Qui est l’auteur du Coran (partie 1 de 3) : Les paroles d’un être humain?
Bien qu’il soit prouvé que le texte du Coran est demeuré intact jusqu’à nos jours, comment pouvons-nous être certains que les mots qui le composent proviennent de Dieu et non d’une autre source? Cette question nous amène à nous pencher sur l’authenticité, l’autorité ou la source du Coran.
Concernant la paternité du Coran, les musulmans croient que Dieu l’a révélé mot pour mot à Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Cependant, les non-musulmans qui ne sont pas de cet avis ne réfutent pas les témoignages selon lesquels Mohammed, un Arabe qui vivait à la Mecque au 7ème siècle de notre ère, a été le premier à en prononcer les paroles. Et, tel que mentionné plus haut, il n’y a eu, depuis lors, aucun changement à ce qui a été consigné par écrit des paroles qu’il a prononcées.
Pour soutenir la thèse que Dieu est l’auteur du Coran, les musulmans se basent sur une « preuve interne » c’est-à-dire sur des affirmations allant dans ce sens qui proviennent du Coran lui-même (par exemple 4:28; 6:19, 6:92, 27:6, 45:2, etc.). On peut comprendre que les non-musulmans considèrent cette « preuve » avec scepticisme, car pratiquement n’importe qui peut citer des passages de ses écritures qui prétendent que les écritures en question sont une révélation divine. Nous sommes donc contraints par la logique et par le souci d’objectivité de rechercher ailleurs des « preuves externes » prouvant que le Coran est la parole de Dieu et qu’il provient donc d’une source divine.
Pour présenter cette « preuve externe » et trouver la réponse à la question « Qui est l’auteur du Coran? », nous proposons de procéder par élimination en rayant de la liste des réponses possibles toute réponse qui paraîtrait comme définitivement non-plausible. En d’autres termes, nous allons déterminer avec certitude ou (au moins) avec le plus de probabilité possible qui est l’auteur ou la source du Coran en éliminant les candidats potentiels inacceptables.
Les non-musulmans ont des opinions variées et contradictoires sur la source véritable du Coran. La liste suivante des auteurs « possibles » reflète, selon eux, les principales théories :
1) Mohammed
2) Un ou des poètes, ou des savants ou érudits d’origine arabe
3) Des poètes ou des savants ou érudits, ou encore des personnalités religieuses d’origine non-arabe
4) Des moines ou des rabbins (i.e. des sources bibliques ou judéo-chrétiennes)
5) Satan (ou autres « esprits trompeurs » ou « extraterrestres », etc.)
6) Dieu.
Nous pouvons maintenant passer à un examen plus approfondi du texte coranique et de certains événements relatés par des historiens afin de déterminer à quel point ces théories sont plausibles.
Mohammed : Illettré et sans instruction
C’est un fait notoire que Mohammed ne savait ni lire ni écrire (Coran 29:48) et personne, parmi ses contemporains non-musulmans ou parmi les historiens contemporains, ne conteste cela. Il n’a jamais reçu d’éducation ou d’enseignement d’aucune sorte. Il n’a jamais été connu pour composer de la poésie ou de la prose orale. Or, même les savants non-musulmans reconnaissent la grandeur du Coran et l’étendue des textes de loi qu’il renferme et ne trouvent, en lui, aucune contradiction.[1] Son contenu traite, de façon parfaitement cohérente, des relations sociales et économiques, de législation politique et religieuse, d’histoire, de conception de l’univers, des êtres vivants, des idées et des systèmes de pensée, des interactions humaines, de guerre, de paix, de mariage, de culte, de négoce et de tout ce qui touche à la vie en général.
Le Coran n’a jamais été édité ou révisé car il n’a jamais eu besoin de révision ou de correction. Comment tous ces sujets auraient-ils pu être traités avec autant de précision par un Arabe du 7e siècle n’ayant reçu aucune instruction, ne sachant même pas lire et n’ayant donc aucun accès aux rares écrits relatifs à ces sujets? Existe-t-il un autre exemple, dans l’histoire, où un illettré aurait produit un ouvrage de cette envergure?
L’intégrité reconnue de Mohammed
Avant la révélation de l’islam, la sincérité, la franchise et l’honnêteté de Mohammed étaient tellement connues dans sa communauté et parmi ses contemporains qu’ils lui avaient donné le surnom de « Al-Amine » (celui à qui on peut faire confiance). Aucun mensonge ne lui a jamais été attribué, et plusieurs orientalistes occidentaux modernes ont admis que, contrairement aux tentatives de tromperies délibérées faites par d’autres orientalistes dans le passé, il leur apparaît indéniable que le Prophète était profondément et sincèrement convaincu que la révélation lui venait de Dieu Lui-même.[2]
Si son intégrité avait pu être mise en doute et s’il avait vraiment été motivé par le désir de s’attirer une certaine gloire personnelle en produisant le Coran, alors pourquoi en attribuer la source à Dieu plutôt que de prétendre en être lui-même l’auteur? D’autant plus que les païens de la Mecque ne pouvaient que s’émerveiller devant un tel texte et avaient déjà concédé que personne n’était en mesure de produire d’écrit similaire (Coran 2:23-24, 17:88, etc.). Ses ennemis lui offrirent même de devenir ses sujets en lui prêtant allégeance comme roi de la Mecque et de lui donner toutes les richesses auxquelles il pouvait aspirer à la condition qu’il cesse de réciter le Coran. S’il avait vraiment été motivé par la gloire personnelle et par la soif du pouvoir, pourquoi décliner l’offre lorsqu’elle lui fut présentée et lui préférer une vie d’humilité, de simplicité, où il était soumis à la persécution, aux sanctions et même aux attaques hostiles de ceux qui se sentaient menacés par le message du Dieu unique.
De plus, est-il raisonnable de penser que Mohammed, l’illettré, ait pu être l’auteur du Coran pour en tirer un bénéfice personnel et que dans ce même Coran, il se soit critiqué lui-même et ait réprouvé ses propres actions? Par exemple :
« Il s’est renfrogné et il s’est détourné parce que l’aveugle est venu à lui. … »
(Coran 80:1-2)
Et aussi,
« … Tu craignais les gens alors que Dieu est plus digne d’être craint. »
(Coran 33:37)
Les versets 18:23-24 et d’autres versets y font également référence. Pourquoi se serait-il lui-même mis dans l’embarras alors qu’il aurait pu simplement omettre ou modifier à son avantage ces versets du Coran? Ces versets ne le faisaient certainement pas paraître à son avantage si son but avait été d’obtenir pouvoir et prestige. L’existence même de ces versets prouve sans l’ombre d’un doute que Mohammed était véritablement un Messager de Dieu sincère et véridique!
- Voir Fredrick Denny, Islam, NY: Harper & Row, 1987, p.88; Dr. Maurice Bucaille, The Bible, the Quran and Science, Indianapolis: American Trust Publications, 1983, p.163; et H.A.R. Gibb, Wither Islam, NY: A.M.S. Press, 1932, p.350; etc.
- Voir, par exemple, H.A.R. Gibb, Mohammedanism, London: Oxford University Press, 1962, p.25