Quelques leçons sur la Bonté envers les Parents -1


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Ô vous les enfants…Allah a établi l’humanité en nations et en peuples afin qu’ils s’entre-connaissent. Et cette connaissance se renforce ou s’affaiblit en fonction du lien qui les unit. Aussi, les liens qui unissent les gens sont nombreux et variés : l’Islam est le lien général mais l’on trouve également d’autres liens de nature plus spécifique, comme les liens de famille, de mariage, de voisinage, d’amitié ...

Ô vous les enfants…Etant donné que les gens se différencient les uns les autres dans leurs droits en fonction de la force des attaches [qui les lient] et de leur proximité ou leur éloignement, l’Islam a établi des règles, des droits et des devoirs en fonction de ces liens et de leur nature.

Ainsi, il a ordonné de maintenir le lien de parenté de manière perpétuelle et a mis en garde contre le fait de le rompre. De même, il a instauré le lien de voisinage qui implique que le voisin soit traité avec respect et non pas de manière outrageuse, et qu’on soit bienfaisant à son égard sans lui nuire, et qu’on doit lui accorder la préséance sur les autres.

 

Ô vous les enfants…Il existe, parmi les liens les plus importants entre les hommes, un lien que l’Islam a mentionné de manière particulièrement prononcée, en allant même jusqu’à ordonner son maintien de manière bienfaisante dans les circonstances les plus difficiles, et a mis en garde contre le fait de porter atteinte à ses ayants-droits, ne serait-ce qu’avec la moindre petite parole. Ce lien est celui qui relie chacun d’entre nous à sa source, celle qu’Allah (I) a établie comme cause de notre existence. Ce lien est le lien qui unit l’enfant à sa mère et à son père : le lien de parenté, ô chers enfants !

Les parents occupent une place immense, et leur droit est vraiment d’une très grande importance :

Allah (I) a dit :

وَقَضَىٰ رَبُّكَ أَلَّا تَعۡبُدُوٓاْ إِلَّآ إِيَّاهُ وَبِٱلۡوَٰلِدَيۡنِ إِحۡسَٰنًاۚ إِمَّا } يَبۡلُغَنَّ عِندَكَ ٱلۡكِبَرَ أَحَدُهُمَآ أَوۡ كِلَاهُمَا فَلَا تَقُل لَّهُمَآ أُفّٖ وَلَا تَنۡهَرۡهُمَا وَقُل لَّهُمَا قَوۡلٗا كَرِيمٗا ٢٣ وَٱخۡفِضۡ لَهُمَا جَنَاحَ {ٱلذُّلِّ مِنَ ٱلرَّحۡمَةِ وَقُل رَّبِّ ٱرۡحَمۡهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرٗا ٢٤

« Et ton Seigneur a décrété : « N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère. Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : «Fi!» et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : « ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » ! 1Sourate « Le voyage nocturne », v. 23-24. »

 

L’imam Ibn Kathîr a dit au sujet de ce verset :

« Et pour cette raison, Il a fait suivre Son adoration par la bonté envers les parents, en disant :

« N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère ».

De même qu’Il a dit dans un autre verset :

{أَنِ ٱشۡكُرۡ لِي وَلِوَٰلِدَيۡكَ إِلَيَّ ٱلۡمَصِيرُ ١٤  }

 « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination 2Sourate « Luqmân », v. 14. »

Et Sa parole : « ( Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : «Fi!» ) signifie : « Ne leur fais pas entendre une mauvaise parole, ne serait-ce qu’un soupir, qui est [pourtant] considéré comme un degré moindre de mauvaise parole ».

Sa parole : ( et ne les brusque pas ) signifie : « qu’il n’y ait pas d’acte ignoble venant de ta part à leur encontre ».

cAtâ’ Ibn Abî Rabâh a dit à propos de Sa parole : ( et ne les brusque pas ) qu’elle signifiait : « ne lève pas ta main sur eux ».

Tandis qu’Allah a interdit de proférer une parole ignoble ou de commettre un acte vil, Il a ordonné dans le même temps d’adresser des paroles respectueuses et d’agir avec bonté. Il a dit : ( mais adresse-leur des paroles respectueuses ). C’est-à-dire : « douces, bonnes et gracieuses, avec politesse, respect et considération ».

Sa parole : ( Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité ) signifie : « sois humble envers eux par tes actes ».

Et Sa parole : ( et dis : «ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » ) signifie : « durant leur vieillesse et au moment de leur mort » - fin de citation d’Ibn Kathîr, qu’Allah (I) lui fasse miséricorde

 

Ô vous les enfants… Allah a longuement évoqué le cas des parents et a rendu la bienfaisance à leur égard obligatoire, du fait de leur mérite et de l’immense service qu’ils ont rendu à leur enfant.

 

Allah (U) a dit :

يَسۡ‍َٔلُونَكَ مَاذَا يُنفِقُونَۖ قُلۡ مَآ أَنفَقۡتُم مِّنۡ خَيۡرٖ فَلِلۡوَٰلِدَيۡنِ}  وَٱلۡأَقۡرَبِينَ وَٱلۡيَتَٰمَىٰ وَٱلۡمَسَٰكِينِ وَٱبۡنِ ٱلسَّبِيلِۗ وَمَا تَفۡعَلُواْ {مِنۡ خَيۡرٖ فَإِنَّ ٱللَّهَ بِهِۦ عَلِيمٞ ٢١٥

« Ils t’interrogent : « Qu’est-ce qu’on doit dépenser ? » Dis : « Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents. Et tout ce que vous faites de bien, vraiment Allah le sait 3Sourate « La vache », verset 215. »

 

Et Il (U) a dit :

وَٱعۡبُدُواْ ٱللَّهَ وَلَا تُشۡرِكُواْ بِهِۦ شَيۡ‍ٔٗاۖ وَبِٱلۡوَٰلِدَيۡنِ إِحۡسَٰنٗا } وَبِذِي ٱلۡقُرۡبَىٰ وَٱلۡيَتَٰمَىٰ وَٱلۡمَسَٰكِينِ وَٱلۡجَارِ ذِي ٱلۡقُرۡبَىٰ وَٱلۡجَارِ ٱلۡجُنُبِ وَٱلصَّاحِبِ بِٱلۡجَنۢبِ وَٱبۡنِ ٱلسَّبِيلِ وَمَا مَلَكَتۡ {أَيۡمَٰنُكُمۡۗ إِنَّ ٱللَّهَ لَا يُحِبُّ مَن كَانَ مُخۡتَالٗا فَخُورًا ٣٦

« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant 4Sourate « Les femmes », verset 36. »

 

Et Il (U) a dit :

قُلۡ تَعَالَوۡاْ أَتۡلُ مَا حَرَّمَ رَبُّكُمۡ عَلَيۡكُمۡۖ أَلَّا تُشۡرِكُواْ بِهِۦ } شَيۡ‍ٔٗاۖ وَبِٱلۡوَٰلِدَيۡنِ إِحۡسَٰنٗاۖ وَلَا تَقۡتُلُوٓاْ أَوۡلَٰدَكُم مِّنۡ إِمۡلَٰقٖ نَّحۡنُ نَرۡزُقُكُمۡ وَإِيَّاهُمۡۖ وَلَا تَقۡرَبُواْ ٱلۡفَوَٰحِشَ مَا ظَهَرَ مِنۡهَا وَمَا بَطَنَۖ وَلَا تَقۡتُلُواْ ٱلنَّفۡسَ ٱلَّتِي حَرَّمَ ٱللَّهُ إِلَّا بِٱلۡحَقِّۚ {ذَٰلِكُمۡ وَصَّىٰكُم بِهِۦ لَعَلَّكُمۡ تَعۡقِلُونَ ١٥١

« Dis : «Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux. N’approchez pas des turpitudes ouvertement, ou en cachette. Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a faite sacrée. Voilà ce qu’Allah vous a recommandé de faire ; peut-être comprendrez-vous 5Sourate « Les bestiaux », verset 151. »

 

Et Il (Y) a dit :

وَوَصَّيۡنَا ٱلۡإِنسَٰنَ بِوَٰلِدَيۡهِ حَمَلَتۡهُ أُمُّهُۥ وَهۡنًا عَلَىٰ وَهۡنٖ وَفِصَٰلُهُۥ } {فِي عَامَيۡنِ أَنِ ٱشۡكُرۡ لِي وَلِوَٰلِدَيۡكَ إِلَيَّ ٱلۡمَصِيرُ ١٤

« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination 6Sourate « Luqmân », v. 14-15. ».

Et Il (Y) a dit :

« Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché; et sa gestation et sevrage durent trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : « ô Seigneur! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Je me repens à Toi et je suis du nombre des soumis 7Sourate « Al-Ahqâf », verset 15. ».

 

Ô vous les enfants…Parmi les preuves de la place primordiale qu’occupent les parents [en religion], on retrouve le fait que la bienfaisance et la douceur à leur égard soient obligatoires, furent-ils polythéistes. Toutefois, il ne faut pas leur obéir dans un acte de désobéissance.

 

Le Très-Haut (Y) a dit à ce sujet :

وَوَصَّيۡنَا ٱلۡإِنسَٰنَ بِوَٰلِدَيۡهِ حُسۡنٗاۖ وَإِن جَٰهَدَٰكَ لِتُشۡرِكَ بِي مَا } لَيۡسَ لَكَ بِهِۦ عِلۡمٞ فَلَا تُطِعۡهُمَآۚ إِلَيَّ مَرۡجِعُكُمۡ فَأُنَبِّئُكُم {بِمَا كُنتُمۡ تَعۡمَلُونَ ٨

« Et Nous avons enjoint à l’homme de bien traiter ses père et mère, et si ceux-ci te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucun savoir, alors ne leur obéis pas. Vers Moi est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez 8Sourate « L’araignée », verset 8. ».

« Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché; et sa gestation et sevrage durent trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : « ô Seigneur! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Je me repens à Toi et je suis du nombre des soumis 9Sourate « Al-Ahqâf », verset 15. ».

Ces deux nobles versets ainsi que d’autres font référence - textuellement ou de manière implicite - au droit des parents.

 

D’autre part, les hadiths de la Sunnah prophétique qui mentionnent la bonté envers les parents sont très nombreux. On retrouve à titre d’exemple :

1/ Le hadith rapporté par cAbdullah Ibn Mascûd (t) dans lequel il dit :

- « Je demandai au messager d’Allah (e) : « Quelles sont les œuvres les plus aimées par Allah le Très-Haut ? »

- Il répondit : « L’accomplissement de la prière dans son temps »

- Je dis : « Et ensuite ? »

- Il dit : « La bonté envers les père et mère »

- J’ajoutai : « Et ensuite ? »

- Il dit : « Le combat dans le sentier d’Allah 10Hadith reconnu authentique à l’unanimité. » ».

 

2/ D’après Abû Hurayrah (t), un homme vint auprès du messager d’Allah (e) et lui dit :

- « Ô messager d’Allah, quelle est la personne la plus en droit de recevoir ma bonne compagnie ? »

- Il dit : « Ta mère ».

- Il dit : « Et ensuite ? »

- Il (e) dit : « Ta mère ».

- Il dit : « Et ensuite ? »

- Il (e) dit : « Ta mère »

- Il dit : « Et ensuite ? »

- Il (e) dit enfin : « Ton père 11Hadith reconnu authentique à l’unanimité. ».

 

3) D’après Abû Hurayrah (t) : « Le prophète (e) a dit :

- « Qu’il soit humilié ! Qu’il soit humilié ! Qu’il soit humilié, celui dont les parents – ou l’un d’eux – atteignent la vieillesse et n’entre pas au Paradis 12Rapporté par Muslim. ».

L’imam An-Nawawî a dit : « Sa parole « Qu’il soit humilié » a pour signification : « qu’il soit couvert de honte ». Son sens originel est « que son nez soit traîné dans la poussière », qui vient de l’arabe : « ar-righâm », qui est un mélange de terre et de sable ». Il a aussi dit que ce terme désignait toute chose pouvant atteindre le nez et lui être nuisible.Ce hadith contient un encouragement à la piété filiale et [démontre] la récompense énorme qui en découle. Sa signification est que d’être bon envers les père et mère lorsqu’ils sont âgés et faibles, d’être à leur service ou de subvenir à leurs besoins etc. est un moyen d’entrer au Paradis. Ainsi, quiconque faillit à ce devoir en sera privé et donc Allah l’humiliera ». Fin de la parole d’An-Nawawî.

 

4) D’après cAbdullah Ibn cAmr (t) :

« Un homme se rendit auprès du prophète (e) et lui dit :

- « Je te prête serment d’allégeance pour émigrer et combattre sur le sentier d’Allah en espérant la récompense d’Allah le Très-Haut ».

- Il (e) lui dit alors : « L’un de tes parents est-il encore en vie ? »

- Il dit : « Les deux ».

- Il (e) dit : « Veux-tu la récompense auprès d’Allah le Très-Haut ? »

- Il dit : « Oui ».

- Il (e) dit : « Alors retourne auprès d’eux et porte leur bonne compagnie 13Hadith reconnu authentique à l’unanimité. Cette forme est celle de Muslim. ».

Et dans une version rapportée par Abû Dâwûd :

- « Un homme dit : « Je suis venu te prêter serment d’allégeance pour émigrer [à tes côtés] et j’ai laissé mes parents derrière moi en pleurs ».

- Il (e) dit alors : « Retourne auprès d’eux et fais-les rire comme tu les as fait pleurer ».

Et dans une version communément rapportée par Muslim et Abû Dâwûd :

« Un homme se rendit auprès du prophète (e) et lui demanda la permission pour partir à la guerre, ce sur quoi il répondit :

- « Est-ce que tes parents sont encore en vie ? ».

- Il dit : « Oui ».

- Il (e) dit alors : « C’est auprès d’eux que se trouve ton combat [NdT : c’est-à-dire dans le fait d’être bienfaisant à leur égard] ».

 

Ô vous les enfants… Etant donnée l’importance considérable des parents ainsi que leur rang élevé, les prophètes d’Allah (I) – que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur eux – comptaient parmi les gens les plus dévoués envers leurs parents. Ils leur vouaient l’obéissance s’ils étaient croyants, et faisaient preuve de pitié et les conseillaient s’ils étaient mécréants.

Et Allah (Y) nous a informé de l’histoire de certains de ces élus en démontrant à quel point ils étaient les meilleurs des enfants et les plus obéissants envers leurs parents.

Ainsi était Noé (u) lorsqu’il demandait spécifiquement le pardon en faveur de ses parents. Comme Allah (U) nous en a informé :

رَّبِّ ٱغۡفِرۡ لِي وَلِوَٰلِدَيَّ وَلِمَن دَخَلَ بَيۡتِيَ مُؤۡمِنٗا وَلِلۡمُؤۡمِنِينَ } {وَٱلۡمُؤۡمِنَٰتِۖ وَلَا تَزِدِ ٱلظَّٰلِمِينَ إِلَّا تَبَارَۢا ٢٨

« Seigneur ! Pardonne-moi, à mes père et mère et à celui qui entre dans ma demeure croyant, ainsi qu’aux croyants et croyantes 14Sourate « Noé », verset 28.. »

 

Il en est ainsi au sujet de Jésus fils de Marie (u) comme Allah (U) nous en a informé lorsqu’Il a fait mention de sa piété filiale envers sa mère :

{وَبَرَّۢا بِوَٰلِدَتِي وَلَمۡ يَجۡعَلۡنِي جَبَّارٗا شَقِيّٗا ٣٢ }

« Et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni violent ni malheureux 15Sourate « Marie », verset 32. ».

Ibn Kathîr a dit : « C’est-à-dire : « Il m’a ordonné d’être bon envers ma mère ». Il a mentionné cela après l’obéissance à Son Seigneur car Allah (I) fait souvent suivre l’ordre de Lui vouer l’adoration par celui de l’obéissance envers les parents » - fin de citation.

Et ce qui était vrai pour Jésus concernant sa bonté envers sa mère l’était également pour Yahyâ (u) vis-à-vis de ses deux parents :

{وَبَرَّۢا بِوَٰلِدَيۡهِ وَلَمۡ يَكُن جَبَّارًا عَصِيّٗا ١٤  }

« Et bon envers ses père et mère; et ne fut ni violent ni désobéissant 16Sourate « Marie », verset 14. ».

Ibn Kathîr a dit : « Lorsque le Très-Haut a mentionné l’adoration [de Yahyâ] envers son Seigneur - et le fait qu’Il l’ait créé plein de miséricorde, de pureté et de piété - Il a fait suivre cela par la mention de son obéissance envers ses père et mère, son dévouement et son absence d’ingratitude à leur égard, ni par l’action ni par la parole, sans manquer aux ordres ni enfreindre les interdictions » - fin de citation.

 

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Ô vous les enfants…Quant au cas du rapproché d’Allah (e) avec son père, de la prêche qu’il lui a faite et de l’amour qu’il lui a témoigné, il s’agit bien d’une affaire qui a atteint le sommet de la piété, de la compassion et la tendresse, bien que son père fut mécréant.

وَٱذۡكُرۡ فِي ٱلۡكِتَٰبِ إِبۡرَٰهِيمَۚ إِنَّهُۥ كَانَ صِدِّيقٗا نَّبِيًّا ٤١ إِذۡ قَالَ } لِأَبِيهِ يَٰٓأَبَتِ لِمَ تَعۡبُدُ مَا لَا يَسۡمَعُ وَلَا يُبۡصِرُ وَلَا يُغۡنِي عَنكَ شَيۡ‍ٔٗا ٤٢ يَٰٓأَبَتِ إِنِّي قَدۡ جَآءَنِي مِنَ ٱلۡعِلۡمِ مَا لَمۡ يَأۡتِكَ فَٱتَّبِعۡنِيٓ أَهۡدِكَ صِرَٰطٗا سَوِيّٗا ٤٣ يَٰٓأَبَتِ لَا تَعۡبُدِ ٱلشَّيۡطَٰنَۖ إِنَّ ٱلشَّيۡطَٰنَ كَانَ لِلرَّحۡمَٰنِ عَصِيّٗا ٤٤ يَٰٓأَبَتِ إِنِّيٓ أَخَافُ أَن يَمَسَّكَ عَذَابٞ {مِّنَ ٱلرَّحۡمَٰنِ فَتَكُونَ لِلشَّيۡطَٰنِ وَلِيّٗا ٤٥

« Et mentionne dans le Livre Ibrâhîm. C’était un très véridique et un prophète. Lorsqu’il dit à son père : « ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n’entend ni ne voit, et ne te profite en rien ? Ô mon père, il m’est venu de la science que tu n’as pas reçue; suis-moi, donc, je te guiderai sur une voie droite. Ô mon père, n’adore pas Satan, car Satan désobéit au Tout Miséricordieux. Ô mon père, je crains qu’un châtiment venant du Tout Miséricordieux ne te touche et que tu ne deviennes un allié de Satan 17Sourate « Marie », versets 41 à 45. » ».

Al-Qâdhî Abû As-Sacûd – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit à propos de la conversation tenue par le rapproché [d’Allah] (u) à son père : « Il a adopté dans sa prêche la meilleure méthodologie et le plus droit des chemins. Il a argumenté avec lui de la plus merveilleuse des manières en faisant preuve d’un bon comportement et d’une belle moralité, afin que [son père] ne soit pris d’orgueil et d’obstination. Puis il l’a appelé à le suivre afin qu’il le guide vers la vérité manifeste – étant donné qu’il n’avait pas eu le privilège de recevoir de la science d’Allah ni d’avoir une juste vision des choses – en recherchant au début de son discours à gagner son cœur et à le toucher. C’est ainsi qu’il a dit : « ô mon père, il m’est venu de la science que tu n’as pas reçue ». Il n’a pas désigné son père en évoquant son ignorance excessive alors qu’il en était pourtant à son degré le plus extrême. Il ne s’est pas non plus décrit comme détenteur d’un savoir supérieur alors que cela était bel et bien le cas. Il s’est présenté à lui en manifestant sa mansuétude à son égard…»

 

En ce qui concerne notre prophète Muhammad (e) alors cela est encore plus étonnant. Il était bienfaisant envers son oncle Abû Tâlib – qui était comme un père pour lui – et il (e) l’accompagnait partout. Il lui montrait toute son affection en l’invitant [à Allah] avec les meilleures paroles qui soient, et ce jusqu’à ses derniers instants de vie. Ainsi, il (e) appelait Son oncle avec douceur en disant : « Ô mon oncle, dis « Il n’y a pas de divinité digne d’être d’adorée en dehors d’Allah », je témoignerai de cette parole en ta faveur auprès d'Allah ».

Et ceci est un des plus beaux exemples de la bonté du prophète (e) envers Son oncle.

 

 

Ô vous les enfants…Puisque le thème de la piété filiale compte parmi les plus importants, les savants l’ont fréquemment évoqué. Ces derniers ont composé des ouvrages qui traitent exclusivement de ce sujet, sans parler des livres qui traitent des vertus, des bonnes manières et du comportement et qui ne manquent pas de consacrer un chapitre, un sous-chapitre ou bien une partie sur les parents.

L’imam Ibn Al-Jawzî fait partie de ceux qui ont écrit à ce sujet. Il a par exemple cité dans son livre « Al-Birr wa As-Silah » l’énoncé suivant :

« Ensuite, j’ai remarqué que des jeunes de notre époque ne prêtaient pas attention à la piété filiale, et ne la considéraient pas comme une observance impérative de la religion. Ils élèvent leurs voix contre leurs pères et leurs mères, comme s’ils ne considéraient pas le fait de leur obéir comme obligatoire. Ils rompent les liens de parenté qu’Allah a ordonnés de maintenir et sévèrement interdits de rompre dans le Coran. Il arrive même qu’ils ajoutent à cela de l’indifférence ou qu’ils coupent les relations ouvertement [en public]… »

Puis, il a commencé à énumérer les textes et les différents récits en ajoutant : « Et que celui qui est bon envers ses parents sache que quelque soit le niveau de bienfaisance qu’il atteint, il ne pourra jamais les remercier comme il se doit. D’après Zurcah Ibn Ibrâhîm, un homme s’est rendu auprès de cUmar (t) et lui a dit :

- « J’ai une mère très âgée qui ne va pas faire ses besoins sans que mon dos soit courbé à son service, et je la lave également tout en détournant mon visage d’elle [par respect]. Me suis-je acquitté de mon devoir envers elle ? »

- Il dit : « Non ».

- Il dit : « Ne l’ai-je pas portée sur mon dos et ne me suis-je pas épuisé à son service?!

- cUmar a répondu : « Elle faisait cela en espérant te voir grandir et vivre; tandis que toi, tu le fais en attendant qu’elle s’en aille [NdT : c’est-à-dire qu’elle meure]! ».

 

Et un homme s’est rendu auprès de cAbdullah Ibn cUmar (t) et a dit :

- « J’ai porté ma mère sur mon dos depuis Khurâsân [NdR : région en actuelle Iran] jusqu’à [La Mecque] et j’ai accompli avec elle les rites [du pèlerinage], est-ce que tu penses que je l’ai rétribuée comme elle le mérite ? »

- Il dit : « Non, pas même pour une seule des contractions qu’elle a ressenties ! … ».

Puis, l’auteur [Ibn Al-Jawzî] a dit après cela : « Se montrer bon envers eux consiste à leur obéir dans ce qu’ils ordonnent tant qu’il ne s’agit pas d’un interdit, à leur donner la préséance sur les actes surérogatoires, à éviter de commettre ce qu’ils ont interdit, à dépenser pour eux, à satisfaire leurs désirs, à s’investir pleinement lorsqu’on leur rend un service, à leur manifester de la politesse et de la considération sans lever sa voix [sur eux], sans les fixer du regard, sans les appeler par leur prénom, en marchant derrière eux et en patientant lorsqu’une chose venant de leur part nous déplait » - fin de citation.

 

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