LA DERIVE DES CONTINENTS
LA DERIVE DESCONTINENTS
L'idée de la mobilité des continents est très récente. Elle a été exposée pour la première fois en Décembre 1912, par Alfred Wegener (1880-1930), géophysicien et météorologiste allemand. Ce fut alors un pavé jeté dans la mare de la genèse planétaire, car les spécialistes de la question pensaient exactement le contraire. En réalité, il serait plus correct de dire, qu’ils ne pensaient rien, puisque le problème de la fixité ou de l’immobilisme des continents ne s’était jamais posé auparavant. Il n'existait pas de théorie particulière dans ce domaine. Le « fixisme » ne naquit que par réaction contre le « mobilisme » incarné par Wegener.
Avant lui, il y eut certes, quelques ébauches pour tenter d'expliquer l'apparente complémentarité des côtes océaniques, mais sans arriver à aucune conclusion satisfaisante. Déjà, en 1620, le philosophe anglais, Francis Bacon avait remarqué que les côtes de l'Afrique occidentale et celles de l'Amérique du Sud pouvaient s'emboîter pour former un continent unique. De même, deux siècles plus tard, en 1858, l'Italien Antonio Pellegrini, émit l'hypothèse que les deux continents ne constituaient qu'un tout à l'origine. Son entreprise ne fut guère couronnée de succès et il fut raillé, comme en pareil cas où la nouveauté paraissait trop surprenante aux gens, pour ses idées déplacées. En 1910, F. Taylor étaya un peu plus ce point de vue qui dès lors, commençait peu à peu à intéresser l'opinion publique. Cependant, lorsqu'on 1912, Wegener dévoila son projet, il fut vertement rabroué par les spécialistes, car le morceau était trop gros à avaler. Mais, l’intéressé persista dans son raisonnement. Il développa le sujet dans un ouvrage intitulé « Die Entstehung der Kontinente und Ozeane » (L'origine des continents et des océans), publié en 1915. Selon cette théorie, les continents reposeraient sur une sorte de radeau formé de roches granitiques légères, alors que le fond océanique était composé de basalte, plus lourd.
Désormais éparpillés, les continents constituaient à l’origine, un bloc unique la Pangée (du Grec Pan = tout et gé = terre), entouré d’un océan mondial, le Panthalass (du mot thalass = mer). Sous l'influence de la rotation de la terre, il y a 225 millions d'années, la Pangée se serait fragmentée selon les lignes de moindre résistance pour donner naissance aux continents actuels, qui n’ont cessé depuis, de se déplacer et de se modifier. A l'appui de sa théorie, Wegener démontra que la flore et la faune fossiles de l'Afrique Centrale et du Brésil, étaient analogues pour la période géologique correspondant au Carbonifère et au Permien, il y a 200 et 300 millions d'années.
Au début, la Pangée se fragmenta en deux sous-ensembles appelés, la Laurasia et le Gondwana, entourés par l'Océan Thétis. La Laurasia engendra l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie, tandis que le Gondwana donna naissance à l'Antarctique, l'Afrique, l'Arabie, l'Amérique du Sud, l'Australie et l'Inde. La théorie de la dérive des continents s'est vue confortée par l'observation de certains faits qui plaident en sa faveur. Notamment, la présence d’une espèce d'escargot, connue sous le nom d’Hélix pomerta se trouvait simultanément en Europe occidentale et « en face », dans la partie orientale de l'Amérique du Nord. Idem pour les vers Lumbicida. Ces bestioles ne pouvant traverser l'Atlantique par leurs propres moyens, leur présence de deux côtés de l'océan devait résulter de la séparation de l'ancien continent.
Les mêmes observations furent réalisées pour les baobabs, ces grands arbres des régions tropicales, présents tant en Afrique et à Madagascar, que de l'autre côté de l'Océan Indien, en Australie. Sans compter la découverte de pollen fossile, du Carbonifère et du Permien, aussi bien au Brésil qu'au Gabon. Toutes ces observations incitèrent les chercheurs à conclure que ces pays situés de part et d’autre des océans, étaient soudés à l'époque. Toutes ces démonstrations ont permis aux géophysiciens de prendre en considération les idées de Wegener et d'adopter le phénomène de la dérive des continents, depuis la fin de l'ère primaire. Voici leurs conclusions, qui sans être prises pour argent comptant, laissent augurer des grandes tendances à venir :
- Au Paléozoïque (- 200 millions d'années) les continents formaient un bloc unique la Pangée, entourée d'un océan mondial le Panthalass.
- A la fin du Trias (- 180 millions d'années), la Pangée se divise en deux continents, la Laurasia et le Gondwana.
- Au Jurassique (- 145 millions d'années), la séparation de l'Amérique du Nord et de l'Afrique, forme l'Océan Atlantique Nord. L'Amérique du Sud est toujours soudée à l'Afrique.
- Au Crétacé (- 120 millions d'années), l'Amérique du Sud se sépare de l'Afrique. La dislocation donne naissance à l'Atlantique Sud.
- Au Tertiaire (- 70 millions d'années), le sous-continent indien dérive et s'accole au bloc asiatique, formant la chaîne de l'Himalaya. La séparation de l'Australie et de l'Antarctique est devenue effective. Les deux Amériques se lient entre elles. Et la mer Méditerranée se forme.
La dérive des continents se poursuit jusqu'à présent à une vitesse variable de 1 à 10 et même 20 centimètres par an en certains endroits particulièrement actifs du globe terrestre. Comment se déroule-t-elle ? Les continents et les océans reposent sur des sortes de radeaux, dénommés plaques lithosphériques, ou plaques tectoniques, qui flottent sur le manteau de densité plus forte. Il existe une vingtaine de plaques, dont les plus importantes au nombre de huit sont : les plaques africaine, eurasiatique, antarctique, nord-américaine, sud-américaine, du pacifique, australienne et la plaque de Nazca entre la côte occidentale de l'Amérique du Sud et la plaque du Pacifique.
L'ensemble des plaques et des sous-plaques dont elles sont formées, sont séparées par des frontières ou dorsales. Ces dorsales dites médio-océaniques, constituent un alignement montagneux de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de kilomètres de large, sur environ 80 000 kilomètres de long, qui ceinturent le globe à travers les fonds océaniques. L'axe des dorsales est l'endroit où le magma (constitué de roches en fusion, en provenance du manteau) est injecté dans l'écorce terrestre. Il se refroidit et les laves s'épanchent des deux côtés de l'axe, formant une couche de sédiments qui se déposent au fur et à mesure que les plaques s'éloignent les unes des autres. C'est l'image du tapis roulant ou du tapis mécanique, qui est décrite par ailleurs et qui se trouve opportunément mentionnée dans le Coran.
Les plaques sont animées de mouvements divers les unes par rapport aux autres. Elles peuvent se rapprocher, s'éloigner ou coulisser entre elles. En étudiant les multiples possibilités de déplacement, les spécialistes sont arrivés à émettre des hypothèses d'évolution des déplacements continentaux. La simulation des mouvements de dérive des plaques sur ordinateur, a permis de présager les grandes lignes du visage de la terre dans cinquante millions d'années ! Avec bien entendu, toutes les réserves d’usage.
Selon les chercheurs soviétiques, à cette époque, le Maghreb sera soudé à l'Europe du Sud-ouest, alors que l'Angleterre et l'Irlande seront pratiquement englouties par les eaux. Le Japon s'éloignera de la côte asiatique. Les Grands lacs africains s'ouvriront et une mer séparera presque entièrement, l'Egypte de l'Ethiopie. La Mer Rouge s'élargira et la mer Méditerranée sera comblée à l'exception de quelques lacs salés. L'Atlantique s'élargira et les côtes africaines et européennes seront à quelque mille kilomètres plus loin des côtes américaines, qu'elles ne le sont actuellement. Le Golfe du Mexique donnera naissance à une mer intérieure qui sera fermée par les Antilles, dont les îles seront soudées les unes aux autres.
Les études de modélisation effectuées par d'autres pays donnent un visage légèrement différent du monde, mais la tendance est toujours à la mobilité des continents. Les simulations réalisées dans les centres de calcul prévoient dans 250 millions d'années, le schéma suivant :
L'Afrique qui avance actuellement vers le continent euro-asiatique, finira par l'emboutir, et cette formidable poussée entraînera la cassure de l'Europe, le long du profil Rhône-Rhin. Les pays boutés, formés par la France, l'Espagne et le Portugal, iront se rattacher au Groenland, alors que l'Afrique continuant sa « montée » vers le Nord, comblera la Méditerranée et la mer Noire, écrasera l'Italie et les Balkans et sera à l'origine d'une chaîne de montagnes qui s'allongera du Danemark à la mer Caspienne. En Asie, l'Inde poursuivra sa poussée vers le nord et finira par provoquer une cassure avec les pays limitrophes. Certains pays d'Afrique orientale, tels que l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et le sud de l'Afrique iront rejoindre le continent asiatique. L'Antarctique remontera vers le nord en libérant ses glaces. Puis, les continents finiront par se souder à nouveau. L'Océan Atlantique deviendra une mer intérieure, et le Pacifique reformera l'océan mondial primitif.
Bien entendu, l'histoire de la terre et son devenir ne sont pas à prendre au pied de la lettre. De nombreux aléas entachent les versions des spécialistes. La variété des modèles prouve que les chercheurs ne sont pas parvenus à coordonner leurs travaux et ils ne pourront le faire, puisqu’il s’agit de prévisions à très long terme qui ne peuvent être qu’aléatoires. Le seul point d'accord pour l'instant reste l'existence de la théorie de la mobilité des continents, qui semble être acceptée presque partout. Presque, puisque l'année 1987 a vu encore des poches de résistance se manifester afin d'y substituer le modèle « fixiste. » Wegener se heurta au début du 20ème siècle, à l'incrédulité des gens, car il venait d'abattre un des derniers bastions d'une forteresse forgée de toutes pièces par de certitudes inébranlables. La réaction de défiance résultait d'un sentiment de frustration, où les valeurs les plus sûres, la stabilité de la terre et sa pérennité, étaient remises en cause par les données scientifiques. Ce qui tendait à les déprécier.
A l’opposé des données bibliques, qui sont tenues de se confronter à chaque fois à la réalité scientifique, le plus souvent à leur détriment, les révélations coraniques à caractère scientifique, pourtant infiniment plus nombreuses, ne connaissent jamais cette crise de conscience puisque la réalité se trouve confirmée par les Textes Sacrés. Chaque nouvelle découverte scientifique, y compris la plus audacieuse, comme l'expansion de l'univers, par exemple ou la mobilité des plaques tectoniques, vient conforter le contenu des Révélations. Tous les grands phénomènes de la nature ont été esquissés avant même que les savants ne s'évertuent à en comprendre les mécanismes. Ainsi, pour ce qui est de la dérive des continents, le Livre Sacré ne s’oppose nullement à l'idée que les reliefs terrestres soient animés d'un mouvement propre, préfigurant ce que les géophysiciens allaient appeler la tectonique des plaques ou autre dénomination appropriée.
L’allusion au déplacement des continents, se retrouve dans les phénomènes cataclysmiques qui se produiront à la fin du monde et qui verront le monde pris de soubresauts, de tremblements de terre violents où les montagnes vacilleront avant de s’écrouler. Le Coran dit en effet : « Et tu verras les montagnes que tu croyais immobiles, se mouvoir comme des nuages. Telle est l’œuvre d’Allah qui a façonné toute chose à la perfection... » (Coran 27.88). Dans ce verset, l'immobilisme des reliefs n'est qu'apparent, puisqu'il résulte d'une observation visuelle, où effectivement, elles paraissent fixes et immobiles. L'extrême lenteur des mouvements empêche la visualisation du phénomène, qui néanmoins existe réellement. Ainsi, les continents paraissent figés, alors qu’il ne s’agit que l’expression d’une opinion qui repose sur les apparences de l’immobilisme, mais dans la réalité, les continents ne sont pas fixes. D'ailleurs, la théorie de Wegener ne découle pas de l'observation d'un mouvement quelconque, étant donné que le géophysicien n’a jamais rien vu, ni détecté quoi que ce soit en ce sens. Elle repose seulement sur des méthodes déductives, basées sur la complémentarité des côtes, la présence d'animaux identiques de part et d'autre de l'océan, etc.
Bien plus tard, c'est en découvrant la remontée du magma dans les dorsales et son épanchement des deux côtés de l'axe, que les missions océaniques ont pu véritablement authentifier l'existence de la dérive des continents, en mesurant même leur vitesse de déplacement. Cette réalité permet au Coran d'évoquer « les montagnes qui paraissent immobiles (alors qu'elles ne le sont pas !). » Leur mouvement imperceptible, ne s'impose à aucun observateur, pour cette raison, la théorie de Wegener fut rejetée, par les scientifiques, qui effectivement ne détectaient aucun déplacement. Et ce, sans ajouter qu’un homme ayant vécu au 7ème siècle de l’ère chrétienne, à l’image du Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui, ne pouvait connaître l’existence d’un tel mouvement.
Le Coran relie l’observation de ce phénomène de déplacement des montagnes, aux violents séismes qui se produiront à la fin du monde. La terre sera prise de soubresauts violents qui dévasteront le paysage, un volcanisme intense crachera les entrailles incandescentes du manteau, de gigantesques raz de marée déferleront sur les reliefs... Tous ces phénomènes décrits par ailleurs dans le Livre Sacré, seront la conséquence de l'augmentation du déversement magmatique, qui à son tour influera sur la vitesse de déplacement des plaques lithosphériques, multipliant le nombre de collisions catastrophiques et occasionnant des tremblements de terre majeurs aux proportions désastreuses.
Les spécialistes en géologie et les prévisionnistes savent parfaitement que toutes les grandes catastrophes naturelles (hormis celles qui sont dues aux conditions atmosphériques ou d’origine cosmique) sont directement liées à la dérive des continents et se produisent le long des bordures des plaques lithosphériques qui maillent le globe. Une accélération de la vitesse de mouvement entraîne infailliblement un accroissement du nombre de cataclysmes (sous forme de séismes, de volcanisme éruptif, de raz de marée, d’inondations, de tsunamis, etc.), et en relation directement proportionnelle, une augmentation de la fréquence et de la violence des catastrophes qui en résulteront. A travers ces descriptions, le Coran admet parfaitement l'existence des dérives continentales et précise en outre, que les mouvements en question s’effectuent si lentement, qu’ils occultent leur observation. Cependant, à la fin des temps, les formidables contraintes exerceront une pression telle que l'agitation ira en s'accélérant et le processus catastrophique deviendra alors visible. Le rapport entre la vitesse de dérive des continents est directement lié à la violence des phénomènes tectoniques. Le Coran a pleinement démontré cette relation, en admettant implicitement que l'immobilisme tout comme le fixisme sont des notions vides de sens et étrangères aux lois qui gouvernent l’univers au même titre que l’immortalité et l'éternité.
Le mouvement, l'évolution, l’harmonie et la finitude, sont les fondements de l’organisation du vivant, mais aussi du règne minéral. L’ensemble de la création est soumise aux grandes lois universelles, et rien ni personne, pas même une particule élémentaire, enfouie au fin fond du cosmos ne saurait échapper à leur emprise. C’est une vérité qui ne peut être occultée et qui est promue avec constance et détermination par le Coran Sacré. Car de lui, découle la Vérité Suprême.