TROISIEME PARTIE - LES OFFRANDES - LES VŒUX - LES PRESENTS DESTINES AUX SANCTUAIRES
Troisième partie
Les offrandes - les vœux - les présents destinés aux sanctuaires - les tombes et leurs vénérations
Le prophète a, sans l’ombre d’un doute barré l’accès à toutes les voies menant au polythéisme, et mis en garde de cela avec insistance. Parmi ces voies): les tombes, Il a donc établi des règles qui empêchent de prendre les tombes pour adoration et d’élever en grade) ceux qui s’y trouvent les morts). Parmi ces règles :
*Il a mis a garde contre le fait d’élever en rang) les proches d’Allah awliya) et les pieux, car cela conduit à leur adoration. Il dit: "Prenez garde de l’exagération, ceux qui vivaient avant vous ont été anéantis à cause de l’exagération"[1] il dit aussi : "Ne me couvrez pas exagérément d’éloges comme l’ont fait les chrétiens à l’égard de Jésus fils de marie. Je ne suis qu’un esclave, dites par conséquent : "esclave et messager d’Allah".[2]
* Il a mis en garde de la construction au-dessus des tombes comme a rapporté Abou Hayadj al-asadi: "Ali ibn abi Talib m’a dit : "Je t’enverrai dans le même but que m’a envoyé le prophète : tu ne laisseras de statues sans les avoir détruites et de tombes surélevées sans les avoir aplanies"[3].
* Il a interdit de plâtrer les tombes et de construire au-dessus d’elles, Djâbir a dit : "Le prophète a interdit de plâtrer les tombes et de s’asseoir sur elles, et que l’on construise au-dessus d’elles un édifice"[4].
* Il a mis en garde de prier auprès des tombes, Aicha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit: "Lorsque le prophète fut pris de sa fin sa mort), il prit une chemise et se recouvrit le visage, puis après s’être enveloppé de cette chemise), il l’ôta et dit: "Malédiction d’Allah sur les juifs et les chrétiens, ils prirent les tombes de leurs prophètes comme lieu de prière"[5]. Il avertit ainsi de ce qu’ils firent. Et sans cet avertissement on aurait mis en valeur sa tombe, seulement on eut peur que l’on ne la prenne comme lieu de prière.
Le prophète dit également : "Ne saviez-vous pas que ceux qui étaient avant vous, avaient pris les tombes de leurs prophètes comme lieu de prière, ne prenez donc pas les tombes comme mosquée, je vous interdis de faire cela"[6]. La signification "les prendre comme mosquée": c'est-à-dire de prier auprès de ces tombes et même si l’on ne construit pas sur elles une mosquée. Chaque parcelle du lieu des tombes) qui a été destinée pour accomplir la prière, est considérée comme mosquée, comme le prophète a dit : "Toute la terre a été mise à ma disposition comme étant moyen de purification et lieu de prière"[7]. Et si l’on construit au dessus d’elles une mosquée, alors cela est encore pire.
La plupart des gens ont agi contrairement à ces interdits et à ce dont il a mis en garde. Ils tombèrent dans le grand associationnisme. Ils construisent au dessus des tombes des mosquées, des mausolées et lieux de méditation, ils en ont fait leur lieu de pèlerinage et ils y pratiquent toutes les formes du grand polythéisme comme le sacrifice en leur faveur, les invocations des morts, leur demander secours, faire des vœux et bien d’autres choses.
Le savant Ibn al-quayim cite : "Celui qui compare entre la sunna du prophète au sujet des tombes, de ce qu’il a ordonné et interdit, ainsi que l’exemple des compagnons d’une part, et ce que font les gens de nos jours[8] d’autre part, s’apercevra que l’un est l’inverse de l’autre, son opposé dont le regroupement est impossible. Le prophète a interdit de prier auprès des tombes, alors eux ils y prient, il a interdit de les prendre comme lieu de prière, alors eux, construisent au-dessus d’elles des mosquées, les nommant lieu de martyrs de rassemblement), en rivalité avec les maisons d’Allah. Il a interdit de placer et d’allumer des lanternes au-dessus d’elles, alors eux, se mobilisent autour de ces lanternes afin de les allumer. Il a interdit de les prendre comme lieu de fête, alors eux, les ont prises comme lieu de fête et de pèlerinage, ils se regroupent autour d’elles comme ils le font les jours de fête et plus encore. Il ordonna également de les aplanir comme il est rapporté dans l’authentique Mouslim: "Abou Hayadj al-asadi dit: "Ali ibn abi Talib m’a dit: "Je t’enverrai dans le même but que m’a envoyé le prophète : tu ne laisseras de statues sans les avoir détruites et de tombes surélevées sans les avoir aplanies". Et également, dans l’authentique : Thoumama ibn Choufayi dit : "Nous étions avec Foudala ibn Oubaid en terre des Romains dans la ville) de Broudous lorsque que l’un de nos compagnons mourut, alors Foudala ordonna de préparer) sa tombe et de l’aplanir, puis il dit : "J’ai entendu le prophète qui ordonna de les aplanir".[9]
Ceux-là ont exagéré dans la violation de ces deux hadiths. Ils élèvent les tombes) au-dessus de la terre comme on le fait pour une maison et les recouvrent d’une coupole", jusqu’à ce qu’il Ibn al-quayim) dit : "Observez cette énorme incohérence : entre ce que le prophète a légiféré et ce qu’il a voulu de par l’interdiction des faits précédents, relatifs aux tombes, et entre ce qu’ils ont fabriqué et ce a quoi ils ont aspirés. Et nul doute, qu’il résulte de cela des préjudices innombrables".
Ensuite, il commença par énumérer ces préjudices jusqu’à ce qu’il dit: "parmi cela ces préjudices): ce que le prophète a légiféré lors de la visite des tombes n’est autre que le rappel en l’au-delà et la bienfaisance envers les morts en invoquant Allah) en leurs faveurs, leur souhaitant miséricorde et pardon, demandant à Allah) de leur faire grâce. Le visiteur est donc bienfaisant envers lui-même et le mort. Les polythéistes ont tout mélangé, ils ont inversé la religion. D’après eux, l’objectif de la visite des tombes) est d’associer à Allah) le mort, de l’invoquer et d’invoquer par son intermédiaire, lui demander ce dont ils ont besoin et de descendre la bénédiction, de lui donner la victoire sur leurs ennemis ou autres. Ils sont alors devenus malfaisants envers eux-mêmes et envers les morts, car ils les privent du bienfait de ce que le Très-Haut a légiféré comme les invocations, la demande de miséricorde et de pardon en leur faveur"[10].
Désormais, Il devient plus clair que les vœux, les offrandes, les pèlerinages, tous sont du polythéisme majeur. La cause de cela est la transgression de la voie du prophète au sujet de la place qui doit être attribuée aux tombes, comme ne pas construire d’édifices ou des mosquées au-dessus d’elles. Et lorsqu’ils ont édifié au-dessus d’elles des coupoles et ont dressé au autour d’elles des mosquées et lieux de pèlerinage, les ignorants ont ainsi cru que les morts enterrés pouvaient leur faire profit ou leur causer tort, qu’ils portaient secours à qui leur demandait, qu’ils réglaient les problèmes de ceux qui se réfugiaient auprès d’eux. Alors, ils leur offrirent des sacrifices et leur présentèrent des vœux, au point où ces tombes devinrent des statues adorées en dehors d’Allah. Le prophète a dit : "Ô mon seigneur, ne fais pas de ma tombe une statut que l’on adore"[11]. Il n’a invoqué Allah de cette invocation que du fait qu’il devait se produire une chose de ce genre, et effectivement cela arriva auprès des tombes dans de nombreux pays. Et pour ce qui est de sa tombe , Allah la protégea grâce à la bénédiction de son invocation. Et même s’il advient dans sa mosquée des infractions de la part de quelques ignorants et superstitieux, dans tous les cas ils ne peuvent parvenir à sa tombe, car elle se trouve dans sa maison et non dans sa mosquée et, de plus, elle est encerclée par des murs comme dit Ibn al-quayim dans sa nouniya:
Le seigneur des mondes a répondu à son invocation
Et l’a encerclée de trois murs
-------------------------------
[1]Ce hadith d’Ibn Abass est rapporté par Ahmed, Tirmidhi et Ibn madja et il est authentique – Voir a-silsila a-sahiha de cheikh al albani (hadith 1283). (NDT)
[2]Rapporté par Boukhari dans son authentique.
[3]Rapporté par Mouslim dans son authentique.
[4]Rapporté par Mouslim dans son authentique.
[5]Rapporté par Boukhari et Mouslim.
[6]Rapporté par Mouslim dans son authentique.
[7]Rapporté par Boukhari dans son authentique.
[8]De son temps, qu’Allah lui fasse miséricorde, alors que dire de nos jours ou la situation est encore pire.
[9]De ne pas les élever.
[10]Ighathato al-lahafane (1/214,215,217)
[11]Rapporté par Malik dans le mouwatta et Ahmed dans son mousnad. Et authentifié par Albani dans Ahkam al-djanaiz (1/216) et mickate al-massabih (hadith 750) (NDT).