DES ATTAQUES ET DES MYTHES
DES ATTAQUES ET DES MYTHES
« Les invectives que l'on t'adresse (ô Mohammed), ne sont pas différentes de celles dont on accablait les Prophètes qui t'ont précédé, mais certes Dieu qui pardonne, inflige aussi des supplices terribles. » (Coran 41.43).
DANTE
« De tous les grands hommes du monde entier, aucun n'a eu autant de détracteurs que Mahomet. » Ce n'est pas un Musulman qui l'affirme, mais M.W Watt, un religieux chrétien éminent, chercheur et auteur de nombreux ouvrages sur l'Islam. Malgré ses titres éminents, Watt n’a pas succombé lui aussi à cette attirance magique qui consiste à dénigrer le Prophète de l’Islam. Une passion malsaine dont il est impossible de recenser tous les tenants et qui s’étale tout au long des quatorze siècles passés. Des dizaines de volumes ne suffiraient pas à épuiser le sujet. Voici quelques exemples de cette hostilité des Occidentaux envers un homme, qui a voulu partager sa foi, mais qu’une partie de l'humanité, qui se croit bien inspirée, rejette sans discernement. Cependant, en dépit de cette hostilité manifeste, le comportement réservé au Prophète Mohammed, que le Salut et la bénédiction d’Allah soient sur lui, ne déroge nullement à une tradition ancestrale bien établie puisqu’il a été le lot de tous les Prophètes qui l'ont précédé. Pas un seul d’entre eux, depuis la création de l’humanité, n’a réussi à échapper à l’agressivité et à la rancœur des gens hostiles et butés. C’est une des caractéristiques, mais aussi la force de l'Islam, religion qui ne déroge pas à une tradition coutumière et tenace.
Même si une telle campagne de dénigrement, semble s’être apaisée, pour ce qui est des autres Elus de Dieu, elle continue à se développer avec le même acharnement en ce qui concerne le Prophète Mohammed ; à croire que le gisement d’êtres rustres et grossiers n’est pas près de s’épuiser. Que tant de siècles après sa disparition, le Prophète de l’Islam, continue d’être l’objet d’une campagne hostile, de la part des médias et des autorités religieuses, même au plus haut niveau de la hiérarchie, ne plaide certainement pas pour voir dans cette catégorie de détracteurs, des gens disposant de toutes leurs facultés mentales. Elle démontre laprofondeur des rancœurs accumulées durant tout ce temps et constitue un exemple unique d'une malveillance bornée mais toujours vivace.
De tels ressentiments ont été exploités par le poète italien Alighieri Dante (1265-1321) qui avait cru faire preuve de bon goût, dans sa « Divine Comédie » en condamnant le Prophète Mohammed à l'enfer éternel. Il est vrai, la rumeur publique aidant, qu'il n'avait vu en lui qu'un semeur de scandales et de schismes, vestiges des croyances ridicules qui circulaient en Europe au Moyen Age qui prenaient Mohammed pour un hérétique ayant abjuré le Christianisme afin de fonder une secte dissidente. Sous les traits du parfait justicier, Dante propageait une méthode diabolique qui rencontra un succès de façade, auprès des foules ignares. Il a pu faire rire des gens faciles et grotesques, tant que ses attaques restaient cantonnées au Prophète. Mais, le rire jaunissait à mesure qu'il dirigeait ses accusations contre ses nombreux ennemis, dont beaucoup bénéficiaient d'un prestige surfait. Il devint franchement mauvais lorsque le pape Boniface VIII lui-même fut prédestiné à son tour au supplice de la géhenne, comme un vulgaire criminel de bas étage.
Malédiction ! Les règles du jeu n'étaient plus respectées. Que le Prophète subisse la damnation éternelle, de la part de l’auteur, des responsables de l’Eglise et de ses affiliés, cela était de bonne guerre et dans la logique de l'enseignement chrétien de l'époque. Mais, sacrilège des sacrilèges, que le pape en personne, soit condamné lui aussi à l'enfer éternel, par un vulgaire poète de bas étage, voilà qui n'était du goût de personne, dans une société où les qualités se mesuraient, par leur allégeance à l’Eglise. Le Pape, qui riait dans sa barbe quand les attaques étaient destinées au Prophète, sortit de ses gonds ! L’œuvre de Dante fut mise à l'index et son auteur, condamné au bannissement perpétuel, finit ses jours en exil (Ravenne 1331). Admiré et adulé, pour ses attaques contre le Prophète de l'Islam, Dante ne devint un misérable paria, aux yeux de ses puissants concitoyens que pour avoir appliqué le même raisonnement au pape. Lequel s’était accommodé du traitement de faveur et d’exception dont il bénéficiait.