La divergence sur la prise en considération des différentes observations de la nouvelle lune
Question
Pourquoi lorsqu'on observe la nouvelle lune prend-on en considération les frontières entre les pays (qui ont été tracées par les puissances coloniales) et non pas la situation réelle dans chaque région ou territoire ? En effet, les habitants d'une ville peuvent jeûner si la nouvelle lune apparaît dans une ville frontalière, alors que ceux de la ville voisine ne jeûnent pas parce qu’ils suivent un autre pays ?
Réponse
Louange à Allah. Paix et Salut soit sur Son Prophète.
Les savants sont d'accord sur le fait que l’observation de la nouvelle lune diffère d'un pays à l'autre. C'est un fait perceptible par les sens et par la raison, et que tout le monde connaît. Cependant, les savants ont divergé sur la prise en considération de ces observations pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadan.
Il y a deux avis :
Certains ont dit qu’il faut prendre en considération les différentes observations de la nouvelle lune et que chaque pays doit observer la nouvelle lune sur son territoire.
D’autres ont affirmé au contraire que si la nouvelle lune est observée dans un pays, le jeûne devient obligatoire pour tous les autres pays.
Chaque camp s’est appuyé sur des preuves tirées du Coran, de la Sunna et sur le raisonnement par analogie. Il s'agit là de l'une des questions jurisprudentielles à propos de laquelle les savants de cette communauté ont divergé. Il est bien connu que l'avis du gouvernant musulman tranche les divergences sur les questions jurisprudentielles. Si le gouvernant pense que les différences dans l’observation de la nouvelle lune doivent être (ou ne pas être) prises en compte, la divergence prend fin et les habitants doivent lui obéir afin de préserver l’unité sur le jeûne du mois de Ramadan et la prière de l’Aïd dans le pays.
L’important n’est pas que ces frontières aient été dessinées par les puissances coloniales, l’important est la réalité que nous vivons maintenant, à savoir le fait que celui qui domine un pays, et que son avis y est écouté, doit être suivi par les musulmans dans le bien. La population du pays n’a pas le droit de lui désobéir. Nous implorons Allah, Exalté soit-Il, de rassembler les musulmans autour d’une seule et même parole.
Et Allah sait mieux.