vit le ciel s'ouvrir et Dieu Lui envoya des visions et Lui adressa la Parole avec une puissance saisissante. Il vit une rafale de vent qui amenait un gros nuage chargé d'éclairs et dont le centre scintillait comme du métal. Il y avait quatre êtres vivants d'apparence humaine. Chacun d'eux possédait quatre ailes et quatre faces. Ils avaient des jambes droites et leurs pieds ressemblaient aux sabots d'un veau et brillaient comme du métal. »

« Sous chacune des ailes sortait une main d'homme. Les mains, les faces et les ailes des quatre êtres étaient tournées dans les quatre directions. Ils avançaient droit devant eux sans tourner le corps. Chaque être possédait les quatre faces suivantes : Une face humaine devant, une face de lion à droite, une face de taureau à gauche, et une face d'aigle derrière. Leurs deux ailes se touchaient et recouvraient entièrement leurs corps. Ils allaient partout sans avoir à tourner leur corps. »

« On voyait des flammes et des torches qui bougeaient entre les êtres vivants et allaient et venaient à la vitesse de la foudre. Les éclairs jaillissaient de partout. Il y avait également quatre roues qui brillaient comme des pierres précieuses. Elles touchaient la terre et en même temps étaient d'une hauteur effrayante. Elles se dirigeaient dans les quatre directions sans avoir à pivoter. La volonté des êtres vivants animait les roues. Lorsqu'ils s'avançaient, s'arrêtaient, s'élevaient dans le ciel, les roues en faisaient autant. Au-dessus, se trouvait une voûte qui scintillait comme du cristal, sous laquelle se tenaient les êtres vivants. Chacun d'eux avait deux ailes tendues droit devant, tandis que les deux autres ailes recouvraient les corps. Leurs ailes bruissaient quand ils se déglaçaient on pouvait comparer ce bruit au grondement de la mer ou à la Voix de Dieu Tout-puissant... »

Et la description se poursuivait toujours merveilleuse et les gens qui en demandaient encore émoustillés par une suite palpitante et l'auteur qui en rallongeait pour satisfaire une curiosité légitime. Et voilà le Dieu biblique, apparaissant au-dessus de la voûte dans un décor hollywoodien, fait de lumière, d'éclairs et de flaches multicolores. Il charge Ezékiel de transmettre un Message pour le peuple d'Israël et lui ordonne d'avaler le livre en forme de rouleau, avant de le relever de terre à l'aide  de l'étrange machine, et de l'emporter dans les cieux pour le déposer à Tel Abib (Tel Aviv). Ezékiel passa sept jours de stupeur complète, alors Dieu L'attacha avec des cordes afin qu'il reste allongé sur le côté gauche pendant 390 jours pour expier les fautes du Royaume d'Israël, puis durant 40 jours sur le côté droit afin d'effacer les fautes du Royaume de Juda. Dans cet état, il devait faire cuire sa nourriture en utilisant des excréments humains comme combustibles, mais au dernier moment, Dieu allégea sa charge et lui permit d'utiliser la bouse de vache.

Ensuite, Il lui intima l'ordre de se raser la barbe et de se couper les cheveux et de les diviser en plusieurs parts : Le premier tiers devait être brûlé au centre de Jérusalem ; le deuxième tiers était destiné à être frappé avec une épée par Ezékiel tout autour de la ville ; le troisième tiers serait dispersé au vent et  le Dieu biblique en personne se chargerait de courir derrière, pour le frapper avec son épée. Et, l'auteur imperturbable, mais non dépourvu d'idées, de poursuivre son récit vigoureux et coloré, afin de satisfaire un auditoire  médusé.

L'indécence peut-elle à ce point obnubiler la raison pour croire à de telles fables ? Mais l’auteur n’en a cure, il fait encore intervenir le Dieu biblique afin de démasquer les faux prophètes et confirmer ses propres visions. Le Seigneur invita  Ezékiel à dénoncer ceux qui se prétendent prophètes et prophétisent de leurs propres initiatives, car, « le malheur s'abattra sur les insensés qui prennent leurs visions pour des prophéties : Israélites, vos prophètes ressemblent à des chacals qui rôdent sur des ruines...lls prédisent des mensonges et imaginent des visions alors que Moi le Seigneur, Je ne les ai pas envoyés... » (Ezékiel 13). La concurrence peut être dangereuse et le meilleur moyen est de l'éliminer pour s'en préserver. C'est fait efficacement avec le concours de Dieu.

La lecture du Livre d'Ezékiel ou d'autres livres bibliques de la même mouture, et ils sont nombreux, suscite un commentaire d'ordre général, mais d'une importance fondamentale. L'invraisemblance du récit ne permettant pas de le considérer comme étant d'origine divine, deux hypothèses peuvent être formulées pour juger de son authenticité.

Première hypothèse : Ezékiel est bien un Prophète chargé d'avertir les Israélites et dans ce cas, ses paroles ont été gravement altérées au point de confondre les prescriptions divines avec les additions opérées par les docteurs et les scribes qui avaient accès aux premières sources historiques. Et une telle éventualité compromettrait la valeur d'un texte, qualifié de sacré.

Deuxième hypothèse : Ezékiel n'est qu'un imposteur à l'image de ceux qu'il dénonce dans son livre, pour mieux s'en prémunir et dans ce cas son message ne serait qu'un faux,  qui ne devrait pas trouver place dans la Bible.

Dans le Coran, le nom d'Ezékiel n'apparaît pas, mais cela n'exclut nullement la possibilité qu'il ait pu être effectivement un Envoyé de Dieu. Le Livre Sacré admet que tous les Prophètes n'ont pas été cités : « Nous avons inspiré les Prophètes dont Nous t'avons déjà fait connaître l'histoire, et d'autres dont Nous ne t'en parlerons pas... » (Coran 4. 164)Certains exégètes musulmans tels que Tabari et Razi, pensent qu’Ezékiel est  l'autre nom du Prophète Dhou el Kifl (Coran 21.85 et 38. 48) que les commentateurs ne sont pas arrivés à identifier. Cependant, ce point de vue n'est pas partagé par tout le monde. Nonobstant ces remarques, il faut savoir que le Livre d'Ezékiel n'est pas seul en cause, de nombreux autres écrits bibliques ont été altérés au cours des siècles et portent encore les traces des manipulations. Que cela procède d'une falsification délibérée ou résulte de circonstances involontaires, ne change rien au fait que l'enseignement actuel s'écarte largement du Message originel.

D'autres invraisemblances nombreuses existent dans la Bible. Un exemple est donné par l'histoire des cailles du Sinaï : Le recensement  effectué par Moïse et Aaron a permis d'estimer le nombre d'hommes âgés de 20 ans et plus à 603 550  (Nombres 1. 3 à 44), ce qui donne  approximativement une population totale de trois millions de personnes, toutes catégories confondues. Ce sont les effectifs qui ont fui l'Egypte de Pharaon pour la Terre Promise. Ce chiffre apparaît  comme  gonflé, car une telle procession aurait dû avoir le plus grand mal pour régler ses problèmes d'intendance. Qu'à cela ne tienne. Dieu fit descendre sur le peuple élu la manne et les cailles pour le nourrir. On apprend que : «  Le Seigneur envoya un vent qui amena les cailles, au point de former une couche d'un mètre environ tout autour du camp, sur une distance d'une journée de marche. » (Nombres 11. 31).

 Une journée de marche équivaut à un cercle de 30 kilomètres de rayon et une superficie de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Avec une densité égale à celle de l'eau et un poids de 150 grammes par volatile, on apprend  qu'il est tombé l'équivalent de cinq milliards de tonnes de cailles, de quoi alimenter la population mondiale  durant près d'un demi-siècle en prenant comme base, la moyenne actuelle de 30 kilos de viande par personne et par an. Mais,  les Israélites furent plus gâtés, puisque chacun d’eux eut droit à environ 20 millions de cailles, soit le chargement d'un navire de 2 000 tonnes !

La Biblepoursuit « qu'ils étalèrent les cailles tout autour du camp, pour les faire sécher », mais ne précise pas sur quoi, le sol étant déjà recouvert d'une couche d'un mètre d'épaisseur. Face à de tels faits, les bonnes intentions demeurent insuffisantes pour n'y voir qu'une forme de symbolisme ! Malgré tout, ces données restent dérisoires face à d’autres situations, pour le moins choquantes.  Lorsque Moise demanda à voir Dieu, Celui-ci lui répondit qu'il ne pouvait le contempler de face, mais qu'Il l'autorisait à le voir de dos ! (Exode 33. 19 à 23). Le même Livre allait pourtant se contredire. Après l'Alliance du Seigneur avec les Israélites, Moïse monta sur la montagne avec Aaron, Na­dab,  Abihou et les soixante-dix anciens d'Israël. Là, ils virent Dieu monté sur une sorte de plate-forme, d'un bleu aussi pur que le ciel. Ils le contemplèrent puis mangèrent et burent. (Exode 24. 9).

Dieu est aussi présenté comme sujet à l'oubli. Il doit se référer à l'arc en-ciel afin de se souvenir de ses engagements avec l'humanité. (Genèse 1. 14 à  16). Il est versatile : « il regretta d'avoir créé les hommes et décida de les balayer de la terre ainsi que les animaux et les oiseaux ». (Genèse 6. 57). Il pouvait servir non seulement de guide spirituel, mais aussi de cicérone afin de piloter les Israélites dans le désert. Il prenait l'apparence d'une balise le jour et d'un phare la nuit : « Le Seigneur précédait les Israélites le jour dans une colonne de fumée et la nuit dans une colonne de feu, de sorte qu'ils pouvaient marcher jour et nuit en se repérant par rapport à Lui ». (Exode 13. 20 à 22).

Dieu n'hésitait pas à se déplacer afin d'aller à la rencontre de l'homme : « Je vais venir jusqu'à toi, Moïse, caché dans une épaisse fumée ». (Exode 19. 9). Il servait de signal pour les déplacements : « Les Israélites se mettaient en route si la fumée s'élevait au dessus de  la  demeure, si au contraire elle ne bougeait pas,  ils ne partaient pas ». (Exode 40. 36-37). Il exigea une tentepour vivre avec les Israélites. (Exode 25.8-9), ainsi que de l'ameublement, table toujours garnie, vaisselle, plats, coupes, flacons, bols, etc., le tout en or pur. De plus, le pain et le vin ne devaient pas manquer. (Exode 25. 23 à 30).Il avait choisi pour se manifester aux Israélites, un emplacement situé entre les deux chérubins façonnés sur le couvercle du coffre de l'Alliance. De là, II avait décidé de donner Ses Ordres. Il avait une attirance tout à fait particulière pour les sacrifices d'animaux, dont II appréciait la fumée odorante. (Exode 29-16 à 18). Enfin, et pour mettre un terme à cette litanie, il est intéressant de mentionner le combat entre Jacob et Dieu, qui aurait duré une nuit entière. Lorsqu'il s'aperçut qu'il ne pouvait vaincre Jacob loyalement, Dieu le frappa à l'articulation de la hanche et celle-ci se déboîta. Puis Il lui donna le nom d'Israël, qui évoque en hébreu, l'expression de « lutter contre Dieu ». Depuis, cet endroit s'appelle Penouel, qui veut dire : « Face de Dieu ». Et de là, les Israélites s'abstinrent de manger le muscle qui relie la cuisse à la hanche, car Dieu avait blessé Jacob à cet endroit. (Genèse 32. 23 à 33).

Ces exemples prélevés dans la Bible ne laissent pas d'étonner les non-initiés, ou simplement les gens ordinaires, en raison de l'image peu reluisante que les Judéo-chrétiens donnent du Dieu biblique. On découvre un Dieu qui discute avec les hommes, parade devant eux, leur sert de pilote et de panneau de signalisation. Il est affecté de trous de mémoire, sujet au regret, habite une tente, possède de l'ameublement et de la vaisselle. Il se complait dans la fumée odorante des sacrifices, se fait contrarier par une femme usant de subterfuges et n'hésite pas à l'occasion, à se mesurer en duel avec ses créatures.

Un gouffre existe entre les conceptions musulmane et judéo-chrétienne. Bien sûr, ces derniers sont convaincus que Dieu est le Seigneur de l'univers, l'Etre Suprême à la Puissance Illimitée. Mais le premier volet  le montre sous des apparences peu flatteuses et suffit à discréditer un acteur qui devient ambigu et équivoque. Est-ce là le véritable portrait du Seigneur de l'univers ? : « Gloire au Seigneur des cieux et de la terre, le Seigneur du Trône. Comme, Il est plus élevé que tout ce qu'ils imaginent! » (Coran 43.82). Telle est laréponse du Coran, pour qui les Attributs de Dieu ne sont pas dénombrables. Nul ne saurait dénaturer aussi vulgairement l'idée sublime  que les croyants véritables sont en droit de se faire de Dieu. Ce sujet a déjà été assez explicité dans un chapitre entièrement consacré aux attributs divins. Il convint seulement de rappeler que Dieu échappeà toute perception, et qu'à ce titre, il ne saurait être vu, entendu ou détecté par qui que ce soit. Voilà de quoi réfuter les thèses de ceux qui lui ont reconnu l'apparence, les sentiments et les penchants d'un être humain.

Un autre problème mérite d'être signalé, il s'agit de la filiation divine à travers la tradition juive. Selon le Coran, et à l'image des Chrétiens, les Israélites ont eux aussi attribué un fils à Dieu. Toutefois, ces derniers rejettent catégoriquement cette accusation. Voici l'extrait coranique en question : « Les Juifs ont dit : «Ozaïr (Esdras) est le fils de Dieu ». Les Chrétiens ont dit : « Le Messie est le fils Dieu ». Voilà ce qu'ils professent ouvertement. Leurs paroles ressemblent à celles que tenaient autrefois les incrédules. Malheur aux auteurs de tels propos. Dans quelle aberration sont-ils plongés! lls ont pris leurs docteurs et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Marie, pour des divinités, alors qu'ils avaient reçu l'ordre d'adorer Dieu Unique. Dieu hormis Lequel, il n'y a pas d'autre dieu. Gloire à Lui. Combien Il est plus élevé que tout ce qu'ils Lui associent lis veulent éteindre la lumière de Dieu avec leur souffle, mais Dieu parachèvera Sa Lumière en dépit des incrédules ». (Coran 9-30 à 32).

Si pour Jésus le problème ne se pose pas, puisque les Chrétiens sont convaincus qu'il est le Fils Unique de Dieu, il n'en est pas de même pour les Israélites qui rejettent l'optique du Coran concernant Ozaïr, qu'ils prétendent ne pas connaître, et encore moins voir en lui, le fils de Dieu. Mais c'est là, la version de la Bible officielle puisque le quatrième Livre d'Esdras (datant du premier siècle-de l'ère chrétienne) mentionne effectivement ce fait. Cependant, il a été déclaré comme apocryphe (de même que le troisième Livre) par les docteurs juifs malgré la valeur qui lui était reconnue par d'autres membres de la communauté. Il ressort donc, qu'à un moment de leur histoire, les Israélites avaient bien admis la filiation divine.

On trouve trace de cette filiation dans l'Ancien Testament relativement à Salomon ou il est écrit : « C'est lui qui me construira un Temple ...Je serai un père pour lui et il sera un fils-pour moi ». (Chroniques 17. ­12-13). Le passage revient trois fois de suite dans la Bible, et il est évident que nul n'est  obligé de n'y voir qu'une filiation de nature symbolique Il existe des termes plus appropriés pour décrire les rapports entre Le Créateur et Sa créature qui auraient dû dispenser le recours à des allusions aussi sibyllines.

La Biblen'est pas en mesure de refléter le Message divin dans son intégralité et son authenticité. La modification du Texte est évidente. Certaines altérations sont cousues de fil blanc. D'autres sont plus subtiles et par conséquent plus dangereuses car les fidèles seraient tentés de les attribuer inconsciemment au Seigneur. Si effectivement, il y a eu des additions une partie au moins aussi importante aura été égarée, oubliée ou subtilisée. Il n'est pas logique en effet  de croire que durant plus d'un millénaire, les oublis n'aient pas été aussi nombreux que les ajouts dans une société où les moyens de communication reposaient sur la tradition orale. Toutefois, le plus préjudiciable reste que les adjonctions de texte émanent d’êtres humains, alors que ce qui a été égaré, ce sont les vraies Paroles de Dieu. Des propos humains  ont été substitués aux prescriptions divines. Par ailleurs, après toutes ces manipulations, il a bien fallu travailler le texte pour rétablir l'harmonie linguistique. Les Juifs et les Chrétiens parlent bien de l'unité de la Bible mais sans préciser que cette unité résulte moins de l'unicité du message que du travail d'unification qui a été accompli afin de raccommoder l'ensemble

Le problème de l'altération de la Bible est à ce point sensible que le Coran le soulève plus d'une dizaine de fois, mettant en garde les Juifs et les Chrétiens contre les conséquences de cette entreprise de dénaturation. Voici quelques extraits

« O gens du Livre pourquoi dissimulez-vous la vérité sous le mensonge ? Pourquoi cachez-vous la vérité alors que vous savez ? » (Coran 3.71).Ou encore :« Certains d'entre eux altèrent le Livre en le récitant pour faire croire que leurs inventions appartiennent aux Ecritures, alors qu'elles leur sont étrangères. Ils disent que tout cela vient de Dieu, mais cela ne vient pas de Dieu. Ils profèrent des mensonges qu'ils osent imputer à Dieu ». (Coran 3.78).« Ils altèrent (les Israélites) le sens des Ecritures, ils ont déjà oublié une partie de l'enseignement qu'ils avaient reçu... » (Coran 5.13).« Nous avons aussi accepté l'Alliance de ceux qui se disent Chrétiens. Eux aussi laissèrent péricliter certains enseignements qu'ils devaient observer ». (Coran 5.14). Egalement : « Ils n'apprécient point Dieu à Sa juste valeur, lorsqu'ils disent qu'Il n'a jamais rien révélé à un homme. Dis (leur) : « Qui a donc révélé le Livre que Moïse a apporté aux hommes comme lumière et comme guide ? Vous l'avez écrit sur des feuillets. Vous en avez divulgué une partie, mais vous en avez dissimulé la plus grande. Qui vous a enseigné ce que par vous-­mêmes, vous n'auriez jamais pu découvrir, pas plus que vos pères ?... Ceci (le Coran) est un Livre béni que Nous avons révélé, un Livre qui confirme les Ecritures antérieures. » (Coran 6.91-92).

Le Coran recense toutes les formes de dégradation que peut subir un document dont le contenu a été largement modifié. On y trouve des déformations de texte, des additions, des dissimulations volontaires et des oublis provoqués par l'état de dépérissement dans lequel était tombée la religion. Bref, une large panoplie de facteurs utilisés pour corrompre la pureté de l'enseignement originel. Le Coran a toujours soutenu avec force et constance cette thèse qui se trouve confirmée par une simple lecture de la Bible. Plus personne au monde n'est encore assez dupe pour croire que le texte n'a pas été manipulé et « arrangé », pour les besoins de causes occultes mais bien réelles. Ceci admis, il devient inconcevable de maintenir que le Coran ait pu trouver son inspiration dans une Bible altérée. Ou que le Prophète Mohammed ait été initié par de mystérieux moines, sans qu'un tel enseignement porte la trace indélébile des fausses proclamations qui foisonnent. Ou encore, qu'héritant d'une Bible corrompue, il ait été en mesure de séparer le vrai du faux, ce en quoi de toute façon, il aurait confirmé sa qualité d'Envoyé de Dieu et démontré l'état de dégradation des Ecritures judéo-chrétiennes.

Le Coran Sacré, à la différence de tous les autres Livres révélés, ne comporte aucune erreur ni aucune contradiction susceptible d'affecter son contenu. Il est vrai que quelques orientalistes ont cru relever des aberrations qu'ils se sont plus à monter en épingle. L'étude de ces cas  a montré néanmoins qu'ils sont dus le plus souvent à une mauvaise interprétation, doublée d'une incapacité à juger les révélations à leur véritable valeur. Surtout celles présentant un caractère scientifique ; l'essentiel de ce livre est consacré à ce sujet. D'autres ont statué sur le Coran en utilisant comme étalon de référence des citations bibliques sujettes à caution et  dénaturées.

Bien sûr, en usant de mauvaise foi, le résultat apparaît comme troublant. Mais chaque fois que l'esprit partisan est mis de côté, le Coran sort grandi de ces confrontations. Ainsi, il devient évident que le Coran qui confirme l'origine divine des Livres révélés à Abraham, Moise, David, Jésus et d'autres Prophètes, s'en écarte sensiblement par le contenu. Il possède en effet la particularité unique de rester intact à travers le temps et les événements. Tous les autres Messages ont été altérés ou perdus et seul le Livre Sacré des Musulmans est demeuré dans sa pureté originelle et gardera cette qualité jusqu'à la fin des temps. « Ceux qui n'ont pas cru au Livre (Coran) qui leur est parvenu, ne savent pas combien il est précieux. Il est inaccessible à l'erreur, d'où qu'elle vienne. C'est une Révélation du Seigneur Eminemment Sage et digne de Louanges. » (Coran 41.41-42)

 

 

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