LA TERRE ET LE SYSTEME SOLAIRE


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LA TERRE ETLE SYSTEME SOLAIRE

 

 

Le philosophe  grec Philolaos (-470 à - 400 ?), un disciple de Pythagore, fut le fondateur de la théorie de la sphéricité et du mouvement de la terre. Près de deux siècles plus tard, Aristarque de Samos (-310 - 230) devait à son tour décrire le mouvement de rotation de la terre sur elle-même, et autour du soleil. Mais il fut déjà accusé d'impiété, ce qui faisait de lui un précurseur de Copernic et de Galilée.

L'avènement du Christianisme en Europe allait cependant mettre un terme à l'évolution des idées. La Bible enseigne en effet que la terre est immobile, alors que le soleil tourne autour. Le premier point est développé par l'Ancien Testament. On peut lire en effet dans les Psaumes :   « Seigneur, mon Dieu... Tu as fixé la terre sur ses bases, de sorte qu'elle ne bouge jamais... » (Psaume 104-5). Quant au mouvement du soleil, il est mentionné à plusieurs reprises, notamment à  propos de l'exploit de Josué qui a fait arrêter sa course dans le ciel pour permettre aux Israélites de décimer les Amorites. (Josué-10).

Aussi la conception d'Aristarque de Samos fut combattue dès que la religion chrétienne s'implanta en Europe et notamment en Italie et en Grèce. La philosophie de l'Eglise dans ce domaine a été fort bien résumée par le plus célèbre des Pères de l'Eglise latine, Saint Augustin (qui est né rappelons-le en 354, à Souk Ahras et est mort près de Annaba à Hippone en Algérie en 430), lorsqu'il écrivait : « Le Seigneur n'a pas dit : « Je vous envoie l'Esprit (le Saint-Esprit), pour vous enseigner les cours du soleil et de la lune; Il désirait que vous deveniez des Chrétiens et non des astronomes. »

Est-ce à dire que les deux qualités sont incompatibles ? Un tel antagonisme devait durer plus d'un millénaire. Lorsque Copernic (1473-1543) exposa son système héliocentrique dans lequel « le soleil occupait le centre de l'univers, avec les planètes tournant autour », l'Eglise s'empressa de le rejeter. L'ouvrage publié en 1543, année de sa mort et intitulé : « De Révolutionibus orbium caelestrium » (Révolution des sphères célestes) fut mis à l'index par la Sainte Congrégation. Selon Buonamici, secrétaire diplomatique, le Pape Paul V était même d'avis de déclarer Copernic opposé à la foi ; il condamna en 1616 les idées coperniciennes les jugeant contraires aux Ecritures.

 En fait, dans la réalité, cinq siècles et demi avant Copernic, à l'approche de l'an mille, alors que les Chrétiens vivaient la grande terreur de l'annonce de la fin du monde, un savant musulman, versé dans la philosophie, l'astronomie, l'histoire, les mathématiques et d'autres disciplines, le célèbre Al Beïruni (973-1048) avait exposé sa théorie de la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil. C'était la première fois qu'un homme osait remettre en cause, l'image d'une terre fixe et immobile, située au centre de l’univers, imposée par l'Eglise.

Toutefois, l'opposition la plus ferme au système héliocentrique, le fut relativement au modèle proposé par Galilée (1564-1642) qui reprit les idées coperniciennes. Malgré la mise en garde de l'Eglise, l'astronome continua à défendre fermement ses idées. Il publia "Le Dialogue" qui scandalisa ses adversaires par ses prises de position. En 1633, alors qu'il avait près de 70 ans, il fut sommé de se présenter devant l'Inquisition qui le fit abjurer à genoux. Le Tribunal composé de dix cardinaux devait en outre le condamner à la prison à vie. On prête a Galilée la célèbre exclamation : « Eppur, si muove ! » (Et pourtant, elle se meut !).

Ce procès reflète la position officielle de l'Eglise vis-à-vis du problème de la rotation de la terre. Comme la Bible soutient le point de vue contraire, il était logique de la voir réagir en conséquence afin de protéger la pureté du Message. Toutefois,  il est clair que le fait de savoir si la terre tourne ou non est secondaire. Il a été exploité afin de dissimuler le véritable sujet qui aurait jeté le désarroi dans la communauté religieuse et qui est de savoir si la terre était vraiment le centre de l'univers, et par conséquent, l'unique planète habitée créée par Dieu, ou bien si elle devait être reléguée dans l'infini du cosmos, et auquel cas elle perdrait ses principaux attributs. Car c'est bien là, le fond de l'enseignement judéo-chrétien, abordé déjà plus avant.

Le sacrifice du  Fils Unique  de Dieu ne pouvait se concevoir, que si la terre était, elle aussi unique dans l'univers. En la reléguant au rang de simple planète tributaire du soleil, la version biblique perdait tout son sens. La voie était dangereuse. L'existence d'autres planètes réduirait à néant, le dogme du Fils Unique et par contrecoup, celui de la Trinité ; et en fin de compte c'est tout l'enseignement chrétien qui était menacé. C’est ce qui explique la sévérité du jugement prononcé contre un homme de science, qui n'a rien fait d'autre, que d'exposer les mécanismes qui régissent le système solaire.

« La question n'était pas de savoir qui tournait autour de qui, précise à ce sujet, Norman Hampson, dans son ouvrage, «Histoire de la pensée européenne. » Les quelques textes de l'Ancien Testament qui impliquaient ununivers géocentrique n'étaient pas nécessairement au coeur du problème. Si la terre en  était au  centre,  l'homme devenait le seigneur de l'univers, comme l'avaient pensé les Grecs et prôné la tradition judéo-chrétienne. Si, d'un autre côté, la terre était simplement une planète en orbite autour d'une étoile locale, la transition était facile vers l'affirmation d'innombrables planètes similaires dispersées dans le ciel. » Tout en percevant correctement le problème, l'auteur a voulu quand même minimiser la portée des ses conclusions.

Accessoirement à sa condamnation et à la mise à l'index de ses écrits, il n'est pas superflu de montrer que Galilée avait réussi à jeter le doute dans l'esprit des supérieurs religieux. En 1616, et suite à la publication d'une « lettre à Cristina », dans laquelle il réfutait la version biblique, le cardinal Bellarmino écrit à un autre religieux nommé Paolo Antonio Foscarini, pour attirer son attention que « s'il y avait une véritable démonstration que le soleil est au centre de l'univers et qu'il ne tourne pas autour de la terre, mais que celle-ci tourne autour de lui, alors il nous faudrait être très prudent dans l'explication des Ecritures qui semblent dire le contraire, et nous devrions dire que nous ne les comprenons pas, plutôt que d'affirmer qu'elles sont fausses. » Voilà un raisonnement qui a au moins l'avantage de la clarté.

Les jugements de ce genre faisaient ressortir le dualisme entre l'Eglise et la Science. En 1865, Henri Reush, avait mis en garde, dans son ouvrage intitulé « La Bible et les sciences de la nature », contre une interprétation scientifique de la Bible, et au congrès scientifique international des Catholiques de 1891, Mgr Freppel déclarait, selon Henri Verbist, dans « Les grandes controverses de l’Eglise contemporaines » : « Gardez-vous d'assimiler la Bible avec tel système cosmogonique. »

La comparaison des données scientifiques avec le Coran ne donne jamais lieu à une telle opposition.  Ainsi, concernant la forme de la terre, verset 30 de la sourate 79,  est ainsi conçu : « Après cela  (la création des cieux), Il (Dieu), étendit la terre. »

Le mot utilisé pour représenter l'étalement est « dahâha » (Il étendit ou Il fit étendre). Seulement ce terme signifie aussi "rouler", de la façon dont on dit « rouler une pâte »  ou encore « faire rouler un œuf. »  Cette définition a été retenue, entre autres, par Béchir Torki, dans son livre : « L'Islam, religion de la science ». Compris dans un tel sens, le verset en question équivaut à stipuler que  la terre possède son mouvement de rotation propre, puisqu’elle tourne sur elle-même,  mais également  qu’elle effectue une orbite, car par analogie, le roulement de l'œuf se traduit par la combinaison de ces deux mouvements complémentaires.

Un argument qui plaide pour cette version est la description que donne le Coran de l'alternance du jour et de la nuit. Il est dit « ...Il (Dieu) enroule la nuit sur le jour et Il enroule le jour sur la nuit... » (Coran 39.5). Or, les astronautes qui ont pu observer depuis une certaine distance le globe terrestre, ont constaté l'existence de ce phénomène occasionné par la rotation de la terre sur elle-même, avec alternance de zone d'ombre et de zone de lumière dans un roulement sans fin. Le Coran ajoute ceci : "Voici un (autre) Signe pour eux ;  La nuit dont Nous écorchons le jour, et ils sont alors dans les ténèbres. » (Coran 36.37).

Cette représentation ne donne sa pleine  signification que si l'on observe le globe terrestre à partir de l'espace. D'un lieu éloigné de plusieurs  milliers de kilomètres. La planète Terre se présente alors  noyée dans l'obscurité du cosmos, tandis que le soleil illumine le côté lui faisant face. Mais,  au fur et à mesure de la rotation terrestre, la lumière est littéralement « écorchée » (c'est le mot utilisé par le Livre Sacré) de la planète et la portion considérée pénètre dans les ténèbres et l'obscurité.

Le terme "écorché" est particulièrement bien adapté dans ce contexte. Effectivement, la lumière est dépouillée de la planète en rotation de la même façon qu'un animal est écorché de sa peau. Toutefois, il y a lieu d'insister qu'une telle constatation n'est visible que pour  un observateur spatial. C'est en tous cas ce phénomène qu'ont pu voir pour la première fois, les astronautes lors de leur mission vers la lune. Alors que le Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui, avait les pieds bien sur terre.

Il est possible de faire une représentation mentale, sans avoir à monter dans l'espace. Mais une telle conception supposerait une parfaite connaissance des mécanismes qui régissent le système solaire. Or, le niveau scientifique de l'époque s'opposait à une pareille approche. Pire, il faisait du soleil, le satellite de la Terre. Malgré ces dérives, le Coran n’a jamais fait siennes ces  aberrations ; les descriptions coraniques,  plaident pour une terre ronde qui tournerait sur elle-même et autour du soleil.

En souscrivant à la conception de ce modèle, le déplacement du soleil dans le ciel ne deviendrait plus qu'une apparence, une illusion puisque c'est la rotation de la terre qui donne l’image du mouvement. Ce qui pousse les astronomes à parler du mouvement apparent du soleil. Lequel est mentionné tout aussi opportunément dans le Coran. La sourate 18, intitulée « La Caverne »,qui retrace l'épopée des jeunes gens qui cherchèrent abri dans une caverne afin de se consacrer à Dieu, en est une description parfaite.  Les Chrétiens connaissent aussi cet épisode par l'intermédiaire de Grégoire de Tours, sous le titre « Les sept dormants d'Ephèse. » Voici ce que dit le Coran : « Tu aurais vu le soleil levant s'écarter à droite de leur caverne et passer à gauche le soir au moment de décliner, tandis qu'ils (les dormants) demeuraient dans un endroit spacieux au centre de la caverne. » (Coran 18.17)

Le développement de la première partie du verset  situe d'emblée l’observateur dans le domaine de la vision : « Tu aurais vu ... ».  Au lever,   l'astre solaire était visible à droite de la caverne avant de monter au zénith au cours de la journée, de redescendre le soir, à gauche et de réapparaître le lendemain à droite dans un cycle continu. Le Livre Sacré a tenu de la sorte à évoquer le mouvement apparent du soleil. Il est évidemment inconcevable de penser que le soleil effectue réellement des rotations autour de la caverne. D'où la conclusion que ces déplacements ne sont qu'une illusion destinée à mettre en relief le mouvement apparent. Et à renforcer le sentiment que la théorie de l'héliocentrisme devait être substituée au géocentrisme découlant de l'enseignement biblique.

 

 

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