Les conditions pour qu’un acte soit valide
Pour que l’adoration soit acceptée, il faut obligatoirement réunir deux conditions :
1. La première, l'acte doit être accompli sincèrement pour Allah.
2. La deuxième, un suivi absolu du messager d’Allah dans l'acte accompli.
Il faut obligatoirement une sincérité absolue pour Allah seul, en ne lui associant aucun autre associé et aucune adoration ne doit être vouée pour autre qu’Allah I.
Il faut obligatoirement un suivi absolu du Prophète r. Il est donc obligatoire d'adorer Allah en conformité avec ce qui a été transmis par le noble Messager r.
Ce qu'on vient de mentionner est ce qu'implique l’attestation "qu’il n’y a pas de divinité digne d'être adorée si ce n'est Allah et de l’attestation que Muhammad est le Messager d’Allah".
Effectivement, attester « qu’il n’y a pas de divinité digne d'être adorée si ce n'est Allah » implique que l'acte doit être accompli sincèrement pour Allah seul, en ne dédiant aucun type d’adoration pour autre que lui, car il incombe que toute adoration doit être accomplie sincèrement pour son visage (qu’il soit glorifié et exalté).
De même, l'attestation « que Muhammad est le Messager d’Allah » implique que l’adoration soit en conformité avec ce qui a été transmis par le noble Messager r.
Ainsi, on n’adore point Allah par les innovations, les nouveautés et les actes répréhensibles ne reposant sur aucune preuve légiférée par Allah. Bien au contraire, l’adoration doit être en conformité avec la sunna et avec ce qui a été transmis par le noble Messager r.
Ce que nous devons retenir : L’attestation « qu’il n’y a pas de divinité qui mérite d’être adorée à part Allah » implique que l'acte doit être accompli sincèrement pour Allah.
De même, L’attestation « que Muhammad est le messager d’Allah » implique le suivi absolu du Messager d’Allah r.
En somme, tout acte doit être effectué sincèrement pour Allah, autant qu’il doit être en conformité et en concordance avec la Sunna de notre Prophète Muhammad r.
En d'autres termes, si l’une des deux conditions de l’acte n’est pas respectée, que l’acte soit dépourvu de sincérité ou du suivi ou si l'acte est dépourvu des deux ; alors, il sera rejeté sur son auteur et ne sera pas accepté auprès d’Allah I.
Sans conteste, Allah I dit au sujet du rejet de l'acte lorsqu'il est dépourvu de sincérité :
﴿ وَقَدِمْنَا إِلَى مَا عَمِلُوا مِنْ عَمَلٍ فَجَعَلْنَاهُ هَبَاءً مَنْثُورًا ﴾
﴾ Nous avons considéré l’œuvre qu’ils ont accomplie et nous l’avons réduite en poussière éparpillée ﴿ (Al-Fourqân, v.23)
Le noble Messager r a dit au sujet du rejet de l’œuvre lorsqu’elle est fondée sur une innovation :
« Quiconque accomplit une œuvre non conforme aux fondements de notre religion, son œuvre est rejetée. »
Ce hadith est rapporté par Boukhary (n°2697) et par Mouslim (n°1718), d’après le hadith d’Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle).
On trouve dans une version rapportée par Mouslim :
« Quiconque accomplit une œuvre que nous n’avons pas ordonnée, cette chose est rejetée »
De plus, le Prophète r a dit :
« Quiconque, parmi vous, vivra, verra beaucoup de contradictions. Tenez-vous donc à ma sunna et à celle de mes successeurs, les biens guidés, les biens dirigés, attachez-vous-y fermement, et accrochez-vous-y (litt.mordez-la à pleines dents). Prenez garde aux nouvelles choses, car toutes nouveautés (en matière de religion) sont innovation, et toute innovation n'est qu'un égarement. »
Ce hadith est rapporté par Abû Dâwoûd (n°4607) et At-Tirmidhî (n°2676) d’après le hadith d’Al-‘Irbâd ibn Sâriya et At-Tirmidhî l’a jugé comme étant un « hadith bon et authentique ».
Le Prophète r, dans le hadith des soixante-treize groupes parmi lesquels soixante-douze iront en Enfer et un seul au Paradis. Le Prophète r a montré que le groupe sauvé est celui qui aura suivi la voie du Messager d’Allah r et celles de ses nobles compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux et les agrée).
L’imam Mâlik Ibn Anas (qu’Allah lui accorde sa miséricorde) a dit : « Le succès des dernières générations ne s’obtiendra qu’avec ce qui a fait le succès de la première génération de cette communauté » et il a dit (qu’Allah lui accorde sa miséricorde) : « celui qui innove dans l’Islam en considérant son innovation comme bonne, aura prétendu que Muhammad a trahi le message, car Allah dit :
﴿ الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ ﴾
﴾Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion ﴿
Ce qui ne faisait pas partie de la religion à cette époque-là, n’en fait pas non plus partie aujourd’hui. » Citation tirée du livre Al-I’tissam de Al-Châttiby (t1/p28).
Cela ne suffit pas de dire : « J'effectue telle chose même si elle ne provient pas du Prophète r, parce que mon intention est bonne et convenable. » La preuve de ceci réside dans la parole du Prophète r lorsque lui est parvenue la nouvelle d'un homme, parmi ses nobles compagnons, qui avait égorgé son sacrifice avant la prière de l’Aïd, il lui rétorqua alors : « Ton mouton n'est qu'un mouton de viande ». Cela signifie que ce sacrifice n'est pas celui accepté pour l'Aïd. La raison est que cet acte, au moment où il a été effectué, n'est pas conforme à la Sunna. En effet, la Sunna enseigne qu'il ne faut sacrifier les bêtes qu'après la prière de l’Aïd. Ainsi, le sacrifice effectué avant la prière, intervient avant son moment approprié qui est après la prière, donc il n’est pas conforme. Le hadith a été rapporté par Boukhary (n°5556) et Mouslim (n°1961).
Al-Hafidh Ibn Hajar a dit au cours de l’explication de ce hadith, dans son livre intitulé "Fath Al-Bâry" (17/10) : « Le cheikh Abou Muhammad Ibnou Abi Hamza a dit : ce hadith sous-entend qu'une œuvre accomplie avec une bonne intention, ne sera valable que si elle est en concordance avec la Loi islamique. »
La parole d'Abdallah Ibn Mas’oûd t, le compagnon du prophète r, vient appuyer cette règle. Effectivement, Ibn Mas’oûd t s’est présenté à des personnes assises en cercle dans la mosquée alors que chacune d'entre elles tenait un nombre de cailloux. Parmi elles, un homme leur criait : « glorifiez Allah cent fois (dites soubhânallâh), unifiez-le cent fois (dites lâ ilâha illa allahou), magnifiez sa grandeur (dites allâhou akbar) cent fois » ; dès lors, ces personnes dénombraient leurs invocations à l'aide des cailloux jusqu’à ce qu’ils arrivent au nombre demandé. Abdallah Ibn Mas’oûd t se tint debout face à eux et leur dit : « Que faites vous ?! » ils répondirent « Ô ! Abou abderrahman ce sont seulement des cailloux avec lesquels nous comptons les takbîrs (dire Allâhou Akbar), les tahlîls (dire lâ ilâha illa lâhou) et les tasbîhs (dire soubhânallah) ». Il rétorqua alors : « Comptez plutôt vos mauvaises actions, je vous garantis que vous ne perdrez alors rien de vos bonnes actions ! Malheur à vous communauté de Muhammad ! Que votre perte fut rapide ! Regardez ! Les compagnons du Prophète sont encore nombreux parmi vous ! Les habits du Prophète ne sont pas encore usés et sa vaisselle n’est pas encore endommagée. Je jure par celui qui détient mon âme entre ses mains, soit vous êtes sur une religion plus droite que celle de Muhammad r, soit vous avez ouvert une porte menant à l’égarement ?! » Ils rétorquèrent : « Par Allah, Ô Abou Abderrahman ! Nous ne voulions qu'accomplir le bien ». Il répliqua alors : « Hélas ! Combien de gens veulent le bien sans jamais l’obtenir ». Ce récit a été rapporté par Al-Dârimy dans ses "Sounans" (1/p 68-69) et Al-Albany l’a mentionné dans "Silsilat Al Sahiha" (n°2005).